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532813 décembre 2019 – Il s’est passé ces jours derniers deux événements remarquables que nous avons commentés, notamment dans le sens du constat général que nous voulons faire dans ce F&C. Le premier concerne ce qu’il est convenu désormais de nommer The Afghanistan Papers, et le second, ce que nous avons baptisé dans le même sens, en ayant justement à l’esprit ce que nous voulons développer ici,The 737Max Papers.
• Dans le premier cas, nous avions directement posé le problème, d’ailleurs dès le titre lui-même (« Pourquoi publier les ‘Afghanistan Papers’ ? »). Nous faisions notamment cette remarque :
« A côté du contenu lui-même, plusieurs questions se posent quant à l’événement lui-même. La première qui vient sous la plume est sous la forme d’un paradoxe : pourquoi le ‘WaPo’ a-t-il lancé ce brûlot qui constitue un argument formidable contre la politiqueSystème que ce journal typiquement neocon soutient avec véhémence ? Plus précisément, pourquoi l’a-t-il fait en ne pouvant pas ignorer l’aide indirecte apportée à la position de Trump qui demande sans succès à ses généraux de mettre au point au plus vite un programme de désengagement d’Afghanistan ? »
Dans un article sur ces révélations du Post, Catline Johnstone explique, selon son interprétation des propres explications du Post, que la publication a été faite pour embarrasser Trump :
« Après tout, de l'aveu même de WaPo, il a à la fois cherché et publié les documents sur l'Afghanistan afin d’embarrasser Donald Trump. [...] [Il] a pris la décision de publier les documents maintenant plutôt que d'attendre la fin de sa bataille juridique pour obtenir plus d'informations parce que Trump est actuellement en train de négocier avec les Talibans au sujet d'un retrait potentiel de troupes.
» [“Nous publions] maintenant[...] pour informer le public pendant que l'administration Trump négocie avec les talibans et envisage de retirer les 13.000 soldats américains qui restent en Afghanistan”. »
Cette explication est tactiquement compréhensible mais stratégiquement contradictoire sinon absurde, et le produit d’esprits et de jugement totalement obsédés par une passion aveugle (dans ce cas, la passion antiTrump). Certes, les révélations interfèrent ou pourraient interférer dans les négociations de Trump, – si négociations il y a d’ailleurs, lorsqu’on voit la façon dont le Pentagone lui-même les sabote, – mais il n’en reste pas moins qu’elles produisent l’information irréfutable d’une vérité-de-situation formidable sur cette guerre, et cela contribue effectivement à renforcer la position stratégique de Trump qui veut un retrait. De ce même point de vue stratégique, la publication est effectivement un coup terrible portée aux narrative simulacres officiels sur la situation de cette guerre.
• Dans le second cas, nous observions combien est gravement mise en cause dans le domaine essentiel de la communication la vérité-de-situation de Boeing, énorme puissance dans le complexe militaro-industriel, notamment du fait non négligeable de l’activité des révélations du Wall Street Journal.
« Si l’on veut, le 737Max est un peu, désormais, le double aérien de la guerre en Afghanistan, et nous pourrons bientôt ouvrir un chapitre ‘The 737Max Papers’, comme il y eut les ‘Pentagon Papers’ et comme il y a aujourd’hui les Afghanistan Papers. Là aussi, la presseSystème a son drôle de jeu à jouer, avec le Wall Street Journal (WSJ) devenu pourvoyeur n°1 d’informations cruelles pour la crise 737Max, ayant certainement quelques lanceurs d’alerte de première classe au sein de la FAA (surtout) et chez Boeing (tout de même). »
Ces deux cas nous apparaissent comme typiques bien que sans liens entre eux. Ce qui les lie évidemment dans leur action involontairement antiSystème, c’est le climat de communication et psychologique existant et le modus vivendi auquel ce climat conduit à Washington D.C. transformé en “D.C.-la-folle”. Il s’agit d’une corruption vertigineuse, non seulement vénale ce qui n’est pas nouveau, mais surtout psychologique et par conséquent intellectuelle, accélérée monstrueusement et jusqu’à la démence par une communication d’une puissance indescriptible qui a réduit les concept de “vérité” et de “réalité” à des accessoires désormais rangés dans leur magasin, sinon oubliés parce qu’à la fois inutilisables, sans le moindre rapport de fortune ou de rang, discrédités et moqués.
