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2496La Chambre des Représentants du Congrès US a voté un budget record pour le Pentagone, premier budget-Trump : $697 milliards. Selon nos calculs affectueux et attentifs, en prenant en compte les postes “extérieurs” (énergie, renseignement, forces supplétives, forces privées, groupes privés d’influence, Information War [IW]), en y joutant les gaspillages, les aberrations comptables qui font le bonheur des contractants civils, l’enchevêtrement kafkaïen de la bureaucratie, on peut ajouter entre 60 et 90% à la somme officielle pour avoir le budget réel du Pentagone. Faites le calcul...
Les augmentations que Trump a introduites dans le pipe-line du Pentagone sont pompeusement baptisées par des gens manquant d’humour : réarmement. C’est simplement une appréciation pathétique de dérision ; il serait temps de comprendre que donner plus d’argent au Pentagone, qui a largement dépassé son Principe de Peter à lui (depuis quelque part entre 1980 et 1990, sans cesse en aggravation), c’est nourrir et accroître l’inefficacité, le gaspillage, les embouteillages de production avec les remises à niveau hyper-coûteuses que cela impliqua, etc. Donc, beaucoup plus d’argent permet de produire beaucoup moins de matériels opérationnels et d’accroître de toutes les façons possibles la baisse des capacités opérationnelles... On nomme cela : “réarmer”.
(Vous aviez prévu de produire 60 F-35, à un prix dont on sait déjà qu’il sera facturé avec 20-30% de coûts supplémentaire, dits-“imprévus”, histoire de rattraper les promesses-bidon faites à Trump ; on vous donne de l’argent pour en produire 100. Il faut savoir que chaque F-35 produit doit subir une refonte, notamment de sa “suite électronique” jusqu’à une fois par an en fonction des vices de fonctionnement découverts et nécessitant souvent une modernisation de surcroît, ce qui conduit à un doublement du coût initial en 5-6 ans sans que l’avion n’ait encore atteint, à ce moment, les 40% de ses caoacités opérationnelles théoriques, et encore si la température ne dépasse pas 25°. Grâce à votre augmentation, vous multiplierez donc ces coûts supplémentaires par 100 et non par 60, en accroissant d’autant les risques, déjà largement rencontrés, d’erreurs dans ces remises à niveau, et ainsi de suite. Cette fois, il s'agit du tonneau des Danaïdes des capacités en baisse constante, et dont il est possible qu'on ne voit pas le terme ... Le cycle catastrophique du JSF, à l’image du budget se décline en forme de “plus il” : plus il est produit, plus vite il est produit, plus il reçoit de budget, plus il coûte cher et plus il est de plus en plus inefficace. C’est la catastrophe du technologisme en phase terminale, avec acharnement thérapeutique des génies du Pentagone et l’aide désintéressée de Lockheed-Martin.)
Le seul domaine dans lequel le Pentagone montre quelque capacité, c’est le domaine hollywoodien de faire croire qu’il dispose de capacités opérationnelles sans égales dans le monde. Il faut lui reconnaître qu’il en fait grand usage et, d’une certaine façon, nous serions disposés à admettre que le Pentagone est un excellent auxiliaire de Hollywood, notamment pour ses blockbusters qui inondent le monde ; accessoirement, admettons aussi qu’il a montré des capacités acceptables pour ravitailler Daesh et autres djihadistes ces dernières années.
Dans le texte ci-dessous, Ron Paul se scandalise de ces dépenses pour le Pentagone alors que tant d’argent est nécessaire pour la situation interne des USA, et notamment la situation infrastructurelle du pays, également pour ne pas aggraver la dette d’une façon improductive, pour ne pas aggraver des engagements qui ne font qu’aggraver le mal qu’elles prétendent soigner (les interventions anti-terroristes qui déciment les populations et alimentent le recrutement des djihadistes, et ainsi de suite). Tous ces arguments sont répétés à satiété depuis des années, mais ils prennent aujourd’hui une couleur et une saveur particulières parce que le président se nomme Donald Trump et que son programme “populiste” impliquait la lutte contre la militarisation, la bureaucratisation, la corruption infrastructurelle et le gaspillage. Mais Trump est prisonnier de ses slogans interprétés faussement (“Make America Great Again”), et il a cette double attitude qui renvoie à ses faiblesses politiques et d’absence de sens politique : il s’appuie sur les militaires et ils croient que les affaires de sécurité nationale se gèrent comme les affaires privées, où l’afflux d’“investissement” génère le renforcement de l’efficacité et de la puissance. Tout cela est faux : les militaires le soutiennent comme une corde pourrie soutient le pendu et ils sont d’une nullité absolue dans la gestion et l’organisation de leur puissance. Ce ne sont pas leur capacité et leur travail qui sont au-delà du pire du Principe de Peter : ce sont leur esprit même et leur intégrité professionnelle.
