Le Meilleur des mondes est pour 2030

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Le Meilleur des mondes est pour 2030

12 décembre 2012 – Nous suivons régulièrement depuis 2008 (après une édition en 2004) le rapport du National Intelligence Council (NIC), qui est le conseil de synthèse des agences US de renseignement, notamment rassemblées pour ce travail. Dans ces rapports, il y a à boire et à manger, et de quoi faire bombance ou maigre selon l’état de son esprit. En général, on y trouve des analyses qui sont une sorte d’ensemble prévisionnel hypothétique à 15 ou 20 ans, qui est une perspective où rien, dans notre temps et avec les temps qui viennent, ne peut être prévu de façon assurée ; par conséquent ces analyses, avec l’arc-en-ciel des possibilités (du pire au “pire du pire”, en passant par le meilleur de type miraculeux), sont présentées avec l’avertissement qu’elles se gardent bien de prétendre être des prévisions, alors qu’elles sont pourtant considérées en général, par les experts, dur comme fer, comme des prévisions très précises. C’est dire combien il ne faut pas s’attarder à cette partie du rapport qui, d’ailleurs, rassemble tout ce qui se répète d’habitude, en source ouverte ou fermée, entre experts et publicistes, dans tous les domaines d’incertitude catastrophique qui caractérisent notre époque qui n’est faite que d’incertitudes catastrophiques.

Ainsi trouve-t-on, dans les diverses sources consultables, les divers scénarios envisagés, considérés selon des points de vue différents trahissant le parti pris par l’observateur. Une dépêche de l’AFP du 11 décembre 2012 (via Spacewar.com) développe un point de vue très conformiste-Système, qui se voudrait, et qui l’est d’ailleurs, conforme à une vision géopolitique classique, c’est-à-dire à prétention “moderniste réaliste”, et qui est surtout complètement dépassée et ne prévoit jamais grand’chose de réaliste, ni du moindre intérêt profond. (On a de la peine à trouver, dans les rapports du NIC 2008 et 2010 la moindre esquisse de suggestion de quelque chose qui ressemblerait, même de loin, au “printemps arabe”.) Une autre vision, plus militante, selon un domaine similaire, est celle de John Glaser, de Antiwar.com, du 11 décembre 2012, qui s’attache aux observations sur la fin de l’hégémonie US qu’offre le rapport, d’ailleurs sans surprise excessive pour personne.

(…Néanmoins, nous serions inclinés à observer qu’il y a, dans la réunion de plusieurs remarques du rapport sur cette question précisément du sort des USA un élément intéressant, qui paraît être de géopolitique mais qui est finalement d’une autre dimension, plus psychologique, et mérite d’être développé… Ce que nous avons fait par ailleurs, ce même 12 décembre 2012.)

Finalement, le véritable aspect intéressant de ce rapport, et qui le deviendra d’autant plus à la lumière des rapports précédents, est celui qui est indiqué dans le titre même de l’étude (avec un souligné en gras de notre fait) : «“Global Trends 2030: Alternative Worlds». Il nous semble que le rapport du rapport que donne Russia Today, le 11 décembre 2012, sous le titre déjà significatif de «Superhumans, supercities and supercomputers: US intelligence's vision of 2030», se rapproche le plus du trait dominant, significatif, voire même essentiel de NIC-2012. Nous donnons ici les aspects qui nous paraissent significatifs à cet égard, en citation de RT.

«Given the current rate of growth in technology and medicine, the marvels considered in the NIC report shouldn’t come as all too surprising. Only 18 years down the road, however, the ideas being pitched by the people behind the report might not be as much science fiction as soon-to-be-reality. It also might very well be predictive policy making.

