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1187Une attaque taliban contre la base britannique ultra-sécurisée de Camp Bastion, le 14 septembre, a surtout été appréciée comme une nouvelle tentative d’agression contre le Prince Harry, le fils du Prince de Galles, stationné sur cette base, avec des hélicoptères Apache de l'armée britannique. Depuis, l’attaque s’est révélée dans toute son ampleur. Il s’agissait de trois commandos de cinq hommes (14 tués, un capturé) qui pénétrèrent dans la base et y causèrent des dégâts importants. Deux Marines ont été tués, et huit autres soldats alliés blessés. Surtout, les trois commandos ont détruit six AV-8B Harrier II du Marine Corps et endommagé gravement deux autres.
Danger Room du 17 septembre 2012 décrit ainsi l’attaque :
«The assault began “shortly after 10:00 p.m.” when “approximately 15″ insurgents – organized in three teams and wearing American uniforms – “penetrated at one point of the perimeter fence” and “executed a well-coordinated attack against the airfield,” according to ISAF. The Harrier jump jets destroyed or damaged in the assault had been parked out in the open on the flightline, the alliance stated.
»The Harriers reportedly belonged to Marine Attack Squadron 211, based in Yuma, Arizona. VMA-211 had shifted its Harrier jump jets to Bastion from nearby Kandahar in July, in order to better support the British troops and Marines operating from Bastion. Harrier squadrons typically deploy with 10 jets, meaning all but two of VMA-211′s planes are now out of action. Despite this, ISAF unconvincingly insisted there would be “no impact to ground or air operations from Camp Bastion.”
»Startlingly, the six destroyed Harriers represent no less than 1/15th of the Marines’ entire inventory of the versatile, vertical-landing jets. The F-35B version of the stealthy Joint Strike Fighter is slated to replace the Harrier over the next 15 years…»
Le site RadioVice OnLine ajoute quelques précisions, ce même 17 février 2012, concernant la perte des Harrier II.
«Think the loss of Harriers sucks but is not a big deal? Think again.
»• This single attack resulted in the Marines loosing 8 percent of the US Harrier fighting fleet. This is based on the estimate that there are 120 of them in service, of which about 20 are exclusive training aircraft. Wikipedia notes a similar number (119) in the fleet including the trainers.
»• This was the only Marine Harrier squadron in Afghanistan, leaving a hole in close air support for troops on the ground until a replacement squad arrives.
»• The attack represents the worst aircraft loss in one day for the US since the Vietnam War, and the worst for VMA-211 since Pearl Harbor.
»• The last new Harrier rolled off the line in 2003 – almost a decade ago – and is set to eventually be replaced by the F-35B.
Cet incident de la destruction des AV-8B du Marine Corps est le premier du genre dans la série de campagne déstructurantes déclenchées par l'attaque 9/11, rappelant effectivement les pertes matérielles US dans des bases du Sud-Vietnam dans les années 1965-1972, lors d’attaques vietcongs. Il met en évidences plusieurs spécificités de la situation des forces armées US, et des forces armées des pays du bloc BAO rassemblés en coalition en général.
• Pour ce qui concerne la flotte des avions de combat (hélicoptères non inclus), le Harrier est, avec le A-10A de l’USAF, l’un des très rares avions qui peut effectuer avec efficacité des missions d’appui-feu rapproché (CAS, ou close air support). Il s’agit du type de mission absolument nécessaire pour un conflit comme l’Afghanistan, et c’est bien celle que les forces alliées sont le moins capables de remplir à cause d’une politique systématique pour favoriser les avions de combat à grandes capacités et à hautes technologies. (Même l’USAF a reconnu cette faiblesse en entreprenant la recherche de l’équipement d’un avion d’appui feu rapproché pour les conflits de cette sorte, avec un marché ouvert actuellement entre un concurrent US et le Tuccano à hélice brésilien qui semblait devoir être choisi. Le marché est actuellement bloqué à cause d’une opposition au Congrès et dans l’USAF même à l’achat d’un avion non-US.) Le fait qu’il y ait encore, ou plutôt à nouveau, des rotations de AV-8B en Afghanistan, malgré la faiblesse de l’effectif de ce modèle, montre que la question n’est toujours pas résolue en Afghanistan, avec des avions de combat très puissant et des drones intervenant de loin, très rapidement et/ou sans identification visuelle ni capacités d’adaptation aux conditions de terrain, et avec l’inefficacité et les diverses “bavures” qu’on connaît.