Cet énorme budget n’est pas le signe de la puissance ou d’une puissance renaissante, mais exactement le contraire : le signe d’un déclin qui a de plus en plus les allures d’un effondrement. Le Pentagone n’est pas loin aujourd’hui d’être incapable de fabriquer ce dont la Navy était la plus fière et qui représenta le pinacle de la puissance conventionnelle des USA : Le USS Gerald R. Ford (CVN-78), le plus récent porte-avions en production qui atteint les 100.000 tonnes, commença à être construit en 2008 pour un contrat de $5,1 milliards et une mise en service opérationnelle en 2016. Son coût est officiellement passé à $16,6 milliards et sa mise en service opérationnelle retardé pour 2021, et chaque essai en mer découvre de nouvelles déficiences (du jamais vu pour un porte-avions US : 1.967 catapultages d’essai effectués avec le nouveau système électromagnétique, avec 201 échecs). La probabilité officieuse aujourd’hui est un coût de $20 milliards et une mise en service en 2023, toujours avec la perspective de nouveaux problèmes, de nouveaux coûts, de nouveaux retards.
Les porte-avions à suivre prennent comme base de coût celui du CVN78 avec tous ses dépassements de coûts ($20 milliards et plus) alors que Trump a basé son programme de “réarmement” sur une augmentation “massive” de la flotte de porte-avions avec deux CVN en plus de la programmation existante, dont la construction n’est nulle part en capacité de démarrage... Le CVN-78 et le programme des CVN constituent, avec le programme F-35/JSF, la démonstration de l’effondrement total des capacités d’équipement et de production de la puissance militaire US.
Cet effondrement correspond également aux limites atteintes et dépassées, – Principe de Peter appliqué à la civilisation dans ce cas, – du technologisme. Une inversion complète, bien dans le style du Principe, s’est opérée. Le technologisme qui était le garant du progrès est aujourd’hui la garantie universelle de l’effondrement du progrès. L’augmentation du budget militaire qui était l’intervention comptable nécessaire à l’augmentation de la puissance est devenue l’intervention comptable garante de l’effondrement de la puissance : la “trumpisation de l’Empire” est aujourd’hui une réalité comptable qui précède la réalisation stratégique et géographique de la chose en accélérant une déconstruction radicale de la puissance US. (Utilité des déconstructeurs finalement, lorsque vous les faites travailler dans le domaine de l’inversion.) Cela bien compris, vous pouvez maintenant lire le texte de Ron Paul, ce vieux bonhomme plein d’une sagesse désolée pour son pays après une brillante carrière parlementaire marquée par l’honnêteté et la compétence sans égales d’une personnalité à l’esprit complètement indépendant... (Sur RonPaulInstitute.org, le 18 juillet 2017.)
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On Friday the House overwhelmingly approved a massive increase in military spending, passing a $696 billion National Defense Authorization bill for 2018. President Trump’s request already included a huge fifty or so billion dollar spending increase, but the Republican-led House found even that to be far too small. They added another $30 billion to the bill for good measure. Even President Trump, in his official statement, expressed some concern over spending in the House-passed bill.
According to the already weak limitations on military spending increases in the 2011 “sequestration” law, the base military budget for 2018 would be $72 billion more than allowed.
Don’t worry, they’ll find a way to get around that!
The big explosion in military spending comes as the US is planning to dramatically increase its military actions overseas. The president is expected to send thousands more troops back to Afghanistan, the longest war in US history. After nearly 16 years, the Taliban controls more territory than at anytime since the initial US invasion and ISIS is seeping into the cracks created by constant US military action in the country.
The Pentagon and Defense Secretary James Mattis are already telling us that even when ISIS is finally defeated in Iraq, the US military doesn’t dare end its occupation of the country again. Look for a very expensive array of permanent US military bases throughout the country. So much for our 2003 invasion creating a stable democracy, as the neocons promised.
In Syria, the United States has currently established at least eight military bases even though it has no permission to do so from the Syrian government nor does it have a UN resolution authorizing the US military presence there. Pentagon officials have made it clear they will continue to occupy Syrian territory even after ISIS is defeated, to “stabilize” the region.
And let’s not forget that Washington is planning to send the US military back to Libya, another US intervention we were promised would be stabilizing but that turned out to be a disaster.
Also, the drone wars continue in Somalia and elsewhere, as does the US participation in Saudi Arabia’s horrific two year war on impoverished Yemen.
President Trump often makes encouraging statements suggesting that he shares some of our non-interventionist views. For example while Congress was shoveling billions into an already bloated military budget last week, President Trump said that he did not want to spent trillions more dollars in the Middle East where we get “nothing” for our efforts. He’d rather fix roads here in the US, he said. The only reason we are there, he said, was to “get rid of terrorists,” after which we can focus on our problems at home.
Unfortunately President Trump seems to be incapable of understanding that it is US intervention and occupation of foreign countries that creates instability and feeds terrorism. Continuing to do the same thing for more than 17 years – more US bombs to “stabilize” the Middle East – and expecting different results is hardly a sensible foreign policy. It is insanity. Until he realizes that our military empire is the source of rather than the solution to our problems, we will continue to wildly spend on our military empire until the dollar collapses and we are brought to our knees. Then what?