Ce climat qui a atteint des proportions inimaginables depuis 2014 (l’Ukraine sur la scène washingtonienne) et 2015-2016 (crise centrale du pouvoir washingtonien avec l’élection de Trump), semble avoir réalisé de ce fait l’application du Principe de Peter ; comme le sommet d’une montagne atteint pour dégringoler sa descente vertigineuse, ou bien sa surpuissance se transmutant en autodestruction... Nous voulons dire par là que l’intégration de vertigineux simulacres et narrative(concernant l’Ukraine, contre Trump, puis le Russiagate), contrebattues par des corrompus serviles et des menteurs combatifs (pouvoir [?] ukrainien, Trump), sur le fond de la démence progressiste-sociétale, gauchiste et LGTBQ, tout cela a fini par répondre au Principe de Peter et produit, dans sa dégringolade vertigineuse, un fantastique désordre-chaos. En même temps que ces grandes “batailles” hystériques de “D.C.-la-folle” s’exacerbent les concurrences et les haines entre les divers centres de pouvoir, les bureaucraties, les oligarchies, qui exercent leurs effets même entre “alliés” des grandes “batailles”.
L’exemple des Afghanistan Papers est remarquable à cet égard. L’explication que nous en donne Johnstone, simplement en consultant le commentaire du Post sur la démarche qui l’a conduit à rechercher ses documents puis à les publier, est absolument révélatrice. Fidèle à son “combat”, le Post a recherché puis publié ces documents pour nuire tactiquement à Trump. En même temps, il met à jour une vérité-de-situation de la catastrophique guerre d’Afghanistan qui est une condamnation inimaginable de puissance de la politiqueSystème et particulièrement du rôle néfaste et de l’inefficacité presque sublimes du Pentagone et des forces armées US.
(Bien entendu, nous croyons et continuons à penser qu’a joué également, – exemple de concurrence et de haine fratricides entre centres du pouvoir washingtoniens, – l’hostilité de la CIA, qui contrôle le Post, à l’encontre du Pentagone qui assume l’essentiel du contrôle de la guerre en Afghanistan : « Bref, il n’est pas assuré que la CIA ne soit pas secrètement satisfaite que soient publiquement étalés le désordre phénoménal et l’inefficacité à mesure de cette entreprise du Pentagone. » Tout cela peut bien entendu cohabiter, puisque dans ce cas il s’agit d’une attaque de la CIA contre le Pentagone, – deux centres de pouvoir émérites, puissants et qui se détestent à Washington D.C.)
Il faut également mettre en évidence le rôle essentiel qu’a joué, sans en mesurer les répercussions, la presseSystème (le Postet le Wall Street Journal [WSJ]) dans ces deux affaires si caractéristiques : redresseurs de tort et révélateurs de vérités-de-situation dévastatrices ! Mieux encore : toutes ces opérations font plus ou moins intervenir de ces “lanceurs d’alerte” (whistleblower) qui permettent à la presseSystème d’obtenir soit des informations, soit les processus à suivre pour obtenir des informations. Il faut tout de même se rappeler qu’aux temps d’Assange-Manning et de Snowden, le principe même de l’existence de “lanceurs d’alerte” était dénoncé par le Système (la presseSystème) comme catastrophique et nécessairement passible de toutes les rigueurs infâmes d’une loi détournée pour ce dessein. (Le martyre d’Assange le montre bien.) Le paradoxe est pourtant qu’il est aujourd’hui fait grand usage de lanceurs d’alerte, y compris par la Chambre des Représentants qui veut mettre en accusation le président Trump. Bien que ces sollicitations soient évidemment partisanes et considérées à l’origine comme des initiatives propres au Système, dans ce désordre-chaos complet les retournements de situation sont nombreux ; par conséquent, personne ne peut dire que tel ou tel lanceur d’alerte d’abord perçu comme auxiliaire du Système, ne terminera pas en ayant permis une vaste opération antiSystème, comme cela s’est déjà produit. Le cas du 737Max où le WSJ bénéficie sans aucun doute de sources à la FAA pour mettre en cause Boeing, aboutit à un processus fratricide en cours qui menace gravement, jusqu’à la possibilité d’un effondrement, toute la structure de production et d’exportation de l’aviation civile US, par le biais d’un effondrement de la confiance et de la légitimité, autant de la FAA que de Boeing, puissances affirmées du Système, qui songent désormais à leurs propres survies, en s’opposant s’il le faut comme la FAA le fait vis-à-vis de Boeing.
