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599Comme nous l’indiquons par ailleurs (voir notre F&C du jour), l’affaire des “black sites” de la CIA révélée par le Washington Post le 2 novembre pourrait bien se transformer en scandale majeur, un équivalent de Plamegate. C’est ce que le Washington Post reconnaît sans ambages dans un article publié ce matin, sous le titre: « CIA Article Sidebar: A Story of Deja Vu — Some Critics See a Plame Parallel. »
L’article admet que cette affaire, avec le journal comme avec la journaliste (Dana Priest) qui a écrit l’article, pourrait conduire au même cas que le New York Times et Judith Miller dans le scandale Plamegate : « With the House intelligence committee launching an investigation into the leak of classified information and the CIA referring the matter to the Justice Department, the controversy could mushroom into another Valerie Plame fracas. If prosecutors get involved, Priest could face the same dilemma that confronted Time's Matt Cooper and former New York Times reporter Judith Miller: whether to reveal confidential sources under threat of imprisonment. »
A la lumière de cet article, on notera deux choses:
• Cette publication elle-même signale que le Post prend l’affaire très au sérieux, qu’il juge que l’enquête lancée par le Congrès sur les fuites ayant abouti à l’article de Priest est sérieuse, qu’il va devoir affronter une attaque en règle et qu’il le fera avec vigueur. Nous voilà confirmés dans l’importance probable des retombées de cette affaire.
• On sait que le Post connaît de source directe (CIA) les noms des pays de l’ex-Europe communiste impliqués mais qu’il ne les a pas publiés. Cette remarque faite dans l’article à propos d’une publication du Financial Times constitue une confirmation, — involontaire? Volontaire? — des noms des deux pays impliqués, la Pologne et la Roumanie tels que les désigne l’article du FT : « Peter Kornbluh, senior analyst at the nonprofit National Security Archive, calls Priest a “brilliant reporter” and says she and The Post deserve credit for “groundbreaking work,” and “her sources deserve credit for being courageous, too.” But he sharply criticizes the paper's decision not to name the Eastern European countries, two of which were later identified by the Financial Times and other news outlets, citing information from the group Human Rights Watch. »
C’est autour de l’implication de ces deux pays que des précisions sont désormais à attendre à Washington, dans le cadre des suites polémiques de cette affaire.
Mis en ligne le 14 novembre 2005 à 13H36