Le “syndrome Madeleine Albright”

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Un commentateur venu du Center of Defense Information et publiant comme contributeur extérieur de UPI, Charles V. Pena, avait donné un commentaire sur le budget FY2008 du Pentagone, le 28 février.

Pena met en évidence l’inefficacité et l’improductivité de cet énorme budget. D’une part, ce budget alimente des structures et des systèmes complètement inadéquats pour les missions demandées aux forces armées. D’autre part, les coûts pharaoniques des systèmes et de toutes les filières de soutien et de logistique de ces systèmes conduisent à des situations de pénurie dans des circonstances très délicates. Le résultat est une sorte d’énorme “puissance-Potemkine” qui cultive l’apparence de la force et axe tout sur des premières frappes qu’on veut décisives, mais qui laissent ces forces dans des situations parfois délicates lorsque ce résultat n’est pas atteint.

Pena met également en évidence un aspect psychologique très intéressant, l’effet psychologique de cette apparence de puissance sur le pouvoir civil, qui a tendance à prêter à la puissance militaire des vertus qu’elle n’a pas et est conduit à avoir la tentation de s’en servir d’une façon immodérée. C’est ce que Pena nomme le “syndrome Madeleine Albright”, d’après la remarque que fit la future secrétaire d’Etat (alors ambassadeur US à l’ONU) à Colin Powell lorsqu’il était encore général d’active et président du Comité des chefs d’état-major, en 1993 (la phrase d’Albright est rapportée dans les mémoires de Powell).

«Ultimately, larger defense budgets are both unnecessary and unwise because they do not target the al-Qaida terrorist threat. Most current defense spending continues to fund a large U.S. military presence deployed to all four corners of the globe, including the U.S. occupation of Iraq that is a rallying cry for jihad — much the same as the Soviet occupation of Afghanistan was in the 1980s. But having such a large military results in the Madeleine Albright syndrome: “What's the point of having this superb military that you're always talking about if we can't use it?” In other words, it tempts policymakers to engage in unnecessary military interventions and deployments, which in turn are a source of the terrorist threat to the United States.»


Mis en ligne le 12 mars 2007 à 15H55