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5284• Articles du 1er avril 2022. Une description des capacités de visionnaire de Vladimir Jirinovski, alias ‘Nostradamuski’, qui a beaucoup, prédit et qui annonce la fin des USA. • Contributions : dde.org et Robert Bridge.
Effectivement, Vladimir Jirinovski est un personnage « haut en couleur », comme le décrit Robert Bridge (dans son texte du 31 mars sur ‘Strategic-Culture.org’). Ce politicien agité et furieux, documenté “fasciste” par nos délateurs vigilants, mais aussi antisémite et juif par son père (exilé en Israël) qu’il a renié en changeant son nom (Eidelstein) pour celui de sa mère, nous intéresse ici par ses étranges et peut-être extraordinaires capacités de prévision qu’on verrait bien relever de la prophétie. On ne serait pas loin d’en faire une sorte de Nostradamus, alias ‘Nostradamuski’ pour faire couleur locale.
Tout cela semble aller sur le ton de la plaisanterie et de la raillerie, et d’ailleurs bien peu de gens prennent Jirinovski au sérieux après une petite poussée d’appréciations antifascistes terrifiées des salons parisiens il y a une vingtaine d’années ; pas assez rationnel, pas assez moderne, toujours râlant sur la tendance russe à toujours chercher à se référer aux Occidentaux pour orienter les efforts technologiques et commerciaux de la Russie. Lui, Jirinovski, il représenterait plutôt l’aile dostoïevskienne, voire raspoutinienne sinon ésotérique ; et cela, sans le moindre doute, pour le bien de la Grande et Sainte-Russie, malgré ses engagements communistes puisqu’officier du KGB en même temps qu’il menait des études de droit, – mais pour finir ultra-nationaliste russe, ceci ne contredisant pas cela.
Et puis, là-dessus, le fait est que nombre de déclarations publiques, donc authentifiées directement, concernent des prévisions assez peu ordinaires par leur contenu et leur situation chronologique. C’est un homme qui a prévu dès les années 1990 que l’Ukraine serait un grave problème pour la Russie, dès 2012 qu’il y aurait une “révolution” en Ukraine ; en 2004 il a prévu que le prochain président US serait “noir et musulman”, à la fin des années 2000 qu’il y aurait un “État islamique”... Mais plus nous nous approchons des temps-devenus-fous qui sont nôtres, plus grossit la cerise sur le gâteau... Ainsi Jirinovski nous apprit-il fort récemment :
• Qu’il était désolé de le dire, mais que 2022 ne serait pas une année pacifique mais une année de guerre, et que finalement pourquoi pas ? « Ce ne sera pas une année pacifique. Ce sera une année où la Russie redeviendra une grande puissance » ;
• Qu’il prévoyait (Robert Bridge ne dit pas quand Jirinovski a dit cela) que la guerre commencerait le 22 février à 04H00 du matin : comme dans les sondages, marge d’erreur admise de +/– 48 heures ;
• Qu’il ne semble nullement déplorer cet événement puisque le contraire (pas de guerre) eût signé la fin des Russes par dévoration saucissonnée venue d’Ukraine, sous les “han !” de Victoria Nuland & Cie ;
• Que par contre, il est désolé de décevoir Trump en lui disant qu’il ne sera pas président des États-Unis en 2024, tout simplement parce que les Etats-Unis n’existeront plus en 2024.
