Le renseignement et l’arrogance de l’Ouest

Ahmed Rashid, auteur de Jihad: The Rise of Militant Islam in Central Asia, nous fait la leçon et il nous la fait à bon escient. Il détaille (dans un article pour l’International Herald Tribune, aujourd’hui) les très nombreuses et catastrophiques erreurs de nos services de renseignement tant vantés. Nous avons le choix : erreurs israéliennes concernant le Hezbollah, erreurs concernant Saddam et ses ADM, concernant les capacités de résurgence des Talibans, concernant les islamistes en Somalie, concernant le succès électoral du Hamas, concernant la rupture de l’Ouzbekistan et ainsi de suite.

Pourquoi toutes ces erreurs? interroge Rashid. Il cite l’accent mis sur la technologie mais il va plus loin. Pourquoi cet accent mis sur la technologie? A quoi correspond cette attitude? Redoutable question. La technologie est notre création et elle nous suffit pour comprendre le monde et le maîtriser. Au centre, au cœur de l’explication de la démarche occidentale (américaniste, certes), ce seul mot suffit : arrogance. Ce mot définit une époque de sottise, d’erreurs catastrophiques, d’injustices insupportables, d’aveuglement. L’analyse est si évidente…

« A cultural arrogance seems to have set in with Western diplomatic services and intelligence agencies. They no longer take the trouble or time to understand why people would spend six years building tunnels or sending out suicide bombers.

» Just as the present U.S. administration is incapable of getting to know the local conditions and aspirations of the countries they are dealing with in the Muslim world, spy agencies have also lost the patience to do so.

» Governments and spy agencies also ignore what is staring them in the face every morning at breakfast — their newspapers. All the situations above that intelligence agencies failed to see coming had been predicted by journalists.

» Journalists wrote about how the Taliban were recruiting in Pakistan and Afghanistan, how the mullahs were slowly winning support in Somalia, and how Hamas and Hezbollah had learned from past wars with Israel. Every respected Arab journalist covering the Palestinian elections predicted a massive swing to Hamas, but no one in the White House seems to have been reading the newspapers. »

Mis en ligne le 7 août 2006 à 10H32