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405On notera combien l’éditorial du New York Times du 13 décembre, repris ce même jour par l’International Herald Tribune, donne une sensation très forte, à la fois que les USA (Washington) sont en crise, et que cette crise est très pressante. Accessoirement, on a la déploration d’un gouvernement qui temporise, en fait qui manœuvre pour écarter les recommandations de la commission Baker (ISG). Mais cette critique, même si elle semble s’adresser à l’administration et à GW, concerne toutes les magouilles et les manoeuvres qui caractérisent comme jamais Washington, — où l’on magouille et manœuvre, aujourd’hui, comme l’on danse sur un volcan. (Voyez par exemple ce commentaire du Times de Londres, aujourd'hui, sur l'impuissance et le désordre chez les démocrates grands vainqueurs du 7 novembre.)
Voici quelques extraits, quelques paragraphes de l’édito, avec l’un et l’autre mots et expressions soulignés par nous, exprimant ce sentiment d’urgence et de frayeur devant l’impuissance washingtonienne et son état de crise. Si l’apparence et les événements impliquent qu’il s’agit de la crise irakienne, la réalité est qu’il s’agit de la crise à Washington sans aucun doute…
«The claims of calm deliberation emerging from the White House this week are maddening. The search for a new plan for Iraq seems to be taking place with as much urgency as the deliberations over a new color for the dollar bill.
(…)
»We are more than eager for this White House to finally get something right on Iraq. But we find it chilling to imagine that Bush and his advisers have only now begun a full policy review, months after Iraq plunged into civil war and years after experts began warning that the administration's strategy was not working.
(…)
»The Baker study, of course, is not the received wisdom of the ages. It should have been released far earlier, rather than being delayed to get past the midterm elections. But it was a good-faith effort by people wise enough and experienced enough to know how bad the situation really is in Iraq, and how little time left there is for the president to act.
»Bush has no more time to waste on ''listening tours'' and photo ops. The United States is in a crisis, and Americans need to hear how he plans to unwind the chaos he has unleashed in Iraq. If the president is delaying because he is searching for a good option, he can stop. There are none. But Americans need to see that he is prepared to choose among the undesirable alternatives, and clear the way for a withdrawal of American troops that does not leave even more killing and mayhem behind.»
Il y a aujourd’hui le sens d’une crise profonde qui s’est installé à Washington. Cela n’empêche pas les magouilles et les manœuvres car chacun rejette sur l’autre la responsabilité de la crise, et le résultat est un désordre antagoniste plutôt qu’une unité nationale (ou, disons, unité de solidarité du système). Mais le sens de la chose est là. Cette psychologie aggrave encore la situation.
En Europe, dans certaines bureaucraties, ce sens de la crise américaniste commence à se répandre. Dans certains domaines, dans certains services, chez certains responsables, existe désormais l’hypothèse d’une crise US majeure, d’une crise mettant en cause le système lui-même. Désormais est examinée la question de savoir ce que ferait l’Europe si le régime à Washington se retrouvait dans un état de paralysie de crise qui lui retirait une part essentielle de son influence et de son leadership.
Mis en ligne le 14 décembre 2006 à 05H07