Le Tueur-en-chef et les progressistes

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Le Tueur-en-chef et les progressistes

12 février 2013 – Y a-t-il un tueur à la Maison-Blanche (et alors Tueur-en-chef), sous la forme imagée d’une sorte de “Parrain” d’un Syndicat du Crime officiel dans le chef d’une administration pratiquant officiellement l’assassinat, froidement et délibérément calculé, y compris de citoyens US, y compris sur le sol même des États-Unis ? Cette grave mais intéressante question commencerait-elle à hanter les esprits des partisans les plus idéologisés et les plus passionnés de Barack Obama, c’est-à-dire ce monde de puissante influence dans le Système qu’est la faction progressiste (libérale dans le sens US) du Système ? (Le terme de “tueur”, tout provoquant et irrespectueux qu’il semble être, n’est plus off-limit sous la plume de commentateurs-Système incontestables. Ainsi de la chronique de Gary Younge, commentateur US, progressiste bon teint et au départ inconditionnel partisan de BHO, qui titre sa chronique du 10 février 2013 dans l’Observer [Guardian]  : «Barack Obama is pushing gun control at home, but he's a killer abroad», – la précision “abroad” tendant de plus en plus à être superflue.)

A propos de ces pertinentes questions, il faut s’intéresser à la chronique du 11 février 2013 dans le Guardian, de Glenn Greenwald (qui cite Younge, justement). On connaît Greenwald, sa minutie lorsqu’il traite un sujet, l’abondance étonnante des sources qu’il cite pour soutenir son propos, etc., – ce qui fait de chacun de ses longs articles un véritable dossier sur le sujet, et toujours un dossier à charge puisque c’est sa fonction. (On ajoutera le fait, qui n’est pas sans importance, que Greenwald est lui-même un progressiste affirmée sans la moindre ambiguïté, et qu’il a écrit et écrit dans des publications qui le sont également, – The Nation jusqu’il y a peu, le Guardian désormais.) C’est donc le cas cette fois encore, mais sur ce sujet d’une particulière importance : nous disposons d’un dossier complet, et, bien entendu parce que Greenwald suit le cours de l’actualité, qui vient à son heure… En effet, on a vécu la semaine dernière une “étrange semaine” à Washington et dans ces milieux progressistes qui soutiennent Obama d’une façon si passionnée qu’il confinerait à l’aveuglement, – et que, justement, ils (ces milieux) sont conduits aujourd’hui à commencer à le reconnaître, forcés à n’être plus aveugles, obligés à d’étranges arguments…

Greenwald parle de l’impact psychologique de deux événements pour ces consciences progressistes qui appuient en général leurs positions sur une morale intransigeante, sur les droits sacrés des individus et ainsi de suite. Ces deux événements ont tous deux l’aspect glacé et donc effrayant pour ce que cela suppose d’une politique délibérée et froidement calculée ; il s’agit, d’une part, de la diffusion publique, sous la pression du Congrès, d’une circulaire du département de la justice affirmant, sinon démontrant le “droit” du président des USA de faire exécuter un citoyen américain sans aucune procédure judiciaire ni aucune contrainte légale, de sang-froid et délibérément, exactement comme le “Syndicat du Crime” charge un de ses tueurs d’un “contrat” pour éliminer une personne encombrante ; et, d’autre part, le témoignage du nouveau directeur désigné de la CIA, John Brennan, qui s’est présenté devant le Congrès dans ses fonctions rationnellement assumée, voire revendiquées, d’exécuteur de ces très basses œuvres du président, savoir l’exécution (terme doublement adéquat) des “contrats” en question.

«This past week has been a strangely clarifying political moment. It was caused by two related events: the leak of the Justice Department's "white paper" justifying Obama's claimed power to execute Americans without charges, followed by John Brennan's alarming confirmation hearing (as Charles Pierce wrote: “the man whom the administration has put up to head the CIA would not say whether or not the president of the United States has the power to order the extrajudicial killing of a United States citizen within the borders of the United States”). I describe last week's process as “strange” because, for some reason, those events caused large numbers of people for the first time to recognize, accept and begin to confront truths that have long been readily apparent.