• Pour ce qui concerne le Marine Corps, l’effectif des Harrier est aujourd’hui extrêmement réduit, à cause de la vieillesse de cet avion datant de la fin des années 1960 (version US du Harrier anglais, redéfinie par McDonnell Douglas en un avion spécifiquement US, le AV-8A et B). Cet appareil avait été choisi, justement à cause du manque de modèles d'avion d’appui tactique rapproché, mis en évidence déjà au Vietnam, où l’avion le plus efficace avait été le A-1 Skyraider datant des années 1946-1950. Le Marine Corps avait “découvert”, déjà à cette époque, ses faiblesses considérables dans cette mission d’appui tactique rapproché, qui est pourtant sa mission fondamentale puisque le Corps est une unité expéditionnaire qui doit intervenir dans des conditions rudimentaires en territoire ennemi, et effectivement pour établir une supériorité locale dans des conditions confuses et mouvantes nécessitant bien entendu un appui tactique rapproché pour permettre l’identification visuelle dans l’intervention. Le Marine Corps est pour l’essentiel équipé de F/A-18 standard, qui est l’avion de combat type US (de l’US Navy), lourd, très cher, rapide, très sophistiqué, etc., le type même d’avion de combat inadapté pour un théâtre comme l’Afghanistan. Le Marine Corps doit remplacer ses AV-8B par le F-35B (JSF), dont on connaît le destin, – plus son développement avance, plus les difficultés surgissent et plus la paralysie progresse, selon la “situation de l’écrevisse” qui semble la dynamique universelle de “progression” entropique du Pentagone. D’autre part, le F-35B, hypersophistiqué, d’un prix totalement incontrôlable et prohibitif, est l’antithèse d’un avion rustique et simple nécessaire pour l’appui tactique rapproché… S'il entre jamais en service, on n'imaginera jamais de la tenir stationné sur des terrains rudimentaires, à proximité d'une intervention terrestre ennemie.
• C’est le troisième point à observer. Les pertes essuyées à Camp Bastion vont évidemment déclencher des “contre-mesures” dans le sens de l’hyper-sécurisation dans les forces armées US et du bloc BAO – effectivement malades de cette tendance, jusqu’à la paralysie elle aussi, comme le veut la “situation de l’écrevisse”. Les mesures prises vont être dans un surcroît de sécurisation alourdissant les procédures d’emploi, mais surtout la recherche de formule éloignant ces avions de combat des zones “dangereuses”, rendant encore plus aléatoires les missions d’appui rapproché qui reposent aussi bien sur la rapidité d’intervention à partir de base rapproché des zones de combat. (Le facteur de proximité caractérise cette mission : proximité des zones de combat, proximité de l’adversaire par le contact visuel lors de l’engagement, – mais les forces armées modernes du bloc BAO ne détestent rien de plus que la “proximité”, – celle des adversaires comme celle du danger, – d’où leur inefficacité.) On peut donc s’attendre à des mesures pour éloigner les avions d’intervention de la zone de combat, affectant un peu plus cette mission d’appui tactique rapproché, et ajoutant encore à l’inadéquation des forces de soutien comme des forces armées en général, des pays du bloc BAO dans cette sorte de conflit et dans les conditions de guerre en général
Mis en ligne le 19 septembre 2012 à, 05H12
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