Le récit du désastre

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De plus en plus de témoignages et de précisions diverses sont publiés sur la désastreuse campagne de Tsahal contre le Hezbollah. A côté du témoignage du colonel Amnon, commandant une division blindée, on trouve le récit très long et très détaillé des 33 jours d’opérations que publie le Sunday Times aujourd’hui. L’article est remarquable.

Ces deux documents, parmi d’autres que nous manquons sans doute, et d’autres qui seront publiés dans la suite, nous permettent de mesurer l’extraordinaire ampleur du désastre psychologique qui affecte aujourd’hui Tsahal, Israël et tous les Israéliens. Il ne s’agit pas ici de victoire ou de défaite, d’opérations, de bilans, etc., mais bien de prendre la mesure des effets que va avoir cette crise. Le récit du Sunday Times nous montre que les erreurs, le désarroi, l’aveuglement de la direction israélienne, militaire et civile, furent bien pires que ce qu’on pouvait craindre. L’américanisation dont nous parlons souvent à propos de Tsahal et des structures militaro-technologiques d’Israël éclate ici au niveau de la psychologie.

La crise n’est pas passée, elle ne fait que commencer. A lire le récit du Sunday Times, on se demande même comment certains peuvent envisager un “deuxième round” (contre le Hezbollah et même au-delà !) avec une armée dans un tel état moral, avec une direction aussi divisée, aussi complètement désorientée.

Ci-dessous, le début du texte du Sunday Times qui nous donne une idée exacte de l’événement :

« Hundreds of feet below ground in the command bunker of the Israeli air force in Tel Aviv, a crowd of officers gathered to monitor the first day of the war against Hezbollah. It was July 12 and air force jets were about to attack Hezbollah’s military nerve centre in southern Beirut.

» Among the officers smoking tensely as they waited for news, was Lieutenant-General Dan Halutz, 58, a daring fighter pilot in the 1973 Arab-Israeli war who had become chief of staff a year earlier and now faced the biggest test of his career.

» Over the Mediterranean, west of Beirut, the elite F-15I squadron made its final preparations to strike with precision guided weapons against Hezbollah’s Iranian-made long-range Zelzal rockets, aimed at Tel Aviv.

» Just before midnight, the order “Fire!” — given by the squadron leader — could be heard in the Tel Aviv bunker. Within moments the first Hezbollah missile and launcher were blown up. Thirty-nine tense minutes later the squadron leader’s voice was heard again: “Fifty-four launchers have been destroyed. Returning to base.”

» Halutz smiled with relief and called Ehud Olmert, the prime minister, who was enjoying a cigar as he waited by a secure red phone at his residence in Jerusalem.

» “All the long-range rockets have been destroyed,” Halutz announced proudly. After a short pause, he added four words that have since haunted him: “We’ve won the war.”

» Even as Halutz was declaring victory, 12 Israeli soldiers from the Maglan reconnaissance unit were already running into an ambush just over the border inside Lebanon near the village of Maroun a-Ras.

»  “We didn’t know what hit us,” said one of the soldiers, who asked to be named only as Gad. “In seconds we had two dead.” »


Mis en ligne le 27 août 2006 à 08H20