»Illustrating this odd phenomenon was a much-discussed New York Times article on Sunday by Peter Baker which explained that these events "underscored the degree to which Mr. Obama has embraced some of Mr. Bush's approach to counterterrorism, right down to a secret legal memo authorizing presidential action unfettered by outside forces…”» (Dans cette citation, il s’agit de l’article de Peter Baker, dans le New York Times du 10 février 2013.)

Greenwald donne des extraits de l’article de Baker et enchaîne aussitôt sur le constat que cet article, en décrivant une politique d’Obama exactement comme un double plus sophistiqué de la politique de GW Bush (ou “bushiste” pour lui reconnaître son antériorité créatrice), n’apporte rien de nouveau. Greenwald rappelle qu’il a largement écrit là-dessus. Il s’agit effectivement de ce que nous nommons “la politique de l’idéologie et de l’instinct” et de la “politique-turbo de l’idéologie et de l’instinct”, – toutes les deux décrivant la politique Bush et celle d’Obama, approchant (pour la première) et intégrant parfaitement (pour la seconde) la politique-Système ; ce que nous décrivîmes successivement le 29 mai 2009 et le 16 février 2012 comme la description de la ligne bushiste et la continuation par Obama en l’améliorant et en la renforçant décisivement de cette ligne bushiste.

Greenwald observe encore que, fort logiquement, la droite ultra-belliciste des républicains institutionnalisés, Lindsey Graham en tête, applaudit sans la moindre réserve ni retenue à cette politique de l’icône des consciences progressistes. Ainsi se trouve mis en grand mal le mythe de l’opposition haineuse et inconditionnelle, comme le démon conservateur s’oppose à la vertu progressiste, des républicains à l’encontre de BHO : «What also made this last week unique was the reaction of the American Right. Progressives love to recite the conceit that Republicans will never praise Obama no matter what he does. This is a complete sham: conservatives, including even Cheney himself, have repeatedly lavished praise on Obama for his embrace of Bush/Cheney policies in these areas. But this past week, they did so with such effusive enthusiasm that the cognitive dissonance could not be ignored.

»Supreme GOP warmonger Lindsey Graham announced his intention to introduce a Senate resolution praising Obama for his assassination program. RedState's Erick Erickson wrote a Fox News column denouncing civil libertarians and defending Obama: “we must trust that the president and his advisers, when they see a gathering of al-Qaida from the watchful eye of a drone, are going to make the right call and use appropriate restraint and appropriate force to keep us safe.” Michelle Malkin criticized her own staff for attacking Obama and wrote: “On this, I will come to Obama's defense.” Others vocally defending Obama included John Bolton, Peter King, Newt Gingrich and Michele Bachmann…

»These are not just Republicans. They are the most extreme, far-right, warmongering conservatives in the country. And they are all offering unqualified and enthusiastic praise for Obama and his assassination program. In our political culture, where everything is viewed through the lens of partisan conflict and left-right dichotomies, this lineup of right-wing supporters is powerful evidence of how far Obama has gone in pursuit of this worldview. That, too, made the significance of last week's events impossible to ignore.»

Greenwald, on l’a vu, tient ces événements comme d’une grande importance, notamment parce qu’ils confrontent les milieux progressistes qui soutiennent Obama à la nécessité de sortir du bois. On croyait qu’ils le soutenaient aveuglément (disons, sans vraiment savoir), et l’on découvre qu’ils le soutiennent hypocritement, – c’est-à-dire avec leur hypocrisie à découvert, reconnue par eux-mêmes. Et Greenwald cite, et cite encore… (Tout cela, précisant qu’en bonne logique, pour ne pas parler de loyauté de pensée, tous ces personnages devraient faire leurs excuses au couple GW-Cheney, pour les avoir couvert d’insultes et d’opprobre divers puisque leur héros fait exactement de même, – «That is why […] Democratic partisans owe a public, sincere, and abject apology to George Bush and Dick Cheney»)

«The most honest approach to this quandary has come from those, like Granholm, who simply admit that they would vehemently object to all of this if it were done by Bush (or some other GOP President), but don't do so because it's Barack Obama doing it. This same astonishing confession was heard from MSNBC host Krystal Ball: “So yeah, I feel a whole lot better about the program when the decider, so to speak, is President Obama”; as Digby wrote about Ball's confession: “Glenn Greenwald's been calling this out for years, but I defy him to find a better example of the hypocrisy that drives him so crazy. Obviously, this is a fairly common belief among those who believe the President they voted for is 'good' and the one they don't like is 'bad' but it's rare that you see anyone boldly say that they think the standard should be different for their own because well . . . he's a better person. It takes a certain courage (or blindness) to come right out and admit it.” […]