C’est manifestement à ce dernier point que Bridge veut en venir, lui qui n’a cessé de dire son inquiétude catastrophée pour le destin américaniste. C’est un peu aussi notre cas : nous trouvons que les événements-Ukrisis, avec les incroyables comptines sur l’effondrement russe et la folie hagarde de Poutine, ressemblent à s’y méprendre, outre la vivacité et la créativité des communicants, à une sorte d’exorcisme visant à écarter des esprits chagrins et terrifiés ce qui semble de plus en plus le destin terrible de l’effondrement des USA, avec le bloc-BAO en bon accessoire solidaire. Tout ce qui est dit et psalmodié sur le destin catastrophique de la Russie nous apparaît comme une sorte de drogue, un gigantesque et super-‘Xanax’ destiné à ne pas trop nous faire penser à propos de nous-mêmes et à s’écarter du miroir dans lequel la pseudo-catastrophe russe n’est qu’un simulacre pour figurer le nôtre. Ainsi suffirait-il de le penser très fort pour convaincre les dieux de nous oublier un peu, et de nous laisser poursuivre notre comptine à nous, pour toujours y croire, malgré tout, pour ne pas trop voir venir le ciel qui nous tombe sur la tête
Ainsi comprend-on le grand intérêt affiché par Bridge pour les prophéties de Nostradamuski. A trop parler de la narrative autour d’Ukrisis, on en oublie les causes profondes sinon premières de la chose, c’est-à-dire les derniers soubresauts agressifs et furieux du bloc-BAO à l’agonie qui ont créé les conditions conduisant à Ukrisis ; l’on en oublie les crises successives, le tourbillon crisique qui, depuis 2015, frappe de plein fouet les Etats-Unis, et qui se poursuit, irrésistible, malgré ces tentatives d’exorcisme. Ce qui est jeu n’est pas le sort de la Russie mais certes l’effondrement de notre Système.
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La plupart des gens connaissent le leader haut en couleur du Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR) comme une sorte de bouffon qui, depuis des années, s’en tire en disant des choses que personne d'autre n'oserait dire. En même temps, il est moins connu pour ses prédictions d'événements, et sa dernière prédiction devrait faire réfléchir les États-Unis.
Né à Almaty, alors capitale de la République socialiste soviétique du Kazakhstan, le 25 avril 1946, Jirinovski s’installe à Moscou en 1964 où il obtient plusieurs diplômes, notamment en droit et en philosophie. En 1991, il est le principal fondateur du LDPR, qui est à l'époque le premier parti d'opposition accrédité en Union soviétique. Quelques mois plus tard, Jirinovski est devenu un nom connu dans le monde de la politique, car il s'est classé troisième aux élections présidentielles, après avoir recueilli plus de 6 millions de voix.
On pourrait écrire de nombreuses pages sur les tirades notoires du leader du LDPR, qui sont devenues légendaires (il suffit de dire que ses opinions non filtrées lui ont valu d'être déclaré persona non grata même au Kazakhstan, son pays natal, après avoir proposé de modifier la frontière entre la Russie et le Kazakhstan), mais le but est ici d'examiner ses prédictions, dont certaines sont d'une précision étonnante.
Outre qu'il a prédit en 2004 que le prochain président américain serait « un Noir et un musulman », – ce qui n'est pas très loin de la vérité puisque le deuxième prénom de Barack Obama est “Hussein” - et qu'un “État islamique” serait bientôt créé au Moyen-Orient, Jirinovski a également prédit une “révolution” en Ukraine en 2012.
« Partout où il y a une révolution, cela signifie que les dirigeants sont des idiots qui ne comprennent rien », a-t-il fait remarquer avec la candeur détonante qui le caractérise. « L’Ukraine aussi aura une révolution. »
Plus tôt encore, en 1998, Jirinovski avait clairement prévu les problèmes inévitables qui viendraient hanter la Russie et l’Ukraine, du fait de la manipulation de l’Ukraine par l’Occident. Il s'agissait plutôt d'une “intuition éclairée”, mais elle n'en était pas moins digne d'intérêt.
« Du fait qu’il n’y a pas de traité [de sécession] entre la Russie et l'Ukraine, Kiev ne sera jamais accepté dans l'OTAN ou l'UE, tant qu'ils n'auront pas résolu les questions territoriales », a-t-il déclaré dans un discours à la Douma, avant d’ajouter que « tout ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui, est le fait des puissances occidentales. Elles font tout pour l'empêcher de rester dans notre alliance ».