»“We are at a critical juncture in human history, which could lead to widely contrasting futures,” Council Chairman Christopher Kojm writes in the report. With the next few years ripe for experiment, the future is “malleable,” Kojm suggests, making no time like the present to start perfecting space-age advances once thought to be out of this world. On the contrary, though, the NIC seems to think cyborg civilians and instant super-cities are thing of the not-so-distant future… […]

»No matter who is calling the shots, though, the NIC seems to think that a generation down the line will be a damn exciting time to be a human being. “People may choose to enhance their physical selves as they do with cosmetic surgery today” in 2030, they predict, at which point the replacement-limb technology is expected by the panel to be prevalent. “Future retinal eye implants could enable night vision, and neuro-enhancements could provide superior memory recall or speed of thought,” the report adds. “Brain-machine interfaces could provide ‘superhuman’ abilities, enhancing strength and speed, as well as providing functions not previously available.”

»And all before Justin Beiber is in his forties!»

Voilà où nous comptons camper notre réflexion. Pour mieux la préparer, il nous semble nécessaire de replacer ce NIC-2012 cantonné à l’essentiel de son grand thème, dans sa vraie perspective, qui est celle des deux rapports précédents (2008 et 2010) ; toujours, là aussi, en nous arrêtant au fameux “grand thème”.

• Le 21 novembre 2011, nous publiions un F&C sur NIC-2008 qui venait d’être publié, ou plutôt “fuité” par le Washington Times qui en avait obtenu les principaux éléments (NIC-2008 fut ensuite rendu public, selon ses normes de fonctionnement). Nous donnions comme titre à cet article «Le nouveau monde qui attend Obama», cela correspondant à notre façon au titre du rapport (souligné de gras par nous) «Global Trends 2025: A Transformed World». La différence se trouvait simplement dans le fait que nous n’attendions pas 2025 pour pronostiquer un “monde transformé”, mais que nous jugions qu’il l’était d’ores et déjà par la grâce suspecte de la crise d’effondrement financier de 2008. Nous citons ci-après quelques extraits de la partie purement analytique de notre article, pour marquer le caractère remarquablement lucide et même sincère des constats contenus dans le rapport NIC-2008…

«La perspective est remarquable, et la prise en compte des rumeurs de déclin US particulièrement significative. Il faut évidemment que les derniers événements aient fortement frappé la fragile psyché US, pour conduire à de telles observations. Imagine-t-on ce qu’est, pour un chef du prévisionnisme de l’analyse du renseignement US, d’apposer sa signature au bas d’un document qui prévoit tout de même, comme des probabilités affirmées, la disparition du statut hégémonique du dollar et la fin du capitalisme spécifiquement et ontologiquement US?

»D’une certaine façon, qui est la façon disons des relations publiques, le NIC 2008 tombe comme un cheveu sur la soupe. Il sonne comme un contrepoint tragique à l’enthousiasme très temporaire déchaîné par l’élection d’Obama, et fait assez bon marché des espérances nombreuses, chez les amis européens notamment, de la “restauration” du leadership US promise par le même Obama. Mais sans doute n’est-il plus l’heure des relations publiques, au profit des réalités désormais publiques. NIC 2008 nous donne après tout une précieuse indication de l’état de la psychologie de la direction américaniste. […]

»Le caractère le plus frappant de cette “projection” qui se refuse même à l’être tout à fait est bien l’incertitude, et la latitude laissée aux lecteurs de NIC 2008 d’imaginer “autre chose”, et de voir survenir effectivement “autre chose”. Ce refus de la certitude du lendemain est la marque de la crise psychologique de l’américanisme, cette conception du monde effectivement marquée par la certitude de ses lendemains. S’il est suggéré, seule touche d’encouragement pour ne pas désespérer Washington, que de bons dirigeants pourraient modifier cette prévision apparemment pessimisme, nous suggérerions que cela pourrait être aussi bien la porte laissée ouverte à un développement beaucoup plus pessimiste, à une dégradation beaucoup plus rapide. Le rapport NIC 2008 aura comme effet de préparer les psychologies à cette possibilité, qui devrait être appréciée désormais comme une probabilité. NIC 2008 nous dit implicitement que la résolution éventuelle de la crise en cours, ou la fin de la crise en cours, ne débouche pas sur une restauration de l’“ordre ancien” mais ne fait que préparer à l'enchaînement des crises à suivre, – une étape dans le processus de la chute du système, pour faire bref.»