»On Sunday morning, MSNBC host Chris Hayes devoted a full hour to Obama's assassination program, and before doing so, he delivered an excellent monologue addressing the many progressives who complain any time he critically covers Obama's actions in this area. He cited an amazing post by an Obama supporter who wrote: “I support President Obama's drone attacks. And I admit that I'm a hypocrite. If a republican administration were executing these practices, I'd probably join the chorus to condemn them as unconstitutional, authoritarian or worse”.»

Pour terminer et bien fixer l’idée que tout cela n’est ni anecdotique, ni simplement du domaine de l’exploration des consciences, Greenwald rappelle, pour le cas des démocrates et des progressistes soutenant Obama, l’importance de leurs positions, à la fois politique (la possession de positions privilégiés dans l’appareil du pouvoir et dans la presse-Système des démocrates et des progressistes, largement supérieure à celle des républicains) et idéologique (leur discours humanitariste, moderniste est le discours-Système officiel suivi par tous les pays du bloc BAO). Tout ce qui peut interférer dans ces professions de foi et troubler les consciences qui en entretiennent le feu est effectivement d’une extrême importance.

On ajoutera que cela l’est d’autant plus que cette puissance s’exprime d’abord en termes d’influence, et bien souvent d’influence terroriste, du politically correct à la “vigilance démocratique”, et que tout cela passe par le système de la communication, dont on connaît aujourd’hui la puissance dominatrice, en en étant quasiment transcendé selon les termes de la modernité. Il s’agit bien d’une puissance d’influence la plus importante dans le Système, la plus justificatrice du Système, et s’appuyant sur le dogme de la modernité. C’est un événement important, effectivement, que, dans la plus grande puissance d’influence du bloc BAO, il faille désormais, pour tenir une des principales positions qui est le soutien inconditionnel à l’icône BHO, faire aveu, sans la moindre fioriture pour certains, d’une complète hypocrisie.

Cette pression considérable sur les progressistes et les libéraux que décrit Greenwald n’est pas un accident. Elle se nourrit à une documentation constante de l’activité en question (les “contrats” du tueur, le plus souvent exécutés dans le cadre de la “guerre des drones”), elle n’est nullement dissimulée puisqu’elle est officiellement actée et poursuivie. Elle est constamment réaffirmée d’une façon légale, confrontant par conséquent le cadre sacré de la modernité (le Droit) avec une activité qui en est complètement le déni. (Il y a là un effet pervers de plus du juridisme de l’américanisme, qu’on voit également à l’œuvre pour la torture, autre aspect des activités courantes des exécuteurs des ordres du Parrain-tueur : les opérateurs américanistes du Système ne peuvent s’empêcher de chercher à donner à leurs actes les plus illégaux et les plus immoraux, dès lors qu’ils deviennent une pratique courante, un aspect légal. Cela laisse des traces en officialisant l’infamie…) En d’autres termes, – et c’est le principal message de Greenwald, – les consciences progressistes ne se débarrasseront plus de ce qui, à un moment ou à un autre, d’ores et déjà pour certaines, ressemble à ce qu’on nomme “un cas de conscience”.

La menace du Benghazigate

…Eh bien, nous, plutôt que de parler de “conscience”, nous allons parler de psychologie. (Cela n’étonnera pas nos lecteurs.) Nous tenons la conscience en piètre estime, – idem pour sapiens, par les temps qui courent et lorsqu’on observe la situation décrite par Greenwald. En effet, pour ce qui est de la conscience, comme ils nous le disent tous ou quasiment, ils la connaissaient pour la plupart, ces belles “consciences”, la nature des activités de leur président favori. Par conséquent, rien de nouveau sous les consciences… Non, le nouveau, on le trouve pour la psychologie. Greenwald a beau citer Jefferson, ce n’est pas cela qui réveillera des consciences qui n’ont jamais été endormies, et qui n’ignoraient pas ce qu’elles faisaient (soutenir le Tueur-en-chef) même si elles refusaient de le savoir explicitement. Désormais, bien plus important que relire Jefferson, elles vont être confrontées, ces consciences, à cause de la nécessité-Système, à cause du juridisme US et des jacasseries du système de la communication, à la redoutable épreuve de se regarder dans leur miroir chaque matin en étant chaque jour rappelées à leur infamie. Elles verront que le temps laisse des traces, – déjà quatre années passées de BHO.

