Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
569Nous vous recommandons de lire le texte d’analyse du site WSWS.org d’aujourd’hui sur le triomphe de Tony Blair aux assises annuelles du parti travailliste. Bien qu’il s’agisse d’un texte officiel de la section britannique de la IVème Internationale (“Statement by the Socialist Equality Party — Britain”), les assommantes lourdeurs idéologiques sont assez rares et la finesse de l’analyse politique est bien là.
Effectivement, la description faite du triomphe surréaliste du plus calamiteux (y compris Chamberlain) Premier ministre qu’ait connu le Royaume-Uni rend un son juste. Nous sommes dans fantasyland (voir Le royaume enchanté de Tony Blair, de Philippe Auclair) et l’espèce d’ivresse nihiliste dans laquelle se sont précipités les délégués du Labour (sept minutes de standing ovation pour Blair, même Hollywood n’aurait pas imaginé ça) est une bonne mesure de la folie où s’abîme le monde politique britannique. Ce fut sans aucun doute un énorme congrès-Prozak
(Dire que — pauvre de nous à dedefensa.org — nous avions parfois imaginé qu’une mise en cause de Tony Blair pouvait naître d’une telle assemblée. Preuve que dedefensa.org garde un singulier optimisme quant à l’état réel des lieux les plus démocratiquement huppés de notre civilisation. Dont acte. Nous n’avons jamais la critique assez vigoureuse, c’est-à-dire assez roborative, devant cet ectoplasme de civilisation démocratique qu’on trouve dans nos assemblées politiques, et seul le désordre que créeraient certaines initiatives pourrait effectivement précipiter les choses. Le triomphe politique de Tony Blair, le Diable en rit encore.)
Pour une fois, laissons la politique extérieure surréaliste de Blair de côté. Citons plutôt cette analyse juste de WSWS.org sur l’évolution du Labour en parti situé désormais à la droite des conservateurs, et qui prétend toujours être la “voix des classes laborieuses”. Effectivement, l’impasse est totale. Les applaudissements sans fin lancés à Tony Blair, l’absence de quoi que ce soit qui puisse ressembler à une alternative, nous indiquent que le changement de la formule actuelle n’est pas pour demain. Nous aurons donc l’accroissement très, très rapide du désordre et de l’impossibilité de gouverner le pays comme legs indéniable du Premier ministre qui, en plus d’être calamiteux, a porté le nihilisme au rang de la vertu de l’Etat.
«New Labour is a product of incredible political shortsightedness. Whether in office or in opposition, the Labour Party had fulfilled a political function crucial to the stability of British imperialism. It offered an alternative to the Tories and held out to working people the prospect of securing, at least in part, their social interests. It was the political wing of a multimillion-member trade union movement that promised to curb the worst excesses of capitalism and thereby guarantee decent, well-paid jobs, free education and healthcare and a living pension on retirement.
»Today, the party and the unions that gave birth to it have presided over the destruction of everything with which they were once associated. Millions have deserted Labour because they recognise that the party no longer speaks for them. At present, this has taken the form of record abstentions in elections and a generalised hatred of the entire political setup. Things cannot and will not end there.
»Those assembled in Manchester are hoping that a new leader and some political repackaging will rescue what they refer to as the “New Labour project.” They are destined to be disappointed.
»Continuing with the historical fiction of describing a right-wing party as “Labour” no longer fools anyone. Blair may like to think of himself as having heralded a new era. More truthfully, his leadership marked the definitive end of one based upon the advocacy of social reforms and other measures to ameliorate the class struggle.»
Mis en ligne le 28 septembre 2006 à 08H32