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370Il est rare de lire un commentaire de l’intensité de celui de Simon Jenkins sur la situation en Irak et sur la position britannique. Mais la rareté est aujourd’hui monnaie courante, aussi l'article de Jenkins ne nous étonne pas même s'il reste particulièrement instructif à lire.
Jenkins décrit, aujourd’hui dans le Guardian la situation apocalyptique de l’Irak. Il décrit une Amérique en train de prendre conscience de cette réalité et soudain plongée dans la fièvre d’un débat sur la catastrophe irakienne : «America has finally taken on the grim reality of Iraq — The US is radically rethinking its exit strategy»
Jenkins ne peut s’empêcher d’une certaine admiration pour ce qu’il juge être un système capable de s’élancer soudain dans une telle entreprise de mise en cause de lui-même et d’auto-critique («For all the abuse which Europeans regularly heap on the American political process, it has one strength, its capacity for course-correction.»). On restera réservé sur ce jugement. L’auto-critique n’est pas une spécialité US, loin de là, et encore faut-il voir de quelle auto-critique il s’agit. Le processus observé par Jenkins est pour l’instant à ses débuts et on ne sait ni ce qu’il en adviendra, ni ce qu’il pourra donner dans la réalité. Ce n’est pas la première fois qu’une telle fièvre saisit Washington depuis 2003 et les effets ont été nuls jusqu’ici, sinon de présider à une aggravation supplémentaire de la situation en Irak.
Mais ce qui motive surtout l’appréciation de Jenkins, c’est le contraste de la situation US avec celle du Royaume-Uni sur cette question. Jenkins fustige l’attitude “zombie-like” du monde politique britannique devant la situation irakienne ; un Royaume-Uni qui attend désespérément “les consignes du patron” comme s’il était figé dans le désert des Tartares, qui est sans réaction, sans imagination, sans rien. Deux paragraphes qui s’adressent à la fierté et à la grandeur disparues du Royaume-Uni.
«What is humiliating for Britons is that not a whisper of such lateral thinking can be heard from the government. Downing Street is intellectually numb, like a forgotten outpost of a crumbling Roman empire. It can see the barbarians at the gates yet it dare not respond as it knows it should because no new instructions have arrived from Rome. As for parliament, the opposition, academics, thinktanks and most of the media, a zombie-like inertia is all. Last week's row over controversial remarks by the army chief, Sir Richard Dannatt, was concerned not with what he said but whether he should have said it. Every one is waiting for the US to move.
»Blair's last comment on Iraq was that any withdrawal would be “craven surrender” and would endanger British security. This is mad. Even Bush can admit to be “open to new ideas on Iraq”. Blair has clearly not heard of Baker's report. Perhaps he should hurry to Washington for new instructions from the boss.»
Mis en ligne le 18 octobre 2006 à 04H42