Effectivement, ceci : quatre années de BHO, BHO réélu, l’ivresse de la campagne et de la réélection, le premier président africain-américain reconduit, la cérémonie d’investiture (un peu tristounette, déjà), etc., – et voilà, l’ivresse est passée. Nous nous retrouvons sur le territoire glacé de la réalité lorsqu’elle devient une vérité pesant sur la conscience. C’est, à notre sens, l’événement politique déclencheur et l’événement psychologique qui importe. Les nécessités politiques ont fait le reste : renouvellement de l’équipe du président, auditions au Congrès, on jacasse donc, on veut des documents pour presser le président réélu selon le jeu politicien, et l’on obtient simultanément le mémo du DoJ et l’audition de Brennan, l’exécuteur en chef...

On ne va pas gloser une seconde sur l’hypocrisie des consciences, déjà largement évidente et désormais reconnue, voire revendiquée. Il y a évidemment, dans ce cas qui se voudrait si vertueusement laïque des vertus progressiste de la modernité, quelque chose d’intensément religieux. (Les pauvres consciences “libérées” ont gardé ce qu’il y avait de plus éventuellement contestable de l’ordre ancien, après avoir liquidé l’essentiel. Elles ne s’en remettront pas.) Obama a su y faire, pour créer ce culte de lui-même, déjà remarqué lors de la campagne électorale de 2008, ce qui a montré son intelligence dès l’origine, – pour mieux en déplorer l’usage qu’il en fait, bien conforme au Système auquel il s’est complètement soumis, Obama acceptant avec cynisme de se conformer à ses normes en prenant le moins de risques possibles. (Greenwald rappelle que la vertueuse conscience libérale de Paul Krugman avait poussé son propriétaire à le noter : «Back in February, 2008, Paul Krugman warned that Obama supporters are “dangerously close to becoming a cult of personality.”») Il n’empêche : la religion ne marche que tant que le dogme n’est pas trop visiblement bousculé et foulé aux pieds. Il semble qu’avec ce que nous décrit Greenwald, nous en soyons proches, sinon même que nous y sommes.

Donc, nous n’annonçons nullement une “révolte des consciences” pour les raisons susdites, nous annonçons un affaiblissement rapide de la psychologie qui alimente et soutient la fermeté de ces consciences, y compris et particulièrement dans leurs hypocrisies considérables. Pour soutenir une idole qui est si manifestement un tueur, il faut justement que l’idole ne le soit pas trop manifestement. Aujourd’hui, elle l’est, “manifestement”, et dans les formes les plus légales qui soient. On en est réduit aux arguments les plus pauvres, du type “à la guerre comme à la guerre”, ou “la fin justifie les moyens”. (Cela, en faisant perdurer la fable de la Guerre contre la Terreur que l’administration Obama a pourtant officiellement répudiée.)

Cette position qui se voudrait éventuellement héroïque et qui n’est qu’opportuniste est d’une grande faiblesse dans son argumentaire, et c’est cette faiblesse qui va affecter les psychologies et, par-delà, inconsciemment miner les consciences et rendre leur soutien à Obama de plus en plus accablant. Cette sorte d’arguments justifierait après tout l’enfermement dans des camps de concentration de plus de 100.000 citoyens US d’origine japonaise par Roosevelt pendant la Deuxième Guerre mondiale, le maccarthysme, l’activité du FBI de J. Edgar Hoover pendant quelques décennies, dont la liquidation physique des Black Panthers dans les années 1960, etc., et tant d’autres choses que les consciences progressistes ont toujours pris soin de condamner une fois qu’elles furent mises à jour. Encore tout cela n’était-il pas sanctionné du sceau du Droit, et officiellement démenti ou minimisé, alors que l’activisme hyper-bushiste de BHO est légalisé et largement promu par l’appareil de communication du Système.

