Le moteur et le reste : les problèmes de “damage control” de l’image du JSF

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Le programme JSF danse sur une chaine de volcans en danger constant d’éruption, avec la nécessité impérative de tenter d’obtenir un soutien effectif (un engagement de commande serait si bienvenu) d’un des coopérants non-US. Jusqu’ici, sans succès, malgré les nombreuses amitiés outre-mer, malgré des pressions renouvelées récemment sur les Australiens et les Israéliens.

Le problème récemment posé par un accident survenu au moteur F135 de Pratt & Whitney, pour la version ADAC/V F-35B, accroît encore la pression exercée sur le programme, à l’époque critique d’un changement d’administration et d’un changement d’évolution du budget de la défense (les augmentations régulières sont désormais freinées, sans doute vers un palier de plusieurs années commençant en 2010). Aviation Week & Space Technology (AW&ST) du 11 février (accès payant), qui donne des nouvelles sans grande nouveauté à propos de la panne, montre surtout les officiels de LM et de Pratt occupés à faire du “damage control” en assurant que le problème technique n’aura aucune conséquence importante sur l’activité de développement du programme. Cette insistance montre de façon convaincante que les industriels sont pour l’instant dans la plus complète incertitude et que rien n’exclut que la panne ne conduise pas à un nouveau délai important du programme JSF (F-35B).

«Pratt & Whitney is speeding up clearance tests of a follow-on F135 engine to try to minimize delays to the planned first flight of the Lockheed Martin F-35B. The scramble follows a turbine failure in the engine originally destined to power the short takeoff/vertical landing (Stovl) variant.

(…)

»“This is a known risk in the program, and we knew we’d find other LP turbines that had to be removed. We knew that schedule risk was there and accepted it. We also knew that, once these engines passed this test, they were good,” says Gostic, who adds that a Stovl engine that already passed the proof test has now accumulated more than 900 out of a planned 1,000 cycles during accelerated mission testing.

»Neither Lockheed Martin nor the F-35 Joint Program Office is commenting on the impact that the proof test failure is expected to have on the timing of the first flight of BF-1, the first Stovl F-35B variant. Hover pit tests—in which the tethered F-35B would be run up to full power in Stovl mode but not actually lift off—were originally expected to start in April.

»At the December rollout of the BF-1 in Fort Worth, Lockheed Martin said the aircraft was expected to make its first flight from a conventional takeoff roll in late May or early June with a gradual “build-down” to Stovl tests by around the end of 2008. Program sources say the original first-flight target date of May 19 is widely expected to slip.

Mais sans doute le plus intéressant dans l’article de AW&ST vient-il à la fin, d’une façon somme toute anodine, – volontairement ou pas c’est selon. Il s’agit de la précision que l’USAF a placé la possibilité d’accélérer le programme JSF, qui a grand besoin d’un coup de pouce pour tenter de stopper les dérives de retard et les augmentations de coût qui vont avec, à l’intérieur d’un budget qu’elle ne possède pas. Pourtant, cette accélération lui a été explicitement demandée par le DoD. Depuis plus d’un an, l’USAF annonce qu’il lui manque, dans les projections de programmation du Pentagone, autour de $20 milliards par an en budget d’acquisition. C’est dans ces $20 milliards qu’elle n’a pas et qu’elle a de moins en moins de chance d’avoir que l’USAF a placé le poste “accélération de la production du F-35” dont on attend qu’elle (cette accélération) fasse baisser le prix unitaire de l’avion ou, du moins, le maintienne à son niveau actuel (lequel est difficile à déterminer mais se situe pour les premières années d’acquisition autour de $120-$130 millions l’exemplaire).

«The disruption also adds unwelcome stress to the program, which is once again coming under budgetary pressure. Last year, senior U.S. Air Force officials had included accelerating F-35 buys as part of a “wish list” worth $20 billion over their existing annual procurement budget. The extra $20 billion has not materialized, though, leaving the ramp-up in production below projections and raising concerns that the per-unit cost will continue to creep upward.»


Mis en ligne le 12 février 2008 à 13H26