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487812 janvier 2020 – Ce fut une folle semaine, terminée follement par l’incursion d’une entité que nous ne rencontrions plus, – la vérité qui fut dite par inadvertance par les menteurs du simulacre habituel au Système, et contestée en toute bonne foi par ceux qui prétendent dévoiler une vérité-de-situation en s’attaquant aux menteurs pour les dénoncer. Ainsi pourrait être résumer, d’une façon très symbolique, le moment où les Iraniens annoncèrent qu’ils étaient les responsables, par erreur tragique, de la destruction du vol PS752 de l’Ukrainian International Airline décollant de l’aéroport international Imam Khomeini, de Téhéran.
Beaucoup d’appréciations et d’explications ont été données, allant de celle de la simple approbation de la reconnaissance de sa responsabilité par l’Iran, à diverses supputations et dénonciations de machinations iraniennes et anti-iraniennes. C’est volontairement que je reste vague dans ces observations, moi-même emporté dans le flot des nouvelles et de leurs contradictions, parce qu’il est impossible de présenter une description nette de la réalité de ce qui est devenu une sorte de “temps rebelle”, même avec l’aide de la vérité pour un instant, parce que l’on sait depuis plusieurs années que la réalité a été désintégrée.
Prenez cette séquence de la destruction de l’avion ukrainien. D’abord l’événement qui soulève un intérêt assez faible, toute l’attention étant concentrée sur la “riposte” iranienne suivant l’assassinat de Soleimani ; puis une campagne de dénonciation lancée selon les méthodes habituelles de ce qui n’est alors qu’une prétendue destruction par un missile iranien ; puis la reconnaissance de leur responsabilité par les Iraniens, aussi inattendue que la rapidité de leur “riposte” ; puis un rassemblement d’hommage aux victimes de l’accident à Téhéran, exigeant la punition des coupables et aussitôt désignée “révolution de couleur”, avec des accusations contre l’ambassadeur du Royaume-Uni...
Jusqu’ici, le conflit entre les USA et l’Iran avait la netteté des schémas longuement étudiés et tracés avec précaution. Désormais, il se brouille dans l’accumulation des événements qu’il fait naître, dans leur rapidité à s’affirmer puis à passer au second plan. Effectivement, s’épaissit le brouillard tourbillonnant “de l’absence de guerre”, dans un sens qui fait juger que la guerre est inutile pour arriver à nos fins de destruction du Système.
Tout cela se passe comme une danse folle sur un volcan en éruption, un tourbillon crisique autour de cette menace haletante d’une guerre entre les USA et l’Iran qui semble pourtant perdre toute sa substance... En attendant, la surprise est bien de voir que la fronde des parlementaires US contre cette possibilité de guerre, partie de la Chambre des Représentants, pourrait mettre en danger le soutien des républicains au Sénat, alors que, – et ceci explique sans doute cela, – Nancy Pelosi a finalement décidé d’envoyer à ce même Sénat les articles de la mise en accusation du président. Curiosité de cette accélération des événements voulue et imposée par le Temps : la séquence iranienne était destinée en bonne partie, dans l’esprit de Trump, à renforcer sa position dans le procès en destitution qui l’attend...
Je parle bien d’une accélération du Temps, et je parle également d’un “temps rebelle” ou d’une “rébellion du temps” comme un produit du Temps-majusculé, considéré comme un acteur mythique de notre drame, comme si le Temps dans toute sa majesté se lassait des turpitudes que nous manufacturons et subissons, des préparatifs sans fin de la catastrophe à venir, et qu’il s’était décidé à accélérer les événements, leur rythme, leur intensité, leur vitesse. Nous n’y comprenons plus rien parce qu’il ne nous est plus laissé assez de temps pour chercher à comprendre, et aussi peut-être parce qu’il n’y a plus rien à comprendre et que les événements, à ce rythme, n’ont pour seule signification que de naître si rapidement pour favoriser cette accélération, puis de s’effacer...
Il est remarquable de constater que les positions des uns et des autres se trouvent complètement bouleversées, le plus souvent dans un sens inattendue ou bien sans aucun sens. Voir le Congrès chercher sérieusement à s’affirmer contre un président trop guerrier alors qu’il (le Congrès) a jusqu’ici favorisé toutes les guerres jusqu’aux plus absurdes, alors qu’il (le président) s’est fait élire notamment sur la promesse de faire cesser ses guerres dont il dénonçait l’inutilité et la sauvagerie ! Partout se déroulent et s’imposent de telles contradictions. Je remarque combien je me trouve en accord/en désaccord avec des gens et des orientations d’une façon complètement illogique par rapport à ce qui a précédé, et cela sans nul souci des étiquettes des uns et des autres.
On attend ceci ou cela de tel événement, mais pour découvrir aussitôt et en un éclair que peu importe. Le vrai est que rien d’autre n’importe que le déferlement de ces événements, les uns après les autres, les uns par-dessus les autres, parce que ce déferlement accentue le désordre du monde qui est la seule arme qui puisse l’emporter contre le désordre du Système.
Le Temps n’accorde plus à personne le temps de la réflexion pour mieux situer sa position, pour bien juger d’un événement et de ses implications. Le Temps a décidé d’agir en suscitant la “rébellion du temps”, de notre temps-courant, et nous allons devoir nous en accommoder, accepter de juger sans comprendre et de comprendre sans en rien connaître, appuyés sur une volonté d’inconnaissance qui rend accessoire tout ce qui ne fait pas l’essentiel de la bataille. Le Temps ne me laisse plus qu’un interstice de temps pour situer en un éclair où se trouve le Système par rapport à moi, dans cet événement qui vient à peine d’éclater et qui déjà s’achève, et me situer contre le Système dans cet éclair de temps.
Le Temps nous prend à notre propre piège, selon l'orientation transcendantale de l'“assassinat métahistorique”. Nous, – c’est-à-dire les zombies du Système, les modernes, les déconstructeurs, – nous avons organisé le désordre-chaos pour faire jaillir ce qui devait nécessairement complaire à notre raison et à notre belle conscience, dans le sillon triomphant de la modernité que nous traçons depuis quatre-cinq siècles. La riposte du Temps, c’est d’accélérer le temps pour accélérer le désordre et nous faire nous y perdre sans ne plus rien y comprendre.
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