L’enjeu est très important. L’équilibre du Système repose sur diverses variables, où le système de la communication se taille la part du lion avec ses narrative. L’une des plus importantes de ces variables est la vertu progressiste de tous les actes du Système, ce qui constitue une des “avancées” (dans l’inversion, certes) les plus décisives d’Obama par rapport à Bush. (L’administration Bush avait certes investi à fond sur l’argument de la démocratie, mais elle eut toujours contre elle l’establishment progressiste et libéral, et donc la narrative humanitariste qui a fortement handicapé son action à partir des déboires irakiens, dès 2004.) Le facteur essentiel de cette variable sur la vertu du Système est la narrative Obama, fondée implicitement sur sa qualité d’Africain Américain nécessairement progressiste. Pour que cette narrative tienne, il faut que l’establishment progressiste soutienne activement et inconditionnellement le Président, notamment dans l’activité du système de la communication, ce qui a été le cas jusqu’ici. Pour que ce soutien perdure, il faut une action d’influence constante qui demande de la conviction (peu importe la justesse du propos), et c’est cet aspect qui est menacé peut-être décisivement par l’affaiblissement de la psychologie qu’on distingue ici.

Cette sorte de circonstances (puissance du soutien d’influence, répercutée par le système de la communication) peut faire la différence dans un moment particulièrement intense. On prend ici le cas d’une offensive politicienne contre Obama pouvant avoir comme but ultime une procédure d’impeachment. La chose est évoquée dans un cas qui pourrait devenir brûlant : l’affaire de Benghazi (qu’on commence à nommer Benghazigate). Cette affaire est loin, très loin d’être bouclée : elle a déjà cinq mois d'âge et elle est toujours en première ligne, ce qui conduit à observer qu'elle sent le souffre ; et après les révélations de la semaine dernière du secrétaire à la défense Panetta sur le comportement du président pendant la crise, les attaques contre ce dernier redoublent. (L’indomptable Lindsay Graham, qui applaudit d'un côté au Tueur-en-chef, menace de l'autre de bloquer les confirmations de Brennan et de Hagel si le Congrès n’obtient pas de plus amples précisions sur le rôle d’Obama pendant l’affaire de Benghazi.) Ces attaques viennent toujours des mêmes milieux de la droite extrême et dure, belliciste, etc., qui est passée maîtresse dans le bel art de la rumeur, de la diffamation, etc.

(Pour avoir une idée de l’humeur et du calibre des protagonistes, on consultera le site Special Operations Speaks, du colonel Dick Brauer, un relais entre les milieux neocon et les milieux des Forces Spéciales US. Sur son site, Brauer ne cesse de frapper sur le clou de Benghazigate, avec, notamment et pour notre édification un article du 11 février 2013 sur le rôle d’Obama pendant l’attaque de l’ambassade, avec précisions à la clef, assez peu glorieuses pour le président [«…President Obama simply waved his hand and told them to do as they thought best, and ostensibly went on his way that night – and to a Vegas fundraiser the next morning…»], ou le 10 février 2013, avec l’annonce de nouvelles révélations.)

Dans une telle occurrence d’un Benghazigate prenant une ampleur nationale, les républicains qui applaudissent Obama dans son rôle de tueur-en-chef le laisseront tomber sans la moindre vergogne et feront tout pour avoir sa peau. BHO ne pourra rien faire pour rameuter les progressistes, parce qu’il est totalement prisonnier de Système dans sa stratégie, laquelle a comme référence centrale la poursuite du bellicisme à outrance ; au contraire il en remettra dans le sens du bellicisme pour tenter d’amadouer les républicains, repoussant d’autant ses soutiens progressistes, affaiblis comme on les voit et dont il aurait pourtant tant besoin, sans gagner aucun avantage auprès de ses adversaires. C’est dans une telle occurrence que l’équilibre du Système, par le biais de l’équilibre de sa branche maîtresse et pourrie qu’est la direction politique des USA, est directement menacé. L’intelligence d’Obama, qui lui a fait choisir par opportunisme bien calculé le parti du Système, devient alors un handicap ; bon calculateur, bon tacticien, le président se coupe de toute perception intuitive de la situation et devient un piètre stratège… C’est cette situation qu’il pourrait être en train de préparer avec l’affaiblissement peut-être décisif qu’il suscite dans sa base de soutien progressiste à cause de sa politique de “Tueur-en-chef“ installée à la Maison-Blanche. Par ailleurs, et considérant son choix décisif en faveur du Système, on sait bien qu’il n’a plus le choix puisque son choix initial le place nécessairement en opérateur zélé de la politique-Système.