Ainsi apparaît un phénomène que nous voulons mettre ici en évidence. Dans cette époque qui a été souvent baptisée comme étant “post-vérité”, signifiant que la vérité n’existe plus, le désordre-chaos ainsi créé et les affrontements fratricides qui se produisent à l’intérieur du Système, essentiellement aux Etats-Unis, aboutissent au contraire à des situations où la vérité qui semblait irrémédiablement perdue apparaît en pleine lumière. De ce point de vue, nous en venons à nous interroger si cette époque de la “post-vérité” ne pourrait pas au contraire se révéler être une époque “post-mensonge”, ou mieux encore “post-simulacre”. Dès lors qu’il est affirmé que la vérité n’existe plus, qu’elle n’est plus concevable, le désordre-chaos qui résulte de cette situation conduit, par le biais de ces affrontements fratricides, à des défaites peu ordinaires du mensonge et des simulacres, comme c’est le cas avec l’Afghanistan aujourd’hui.
Il ne nous importe pas que le fait n’apporte pas de changement dans la politique US en Afghanistan, dans la poursuite de cette guerre absurde, cruelle et nihiliste, où la puissance de l’américanisme est gaspillée à une vitesse prodigieuse. Nous évoluons, dans notre réflexion, non pas dans le champ des événements opérationnels courants, mais dans le champ de la psychologie qui subit de plein fouet toutes les conséquences de cette évolution par la perception qu’elle en a ; et c’est bien entendu sur ce plan de la psychologie que se développe la pensée et les jugements à venir, ce qui mine le cœur du système de l’américanisme même si (pour poursuivre l’exemple) l’absurde guerre en Afghanistan se poursuit.
Nous voulons élargir et hausser notre travail de commentateur à partir du tableau proposé ci-dessus de la vérité-de-situation du système de l’américanisme. Nous voulons le faire à partir de notre appréciation selon laquelle la situation crisique générale en cours est gouvernée par des pressions sur la psychologie et des pulsions psychologiques très puissantes, – en l’absence d’une raison utile et libre, parce que notre raison se trouve aujourd’hui, dans cette phase d’extraordinaire intensité crisique et de surpuissance du Système, totalement subvertie par la modernité que le Système développe comme le scorpion produit son propre poison pour mieux se piquer mortellement.
Nous développons cette approche selon une approche quasiment “médicale”, mais en déniant à la médecine moderne sa capacité à comprendre la prégnance et l’influence des pathologies humaines dans le cadre historique et métahistorique, selon une appréciation métaphysique. Ainsi nous référons-nous à une pathologie très connue, et dominante aujourd’hui dans cette période crisique aigue, qui est la pathologie de la maniaco-dépression.
(Nous préférons ce terme à celui de “troubles bipolaires” qui l’a remplacé : le premier est beaucoup plus expressif et tend à mettre en cause le comportement humain avec ses dimensions extrahumaines tandis que le second, justement choisi pour sa soi-disant “neutralité scientifique”, a été choisi pour évacuer toute responsabilité humaine dans le chef des effets humains, sociaux, politiques, etc., et donc pour réduire bla pathologie au seul domaine médical dans un processus faussaire dont la science moderne est coutumière.)
Notre hypothèse s’appuie sur l’analyse que nous avons donnée de la maniaco-dépression dans le contexte de la métahistoire, étant entendu que la raison humaine ayant été subvertie par la modernité, le seul accès restant à l’“intuition haute” nécessaire à une pensée métaphysique féconde étant la psychologie elle-même par le biais de sa perception. Nous avons développé cette idée dans un Glossaire.dde pour mieux expliciter la situation historique depuis le “déchaînement de la Matière” ; mais il est entendu que la démarche peut se retrouver dans diverses époques depuis le XVIIIème siècle, dans diverses circonstances, etc., et plus encore dans notre époque crisique déchaînée ; il s’agit bel et bien d’un processus psychologique de sauvegarde en l’absence d’une raison devenue complètement subvertie, permettant à l’esprit d’avoir accès à ce que nous nommons “intuition haute” favorisant l’accès à la vérité du monde.