• Avons-nous vraiment cru que cet accès de lucidité et de sincérité, comme l’on dit d’un accès de fièvre, allait durer ? Nous réservons notre réponse et la cantonnons dans le flou des choses passées… Toujours est-il que le rapport NIC-2010 fut d’un intérêt absolument moindre, et même sans le moindre intérêt. Ce fut au point où notre seul intérêt, à nous, porta sur la modalité d’une coopération entre le NIC et un institut européen représentant l’UE pour faire cause commune dans ce rapport, tout cela sur un ton courroucé de notre part (voir le 23 octobre 2010). Le rapport portait sur la “gouvernance globale”, qui est le hobby préféré de l’UE, et il portait implicitement la contradiction complète, globale dirions-nous, au rapport NIC-2008 : le monde effondré de 2008 soudain sauvé par le “gouvernance globale” arrivant comme la cavalerie (US, pour sûr) venant délivrer les vertueux pionniers encerclés par les stupides et cruels sauvages, dont il faudrait songer à se débarrasser vite fait… Les diverses annonces de redressement et de reprises de 2009 (voir le 23 mai 2009) après la panique de l’automne 2008 n’ayant pas donné les résultats escomptés, on se repliait sur une perspective classique (en 2025, c’est promis) de la globalisation-Système.

Le rapport eut dans tous les cas pour effet de déclencher un barrage d’artillerie de tous les sites qui ont fait de la globalisation-complot et de la dictature organisée de la “gouvernance mondiale” leur thème préféré (voir Infowars.com, le 25 septembre 2010, ou bien WorldNetDaily le 3 octobre 2010). (Par ailleurs, au travers de cette coopération NIC-UE, le rapport marquait, avant que nous l’identifiions comme telle, la mise en application de ce que nous nommerions plus tard “bloc BAO”, où les rapports entre partenaires occidentaux et homogénéisés-Système sont de moins en moins hiérarchisés, à l'image de l'évolution vers une similitude plate et sans nuance ni saveur de leurs politiques, – absolument bloc BAO.)

• Et nous voici à NIC-2012. Il n’est plus question d’un “monde transformé”, ni d’un monde sur le point de faire son “choix critique” et salvateur de la “gouvernance globale” (titre officiel de NIC-2010 : «Global Governance 2025: At a Critical Juncture»), mais d’une humanité qui a désormais le choix entre “des mondes alternatifs”.

Aldous Huxley ricanant : Brave New World !

… En fait de “choix”, il doit être bien compris que notre choix est fait, c’est-à-dire autoritairement désigné. Car ce que nous offre le NIC-2012, c’est une seule voie, la voie du désespoir. Disons, du point de vue du Système, lorsque nous-mêmes considérons où en est le Système…

Depuis que le monde s’est incurvé, depuis que le temps s’est rétréci et que l’Histoire a accéléré, avec la fin de la Guerre froide, avec l’époque-9/11, avec la fin de l’ère géopolitique chassée par le système de la communication (et l’installation de l’ère psychopolitique), avec la crise de l’effondrement de 2008, il y a dans ces études et ces rapports un vide et un conformisme, y compris pour les hypothèses qui se veulent les plus originales, qui hurlent notre impuissance générale et définitive à comprendre l’essence de la période en abandonnant à l’inconnaissance le détail de sa substance. Parallèlement, nous ne sommes plus capables, non seulement de comprendre ce qui nous arrive, ce qui va de soi, mais surtout d’avoir le courage et la lucidité de reconnaître que nous ne pouvons pas comprendre ce qui nous arrive avec le seul et pauvre outil de notre raison subvertie, et d’admettre que cela n’importe pas, – simplement parce que la bataille suprême en cours se situe à un autre niveau, au-dessus, qui nous dépasse évidemment. Ces études nous disent cela a contrario d’elles-mêmes, avec la vanité de leurs hypothèses et la prudence couarde de ne pas trancher entre elles.

