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854Les sondages se succèdent et rien n’y fait. Les peuples ne cessent donc de s’entêter, refusant la lumière, accentuant le fossé entre leur réalité et l’orientation des élites. Le sondage dont il est question, réalisé entre le 6 et le 17 septembre, est celui que publie le Financial Times le 23 septembre. Le sujet concerne le système du marché libre, le capitalisme, etc., auprès de cinq pays européens et des USA.
Divers résultats sont enregistrés, qui vont tous dans le même sens. Ils mesurent le refus chaque fois confirmé, chaque fois renforcé, des propositions structurelles pressantes des élites. A force de persistance et de répétition, le divorce pèse de plus en plus, a créé et ne cesse de renforcer une impression de malaise qui reflète l’état de crise latent le plus significatif et le plus pesant dans un temps historique qui ne manque pourtant pas de crises. Mais il s’agit de la crise structurelle fondamentale, celle qui règle tout et explique tout de la confusion et du désordre actuels, — la crise entre le public et ses élites de direction et d’influence sur la question du modèle américaniste.
On emprunte ici l’extrait de commentaire attaché au résultat que nous jugeons être le plus spectaculaire et le plus significatif. Il s’agit du rejet du modèle économique américaniste.
»When asked whether Europe’s economy should be more like that of the US, the results were clear-cut. Those saying it should not, included 78 per cent of Germans, 73 per cent of the French, 58 per cent of the Spanish. In both Italy and the UK, 46 per cent opposed the US model.
»Among those polled in the US, 30 per cent thought Europe should be more like the US.»
Le FT ne précise pas ce que le graphique accompagnant l’article montre. Dans tous les pays européens impliqués dans le sondage, les opinions négatives sur l’adoption du système US par l’Europe sont supérieures à celles qui sont favorables, parfois dans une proportion impressionnante (acceptation du modèle US pour l’Europe: UK 20%, France 18%, Italie 38%, Espagne 21%, Allemagne 10%). Seuls les USA ont une opinion défavorable à la possibilité que l'Europe suive le modèle US légèrement inférieure: 28%. (Le reste “ne sait pas”.) Ce résultat des USA est également impressionnant parce qu’il marque implicitement une perte de croyance du public US lui-même dans le caractère universel du modèle américaniste.
Pour être bien appréciés, ces résultats doivent être situés dans leur contexte : la martèlement répété, de plus en plus fortement et jusqu’à l’obsession depuis 1989-91, par tous les moyens de communication officiels et toute la presse “officielle” (MSM) qui reflète ce courant de pensée, de l’évidence que seul le modèle économique américaniste est concevable pour l’avenir de notre système. La persistance de l’opposition populaire à ce modèle, son renforcement depuis 2001-2002 où la pression officielle s’est encore accrue, où tous les postes de direction et d’influence sont tenus par des partisans de cette ligne, mesurent l’échec du système de communication-information officiel. Cette évolution va de pair avec le discrédit complet de ce système communication-information, son effondrement en tant que référence qui faisait qu’on inclinait à le considérer comme une source objective et impérative de l’information.
Mis en ligne le 25 septembre à 07H15
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