« Cette quasi-substitution de la psychologie, à la place d’une raison subvertie par la subversion initiale (le “persiflage” du XVIIIème siècle), par le “déchaînement de la Matière” installant enfin le Système tel que nous l’identifions, constitue une sorte d’automatisme organique renvoyant au comportement habituel, d’une part ; mais également une ruse sublime, dont on peut deviner la racine métaphysique, d’autre part. En quelque sorte, c’est notre sauvegarde, ceci qui interdit que nous soyons tout entier sous l’“empire de la raison”, – de la raison subvertie par la Matière, donc nous-mêmes prisonniers de la Matière.
» De ce fait, l’accès n’est pas complètement fermé à ce qui représente la sauvegarde de l’esprit, ce qui peut le sauver de l’anéantissement en tant qu’esprit dans la Chute. Puisqu’elle ne distingue pas entre la tromperie et la vérité, la psychologie peut aussi bien permettre l’accès à notre esprit de ce que nous nommons l’“intuition haute”; si ce n’était le cas, si la raison avait charge exclusive de la chose, la subversion qui la caractérise et sa soumission au Système interdisant l’accès à l’esprit de toute “intuition haute” en tant que telle, elle condamnerait le phénomène de l’intuition comme une aberration, ou le subvertirait à sa façon en en faisant un “accident” utile parfois mais toujours folklorique d’un domaine sous l’empire d’elle-même (la raison subvertie, donc le Système). Effectivement, la raison, à cause de sa subversion même, a cette attitude réductionniste devant l’“intuition haute” mais elle ne contrôle pas l’entièreté du phénomène; le rôle de la psychologie tel qu’on l’a vu fait que l’esprit peut parfois s’ouvrir à l’intuition haute et l’imposer en tant que telle à sa raison, – régénérer sa propre raison, ce qu’on pourrait désigner, en se référant à la vraie raison, celle d’avant la subversion de la modernité, comme “faire entendre raison à la raison”... Ajoutons, ou rappelons plutôt que ce rôle mécanique mais central de la psychologie suppléant à la raison subvertie pour permettre à l’esprit de “faire entendre raison à la raison”, est possible grâce à la puissance du système de la communication avec ses effets sur la psychologie, qui peuvent être bénéfique lorsque ce Janus nous présente sa face vertueuse.
» C’est dans ce contexte si singulier qu’il faut envisager l’hypothèse de la maniaco-dépression, et envisager l’utilisation des épisodes différents d’une façon très inhabituelle. L’épisode dépressif qui peut toucher la psychologie, alors que l’épisode maniaque continue à emporter les raisons subverties par le Système lui-même dans un tel épisode, permet d’introduire une couleur lugubre dans le jugement sur l’état du monde (fait en phase maniaque). La psychologie dépressive, si elle parvient à ne pas être paralysée par l’aspect purement pathologique, si elle parvient à susciter une réaction vitale d’inspiration métaphysique, alimente l’esprit dans un jugement crépusculaire absolument justifié sur l’état du monde et encourage d’autant à en appeler à l’intuition haute en tant que telle pour se forger une vision, une appréciation, une sublimité qui permettent de transformer cette vision critique intuitive en une pensée structurée, en une référence acceptée et consciente à la perception métaphysique de la situation du monde. »
Notre propos est d’appliquer ce processus aux événements actuellement en cours, pour formuler une hypothèse, – qui sera ou non vérifiée, c’est selon car il n’y a aucune prétention à décrire un état de fait. Il est manifeste que nous vivons, depuis 2014 et 2015-2016 particulièrement aux USA dans les cercles de pouvoir, un épisode hypermaniaque, dans lequel bien entendu la vérité est proclamée comme définitivement morte (ère de la post-vérité). Mais ce que nous voyons ces derniers temps, et qui a été décrit dans les deux exemples donnés ci-dessus, c’est l’observation que les “batailles” haineuses et furieuses entre les différents centres de pouvoir finissent par déboucher sur des vérités-de-situation qui s’imposent par leur puissance. Il est d’ailleurs remarquable, — pour donner une mesure de ce que nous identifions comme la “puissance de la vérité”, – que personne à “D.C.-la-folle” ne mette en doute la véracité de la situation en Afghanistan comme celle de la situation du 737Max /Boeing selon ces divulgations, dans un univers pourtant particulièrement prompt à produire des narrative et des simulacres extraordinaires et à repousser les vérités-de-situation dans d’autres circonstances.