Elles nous disent beaucoup plus, par ailleurs… Elles nous disent ce qui se cache derrière cette vitrine de notre vanité réduite en une bouillie informe ; dès cet instant, elles deviennent d’un très grand intérêt, – et, dès cet instant, le “nous” devient “ils” (les gens du Système), et nous voilà, nous, à dedefensa.org, dans notre rôle de critique volontairement impitoyable de ce Système qui n’est, qui ne peut être que notre mort annoncé, et qui représente absolument le Mal. Cette critique-là ne peut se faire qu’“au marteau”, selon le mot de Nietzsche pour sa propre philosophie.

Cela nous permet de réduire cette suite de rapports (2008-2012) à leurs piètres intitulés, tout en découvrant avec une intense satisfaction que tout est dit de l’esprit qui a présidé à leur rédaction, qui est celui du sapiens terrifié de nos élites, tenues sous l’impitoyable empire du Système et du Mal. Cela est fait, de notre point de vue, parce que ces intitulés, comme autant de symboles, nous disent la marche inconsciente des réactions profondes, dissimulées bien sûr à cause de la pure terrorisation où se trouvent les psychologies de ces élites asservies.

Ainsi partons-nous du rapport NIC-2008, dont nous avons dit ce qui nous semblait nécessaire : “cet accès de lucidité et de sincérité, comme l’on dit d’un accès de fièvre”… C’est dire que cela n’a pas duré ; cela fut écrit sous la force du choc que constitua la crise de l’automne 2008, qui fut une répétition de la crise de la fin de notre monde, qu’ils (les auteurs du rapport) ressentirent ainsi, proposant par conséquent un “transformed world” comme l’on d’un monde ravagé, pulvérisé par une énorme tempête venue d’on ne sait où et qui bouleverse tout. Le rapport NIC-2010 tenta de rattraper cela, sans pouvoir annoncer la “revanche” de la “reprise” qui n’eut pas lieu en 2009 ; dérisoire formule de la “gouvernance mondiale”, décrivant une utopie usée par plus de deux siècles d’imposture et d’illusions sans divertissement. On se permettra de sourire avec lassitude en songeant que cet apport sur la “gouvernance globale” venait de l’UE, et qu’on nous donna là-dessus le spectacle pathétique en cette “gouvernance” (même pas “globale”, certes), mise en pratique durant les deux années européenne et tempétueuses entre 2010 et 2012 où le pouvoir politique se coucha devant toutes les forces les plus grossières et les plus barbares que peut concevoir la modernité.

Et voici NIC-2012 et ce rapport sur les “mondes alternatifs” où, tout soudain, comme cela est joliment souligné par Russia Today, tout (s’entend, l’argument essentiel du rapport) bascule dans la science-fiction et l’hollywoodisme, basé sur le technologisme le plus béat et le plus enfantin, à l’heure où le technologisme craque de toutes parts et met à nue la crise fondamentale du pic franchi de son efficacité vers l’inefficacité, et de son incontrôlabilité désormais de plus en plus évidente. Mais NIC-2012 prend bien soin de nous annoncer que c’est pour 2030, ce qui nous laisse du champ, et le temps de voir autant d’effondrements qu’il faudra ; en termes rugbystique, cela s’appelle “botter en touche” ; en termes Rive Gauche années 1940-1950, appréciée selon la méthode Marcel Aymé type-Confort intellectuel, cela s’appelle “lâcheté intellectuelle”.

