Le ‘Kinzhal’ comme enjeu central

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Le ‘Kinzhal’ comme enjeu central

• Encore un raid massif en Ukraine des Russes le 8 janvier, le troisième d’une série commencée le 29 décembre avec comme facteur central d’attaque, le missile hypersonique ‘Kinzhal’. • Les résultats sont impressionnants avec des destructions colossales d’objectifs stratégiques, aussi bien militaires qu’industriels. • Face au ‘Kinzhal’, le ‘Patriot’ est dépassé et se fait impitoyablement détruire. • Contre cela, tous les simulacres du monde n’y peuvent rien. • Démonstration en grandeur réelle et débris véridiques l’impuissance de l’Occident-dépressif.

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Il y a eu une troisième attaque russe massive le 8 janvier (après le 29 décembre et le 2 janvier) contre des objectifs industriels et militaires majeurs (notamment les installations de défense aérienne remises à neuf et de très haute intensité ces derniers mois par l’OTAN). Nous disons “troisième attaque” parce que nous devons considérer ces trois attaques comme faisant partie d’un plan politique et stratégique cohérent et spécifique des Russes, ayant plusieurs objectifs en plus des objectifs opérationnels. Ces attaques ont pour particularités d’employer comme arme centrale le missile hypersonique ‘Kinzhal’, dont bien plus d’une centaine ont été utilisés, les autres engins, beaucoup moins nombreux, servant d’appoint. On observe ainsi à quelle vitesse et en quelle quantité les Russes ont produit ce missile qui, jusqu’ici, avait fait des sorties en très petit nombre : on est passé de la phase opérationnelle expérimentale et complémentaire (l’année dernière) à la phase opérationnelle centrale et massive suivant les résultats très positifs observés initialement. On en conclut que nous sommes entrés dans l’ère de l’hypersonique, en marche arrière pour les archers de la plume de l’Occident-dépressif et dans l’enthousiasme contrôlé d’une guerre dite d’“attrition agressive” telle que la conduisent les Russes.

On suit ici l’intervention extrêmement bien documentée de Christoforou-Mercouris du 11 janvier, ce qui implique (trois jours après le 8 janvier) que les deux intervenants ont pu effectivement rassembler le maximum de données à partir de leurs sources en général très fiables et extrêmement bien documentées.

« Nous avons eu désormais trois très puissantes attaques de missiles en trois semaines, avec des résultats absolument dévastateurs. Nous pouvons dire sans la moindre équivoque qu’ils ont créé un choc terrible dans l’ensemble du système de l’OTAN parce que l’Ukraine avait été équipée [ces derniers mois] avec au moins un tiers de toutes les capacités de défense aérienne de l’OTAN, – missiles et centres de commandement, de repérage, de guidages, y compris les radars les plus avancés dont certains venus d’Israël,  – installés à Kiev et dans toute l’Ukraine et remplaçant l’ancien système hérité de l’ère soviétique en service jusqu’au printemps 2023 et qui a été anéanti par les Russes dans les mois suivants.

» Tout cela été remplacé par l’Ouest à l’automne 2023 par les systèmes les plus avancés de l’OTAN, et mis complètement à genoux par les trois dernières attaques. Ce point a été confirmé de tous côtés, avec une documentation importante, avec des photos... Ce système a donc été pénétré, complètement maîtrisé sinon anéanti, avec des dommages colossaux, et cela grâce aux missiles ‘Kinzhal’... »

Cette fois, les Ukrainiens ont été modestes dans leurs proclamations d’une défense très efficaces. L’année dernière, ils avançaient des chiffres de 90% des missiles abattus, cette fois ils ne parle pour le 8 janvier que de 18 des 50 missiles tirés, – dont des ‘Kinzhal’, bien entendu, – et ces estimations devant être prises comme de pure propagande. Simplement, cette fois, les immenses dégâts causés à un ensemble de systèmes complètement neufs et à la pointe des technologies, et certainement avec des équipes de l’OTAN, ne peuvent être dissimulés. Aucun ‘Kinzhal’ ne semble avoir été abattu...

« Le choc ressenti au sein de l’OTAN est immense. On peut parler d’une véritable crise... »

Dès l’apparition de l’hypersonique en mars 2018 (discours de Poutine), les chefs militaires US, parlant d’abord du niveau le plus haut de l’affrontement nucléaire, avait cette réponse faire au printemps 2018 par le général Hayden, alors chef du Strategic Command :

« Nous n'avons aucune défense contre l’emploi d'une telle arme contre nous, aussi notre riposte ne pourrait être que l’emploi de notre force de dissuasion, c’est-à-dire la triade de nos capacités stratégiques nucléaires au plus haut niveau. »

Depuis, les USA n’ont guère progressé dans le domaine des missiles hypersoniques offensifs, encore moins dans le domaine des capacités défensives contre les hypersoniques. Entretemps est apparue la capacité impressionnante des cibles et techniques d’emploi de l’hypersonique, du tactique et stratégique rapprochés (comme en Ukraine) au plus haut niveau stratégique conventionnel et nucléaire. Par conséquent, les premières affirmations, au printemps 2023, de ‘Kinzhal’ abattus par la défense ukrainienne auraient dû être accueillis à l’Ouest avec le plus profond scepticisme. En fait, il y eut du flottement, le Pentagone sachant par ailleurs très bien à quoi s’en tenir. Les militaires ukrainiens eux-mêmes avaient d’ailleurs démenti avoir abattu un seul missile hypersonique et c’est sur les pressions directes de la direction politique et de Zelenski qu’ils revinrent sur leurs déclarations.