... Selon notre interprétation, la cause en est que la phase dépressive commence à se signaler, comme il est de nature dans une pathologie maniaco-dépressive. Le poids des mensonges et des simulacres (des narrative, etc.) constitue une charge considérable pour les psychologies, qui à des moments donnés cherchent à s’en libérer en recherchant une vérité-de-situation (ce qui intervient notamment avec le secours de l’intuition haute). Il s’agit d’un facteur à la fois individuel et collectif. Il est notamment remarquable, dans les deux exemples considérés, d’observer combien, dans des circonstances particulières, des personnes en charge de certaines responsabilités décident, pour ce qu’elles en savent, d’abandonner les simulacrespour des vérités-de-situation, – que ce soit dans l’enquête réalisée par l’organisme SIGAR (Special Inspector General of Afghanistan Reconstruction) du Pentagone qui a réalisé les Afghanistan Papers, que ce soit les lanceurs d’alerte de la FAA et de Boeing, et que des grands journaux de la presseSystème publient ces informations.
Il s’agit bien entendu d’une hypothèse, comme il s’agit encore de cas parcellaires bien que les crises décrites soient d’une considérable importance. Il ne faut pas attendre, comme nous le signalions plus haut, d’effets directs immédiats, mais observer qu’il s’agit d’un processus qui tend à dérégler, sinon à invertir dans un sens vertueux, l’action habituelle du Système, – et bien qu’il s’agisse de processus qui apparaissent au sein du Système, déclenchés par le Système lui-même, selon une logique bien connue de surpuissance-autodestruction.
La seule conclusion que nous pouvons tirer pour l’instant, sans rien préjuger de l’avenir, est que la défense du Système contre les assauts de la vérité, est menacée elle-même à l’intérieur du Système par des réactions vertueuses d’inversion qui ne sont pas identifiées comme telles, donc impossibles à bloquer, parce qu’elles naissent de la vie interne du Système en cours d’effondrement (les “batailles” entre centres de pouvoir). Tout ce processus est inconscient et donc ne déclenche aucune action de rectification. Il s’agit bel et bien d’une décomposition interne du Système qui se produit de manière très diverse, le plus souvient hors de toute explication logique d’une raison que nous savons subvertie ; ainsi également à l’image de l’élection de Trump dont les effets indirects et internes produisant des vérités-de-situation, comme la publication paradoxale des Afghanistan Papers, se font sentir à terme et ne dépendent aucunement d’un plan rationnel, – notamment pour ce qui est de l’opposition obsessionnelle et furieuse à Trump, selon notre appréciation.
(De ce point de vue, nous partageons complètement l’analyse de Pilger, qui repousse l’idée d’une attaque coordonnée du DeepState contre Trump : « C’est une théorie ; je n'en suis pas si sûr. L'élection de Trump en 2016 a perturbé un système mafieux d’arrangements tribaux que les démocrates dominent pour l’instant. Hillary Clinton était l'élue ; comment a-t-on pu oser se saisir son trône ?! Beaucoup de libéraux américains refusent de voir leur héroïne corrompue comme un porte-drapeau de Wall Street, une belliciste et l'emblème d’une “politique LGTBQ” qu’elle a annexée. Clinton est l'incarnation d'un système vénal, Trump en est la caricature. »)
Ce que nous avançons comme hypothèse ultime pour ce domaine que nous explorons est bien la confirmation que l’évolution constatée et espérée à la fois ne peut se produire qu’aux USA, à Washington D.C. devenue “D.C.-la-folle”, parce le système de l’américanisme est le relais essentiel et fondamental du Système. L’idée est toujours que le Système sera vaincu de l’intérieur, de lui-même, et que la puissance de la vérité (“vérité-de-situation”) joue un rôle fondamental de pression psychologique sur le personnel zombieSystème qui est normalement au service du Système, et qui devient épisodiquement antiSystème en toute bonne foi et inconsciemment. La question posée concerne le rythme de ce processus, son éventuelle accélération, et bien entendu la façon décisive inévitable à un moment ou l’autre de sa manifestation dans le sens de l’antiSystème.
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