Ce n'est un secret pour personne qu'une armée d'agences occidentales, notamment l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et la National Endowment for Democracy (NED), ont pratiquement dicté la politique intérieure et étrangère de l’Ukraine pendant des années. Ces deux fronts pour le “renouveau démocratique” ont investi des millions de dollars dans des ONG locales pour qu'elles mènent les “activités politiques” prescrites, comme l’assurance que Kiev ne serait jamais tenté d'établir de meilleures relations avec la Russie. Et cela sans compter les 5 $milliards que Victoria Nuland a admis que Washington avait dépensé en Ukraine jusqu'au moment du coup d'État politique, comme l’a précisé Victoria Nuland ; une telle somme d'argent ne vient jamais sans de sérieuses exigences et contraintes. Cette écrasante influence occidentale a été à l'origine du renversement violent du président démocratiquement élu Viktor Ianoukovitch, ainsi que de la guerre civile entre l'Ukraine occidentale et orientale qui a conduit aux événements dramatiques auxquels nous assistons aujourd'hui.
Mais Jirinovski ne faisait que s'échauffer.
Dans son imitation de Nostradamus peut-être la plus impressionnante à ce jour, cet homme politique exacerbé a prédit dans un discours l'année dernière les événements qui allaient finalement se produire en février de cette année.
« J'aurais aimé que 2022 soit une année de paix », a-t-il déclaré. « Mais je préfère la vérité, – j’ai dit la vérité pendant 75 ans. »
« Ce ne sera pas une année pacifique. Ce sera une année où la Russie redeviendra une grande puissance », a-t-il proclamé avec emportement, dans son style combatif typique que beaucoup ont fini par accueillir par un haussement d’épaules.
« L’alternative est qu'ils nous imposent le silence et commencent à exterminer les Russes, – dans le Donbass d’abord, puis en Russie occidentale. Donc, à cet égard, il faut soutenir cette nouvelle orientation de la politique étrangère de la Russie. »
Cependant, non seulement le prophète a prédit que 2022 ne serait « pas une année pacifique », mais il a prédit presque au jour et à l'heure près le début de l’“Opération Militaire Spéciale” de la Russie en Ukraine : « Vous verrez à 4 heures du matin le 22 février », a-t-il dit, manquant la date réelle du début de l'opération spéciale de la Russie de seulement 48 heures.
Compte tenu de ses antécédents en matière de prédictions, qu'elles soient le résultat de “suppositions éclairées”, d'une grande intuition ou de longues soirées chez les devins, il est difficile de le dire, mais la dernière prophétie de Jirinovski a probablement fait dresser quelques oreilles dans les officines stratégiques de Washington.
Le 19 janvier 2022, Jirinovski a prononcé l'une de ses tirades habituelles, cette fois-ci sur la disparition future de la nation la plus puissante de la planète. Parlant des États-Unis, l'homme politique russe a noté que Donald Trump « ne dit plus “Make America Great Again” ».
« Maintenant il dit “We will save America”. C'est vrai, Trump, [c’est ce qu’il faut chercher à faire] mais malheureusement vous ne pourrez pas la sauver. Il n’y aura pas d'élections en 2024, parce qu'il n’y aura plus d’Amérique. Trump pourra continuer à jouer au golf. »
Compte tenu de la trajectoire des États-Unis de la dernière décennie, qui a vu le pays se diviser politiquement selon des “différences irréconciliables”, tout en étant presque ingouvernable entre une frontière-Sud ouverte et une criminalité et une pauvreté endémiques, il sera intéressant de voir si cette prédiction se réalisera, et comment. Il semble que des forces soient à l’œuvre aux États-Unis, notamment les radicaux d'extrême gauche qui font allégeance aux enseignements du “marxisme culturel”, qui n’ont absolument aucune envie de voir le pays réussir. Associées à l’étrange capacité de Vladimir Jirinovski, pour ainsi dire, de “prévoir l'avenir politique”, ces considérations semblent indiquer que des temps difficiles attendent les États-Unis.
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