Cette fois, on est plus prudent, vu l’ampleur extraordinaire des dégâts, mais on affirme tout de même avoir abattu quelques ‘Kinzhal’. Peu importe, tout cela, tous ces débats sur le démêlage du simulacre et des narrative ukrainiennes plus ou moins acceptées par les officiels otaniens, toute la presse anglo-saxonne suit les déclarations ukrainiennes, essentiellement sur la vulnérabilité des ‘Kinzhal’, sans la moindre réserve, de façon à donner l’impression que les missiles hypersoniques ne sont  nullement invulnérables. Ce point précis a un but particulier bien identifié.

Les exagérations ukrainiennes vite réduites à ce qu’elles sont ont en effet un autre but que celui de la pure propagande, notamment et essentiellement parce qu’il a été proclamé à grand bruit que l’essentiel de la défense aérienne ukrainienne est constitué du système de défense US ‘Patriot’, réinstallé dans un nouvel ensemble hyper-sophistiqué comme l’a précisé Mercouris. C’est autour de ce système extrêmement complexe (postes de commandement, de communication, radars de détection et de guidage, un certain nombre de batteries par système elles-mêmes équipées d’un certain nombre de missiles) que sont articulées les défenses aériennes sous maîtrise US, en Europe contre la Russie et en Asie contre la Chine.

« ... Les USA doivent absolument convaincre ou faire croire à leurs alliés qu’il existe effectivement une défense efficace contre les missiles hypersoniques [russes mais aussi chinois], aussi il faut construire une narrative selon laquelle le système des missiles ‘Patriot’ rencontre du succès dans son interception des missiles hypersoniques ‘Kinzhal” et cela a été répété et répété article après article chez les commentateurs occidentaux, – mais tout cela a commencé à complètement s’effondrer le 3 janvier quand de très nombreuses photos ont commencé à être diffusées malgré les efforts de censure, montrant ces missiles en vol de piqué d’attaque jusqu’à leurs énormes frappes au sol occasionnant des destructions massives et quiconque a vu ces vidéos d’usines complètement anéanties ne peut plus douter... et il devient impossible de maintenir cette narrative de l’efficacité du ‘Patriot’... »

L’ensemble du système  est donc à la fois un facteur essentiel de la sécurité occidentale, un facteur considérable des exportations d’armement US et un moyen de pression politique de première importance pour tenter de maintenir l’hégémonie américaniste, – sans parler des conflits dont rêvent les neocon. L’échec complet du système face au ‘Kinzhal’ constitue donc une catastrophe pour les USA. On peut douter que les tentatives de simulacre y puissent grand’chose, mais il ne sera pas dit qu’en matière de simulacre le complexe militaro-médiatico-industriel n’aura pas tout tenté, jusqu’au bout, jusqu’au ridicule de l’invraisemblable.

Ce n’est pas vraiment une stratégie de vainqueur, on en conviendra. C’est une stratégie d’aveuglement total pour poursuivre irrésistiblement dans la même direction. Si tel ou tel petit doigt vous dit qu’au fond, tout au fond d’eux-mêmes, les neocon croient aux simulacres qu’ils fabriquent comme des automates, donc qu’ils croient qu’en réalité les ‘Patriot’ abattent encore plus de ‘Kinzhal’ que les Russes eux-mêmes n’en envoient contre l’Ukraine zélenskiste, vous pouvez accepter cette version... Voilà à peu près la seule stratégie qu’on peut distinguer dans toute cette agitation : l’aveugle qui parade victorieusement installé sur un simulacre dont il ne sait même pas s’il existe.

Encore ne sommes-nous pas au bout de nos peines. En plus du ‘Kinzhal’, on va voir arriver le ‘Zircon’, encore plus-impossible à traquer en raison de sa trajectoire de missiles de croisière et non plus de missiles balistiques. A la lumière de tous ces déboires, il apparaît de plus en plus possible, si les incidents continuent à se multiplier comme ils le font sous la poussée démente des neocon que les USA et leurs alliés, gonflés au stéroïdes-‘Patriot’ se retrouvent un jour confrontés à l’un ou l’autre hypersonique russe. On ne doute pas de leur capacité de monter un simulacre à l’aide d’un entrelacs de narrative, mais un système entier de ‘Patriot’ qui se désintègre, ou une usine fabriquant des ‘Patriot’ qui vole en poussières, et tout cela dans une réalité très voyante, ailleurs que dans cette Zelenskiland si bien protégée des intrus, voilà qui vous impose des conclusions sans pitié.

 

Mis en ligne le 12 janvier 2024 à 12H10