Tout cela n’est encore qu’accessoire… Ce qui importe le plus, c’est ce que nous montre de découragement des esprits et d’épuisement des psychologies ce choix de nous dessiner les “mondes alternatifs” ; et ce que ce découragement et cet épuisement nous montrent de l’impasse où se trouve la pensée-Système inspirant ces esprits asservis. Cette pensée-Système n’est plus capable, pour que les asservis ne cèdent pas au découragement et à l’épuisement, que de tracer et de colorier de couleurs vives ces images d’Épinal postmodernes, dignes d’un Jules Verne dévoyé et des années 1930 du technologisme suprématiste aboutissant à la création du complexe militaro-industriel. C’est dire combien leur monde, qui est aussi notre monde et qui est leur création, les effraie dans sa complète incontrôlabilité et dans l’espèce de fatalité de la catastrophe, dans un moment du temps qui est aussi, sans doute, l’une des rares occurrences où la fatalité rencontre complètement ce qu’on nomme la Providence, où l’amoncellement des crises irrésolues et insolubles finit par déterminer la nécessité criante d’une issue eschatologique.

NIC-2012 nous montre que la philosophie du bloc américaniste-occidentaliste, c’est-à-dire de la modernité, est devenue une sorte d’adaptation globale d’un mélange entre la conception du monde selon le Qatar, avec ses golfs artificiels déployés dans le désert et ses soutiens aux salafistes envoyés en Syrie, celle du Sozialistische Einheitspartei Deutschlands de la RDA selon Bertold Brecht (“le Parti a décidé la dissolution du peuple”), matinée pour les esprits simples de celle de la petite fille qui veut descendre du train qu’est l’Histoire déchaînée parce que les choses vont décidément trop vite. Parce que, décidément encore, la matière humaine résiste et que la loi du monde n’accepte pas de se soumettre à leur jurisprudence, ils décident la dissolution du monde et son remplacement par un monde-Qatar où triomphera le technologisme effectivement triomphant et la bande dessinée qui l’a inspiré : ainsi en est-il de la philosophie “Alternative World” (inutile de mettre un “s” à World). Par prudence, nous ferons commencer le tournage de la chose en 2030, histoire de se laisser un peu d’air et un peu d’aire.

Ainsi nous est-il montré que les élites asservies du Système ne cultivent plus guère d’espoir, et reconnaissent implicitement et sans le réaliser bien entendu, mais pour notre meilleure information et éventuellement notre plus grande satisfaction, qu’elles en sont arrivées à se prononcer pour une voie de “sortie de crise” assaisonnée à la sauce de la formule dite du Brave New World, d’Aldous Huxley, version postmoderniste et ultra-technologisée. Dont acte, en attendant, avec une impatience non dissimulée, le NIC-2014, si la chose voit le jour.

… En attendant (suite), nous mettrons en évidence, comme appendice révélateur, une déclaration finalement très révélatrice, justement, une fois qu’on a affiché son refus de leur “monde(s) alternatif(s)”. Elle est du président du National Intelligence Council Christopher Kojm, nous disant que nous sommes à une “jonction critique de l’histoire de l’humanité, qui peut mener à des futurs très fortement différenciés” («“We are at a critical juncture in human history, which could lead to widely contrasting futures») ; avec les quelques prochaines années qui nous sont laissées pour profiter de cette opportunité selon laquelle “l’avenir est malléable” («With the next few years ripe for experiment, the future is “malleable”»). D’un point de vue général et méthodologique pour appréhender cette période devenue métahistorique, l’avis de monsieur Kojm n’est pas faux du tout. Il n’implique nullement, cet avis, bien entendu, de quel côté viendront les surprises, car il y aura des surprises : l’avenir est “malléable” par tous, selon des perspectives qu’à notre sens, le technologisme n’a pas une seconde, ni l’audace, ni la force d’imaginer. Le sculpteur de notre avenir n’a vraiment plus de raison d’aller chercher sa glaise dans les bandes dessinées de science-fiction des sculpteurs d’antan, de la lignée des NIC, quand il observe, d’en haut, ce qu’ils ont fait de notre temps.