Le vrai problème des militaires aujourd’hui, c’est l’argent, — parce qu’il y en a trop

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Le vrai problème des militaires aujourd’hui, c’est l’argent, — parce qu’il y en a trop

L’Occident experte en choses militaires ne cesse de se pâmer devant l’immensité himalayenne du budget du Pentagone. Pour l’Europe martiale des bureaucrates des différents ministères de la défense, pour les experts qui tournent autour, la montagne de $milliards du Pentagone est la panacée et la recette de la puissance.

Voyez le résultat en Irak, en attendant mieux.

Il y a au moins un stratège américain qui a tout compris, se saisissant d’un outil dont la rareté fait toute l’efficacité : le bon sens. Pour William S. Lind, le vrai problème c’est qu’il y a trop d’argent.

Dans son plus récent article, sur le site “Defense & The National Interest”Lind rappelle la seule réforme réussie du dernier demi-siècle dans les forces US, qui est celle du Marine Corps dans les années 1970-début des années 1990. Pourquoi ? A cause du processus informel, évidemment sans interférence budgétaire, sans grands programmes, sans grosse commande. Récit de William S. Lind: « One of the great intellectual successes of the American military, the Marine Corps’ development of maneuver warfare doctrine from the 1970s through the early 1990s, offers an interesting contrast. The process was almost all informal. The key people were mostly junior officers. Meetings were after-hours, in someone’s living room over beer and pizza. Many outsiders were involved, but none of them were paid. In the end, most of the new manuals were written by a Marine captain, who took them directly to the Commandant for approval. Tellingly, since that time the Marine Corps has formalized its doctrine development process, and the quality of its manuals has declined. »

La réforme informelle a finalement dégénéré parce qu’elle est devenue formelle, a été kidnappée par la bureaucratie, puis est entrée dans le pipe-line de la programmation coûteuse du Pentagone, avec les gros contrats à la clef. La conclusion est l’évidence du bon sens : l’argent tue l’efficacité militaire. Lind à nouveau, à méditer :

« Of course, contractors hate informal processes, because they have no role in them. There is no money to be had. In contrast, the current formal process gives them what they seek most, opportunities to kiss the backsides of bigwigs with bucks to obtain still more contracts.

» As I told one senior Marine Corps general last fall, the present system is terminally constipated by too many people and too much money. The money draws contractors the way an outhouse draws other kinds of flies. If the U.S. military wants to start thinking again, it needs to can the senior officer contractors, outlaw PowerPoint and give younger officers time and encouragement to meet in informal seminars, write and publish.

» Scharnhorst’s Militaerische Gesellschaft, from the time of Napoleon, remains the right model. The problem is that it doesn’t cost very much. »

 

Mis en ligne le 14 avril 2006 à 11H58