Le Weekly Standard et l’énigme française

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Organe attitré des néo-conservateurs, le Weekly Standard a toujours prêté une grande attention à la vie politique française. Les neocons détestent la politique française, ils détestent Chirac et ils détestent la France. Tout cela est temporaire. Ils savent fort bien, beaucoup plus que les Français eux-mêmes, l’importance fondamentale de la France. Les neocons guettent donc désespérément l’arrivée d’un nouveau président selon leur cœur.

Ce ne serait pas Ségolène, si elle était élue. Un article confié par l’hebdomadaire à deux soi-disant connaisseurs de la vie politique européenne (Alf Ivar Blikberg et Ulf Gartzke), chapeauté du titre “Fraternité” (in French dans le titre), envisage, pour lancer la réflexion, le scénario de cauchemar d’une Royal élue en mai 2007 suivie d’une Hillary élue en novembre 2008. («Therefore, in the respective nightmare scenarios for American and French conservatives, France and the United States would both have female, left-of-center presidents in power by January 2009.») Mais le cas central de l’article est sans aucun doute la situation française.

L’article oppose bien sûr Ségolène à Sarko, il précise que Ségolène est bien placée et il ne tresse pas de couronne excessive à Sarko. Entre les lignes, il considère la situation politique française comme hautement risquée alors qu’il y a un an tout le monde tenait Sarkozy pour vainqueur et martelait qu’il serait impeccablement atlantiste. Aujourd’hui, on ne sait plus trop quoi penser, même d’un Sarkozy. Ce passage montre l’incertitude des deux auteurs :

«Following Sarkozy's pro-American rhetoric during a recent visit to the United States — symbolically timed to coincide with the fifth anniversary of the 9/11 attacks — he was quickly lambasted by a leading Socialist politician who portrayed him as George Bush's poodle and someone who could not be trusted to defend his country's interests. For a French politician, few accusations could be more serious, even in times of warming transatlantic relations.»

Bref, —la France en période pré-électorale redevient un mystère pour les Américanistes, même les plus sûrs d’entre eux. D’où ces conseils de modération, voire de séduction de l’électorat français bien inattendus dans l’hebdomadaire neocon, — avec l’inévitable indication encourageante d’une amélioration fondamentale, absolue et historique des relations USA-France grâce au re-baptême des “freedom fries”, ex-“french fries”, redevenant “french fries”. Tout cela évolue à des hauteurs stratosphériques.

«Hence, if the Bush administration prefers a Sarkozy presidency to a Royal presidency, it would be well advised to continue to build better bilateral relations and to painstakingly avoid saying or doing things that could fan anti-American sentiments before the upcoming French presidential elections. In this context, it was an encouraging sign that the U.S. House of Representatives recently decided to change the name of “freedom fries” back to “french fries” on its cafeteria menus. Back in March 2003, in the midst of rising transatlantic tensions over the Iraq war, the anti-French culinary rebuke was hailed by Congressional leaders as “a small, but symbolic effort to show the strong displeasure of many on Capitol Hill with the actions of our so-called ally, France.”»


Mis en ligne le 2 décembre 2006 à 11H54