Les accusations du colonel

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La crise affectant Tsahal après la guerre de juillet-août montre toute sa gravité avec l’interview d’un officier du rang, commandant d’une unité importante ayant participé au conflit contre le Hezbollah. Il s’agit du colonel commandant la 7ème division de chars, qui décrit les conditions de préparation et de mise en action du régiment de réservistes qu’elle recevait pour atteindre son effectif.

Ces déclarations, qui sont retranscrites par The Observer ce matin, jettent une lumière crue sur l’impréparation du rappel des réservistes et sur l’indifférence du haut commandement à l’égard de cette question, autant que de sa méconnaissance des conditions opérationnelles. La gravité du problème doit être évalué en fonction du fait que les opérations de Tsahal dépendaient d’une planification longuement travaillée dans la perspective d’une opération contre le Hezbollah, et qu’elles ont été engagées hors de toute pression d’un danger direct. La seule pression existante était celle des exigences diverses : celle du commandement, celle du pouvoir politique israélien, celle de l’allié US.

Ce problème nous révèle exactement les conceptions qui président aujourd’hui au fonctionnement de Tsahal et l’état d’esprit qui règne chez les chefs de cette armée. On retrouve toutes les caractéristiques des armées modernes sur le modèle américaniste. L’accent sur les technologies et les interventions automatiques massives, essentiellement aériennes, laissent complètement de côté les questions psychologiques et d’organisation humaine, obstruant systématiquement les initiatives de terrain. La hiérarchie n’est plus préoccupée que de la seule marche des aspects de la planification qui la concernent ; elle est plus préoccupée des effets de l’action sur sa propre organisation que sur les opérations elles-mêmes. C’est la reproduction de l’importance des batailles bureaucratiques prenant le pas sur la guerre réelle, si caractéristique du Pentagone.

Voici quelques extraits de l’article :

« An Israeli brigade commander who was a key player in the Lebanon war has accused senior army officers of being badly out of touch with events on the ground and of exposing soldiers to unnecessary risks.

» Amid widening recriminations in Israel that are threatening to bring down the government, Colonel Amnon Eshel, commander of the 7th tank division, in an interview accused his division commander of being insensitive towards the plight of reservists who were called up at a moment's notice and ill-prepared.

» Talking about events leading up to the ground operation Amnon said: “I realised there was a problem with the readiness of the reserve regiment to carry out its mission. The regiment commander told me he was not ready. So I went to the division commander ... he told me: ‘I don't care, we're going in’.”

» Amnon returned to his division commander twice to request the order be changed and was rejected both times. In the end, he said, he subverted his orders because of his fears of mass casualties. Amnon, who made the claims in an interview with award-winning Israeli film director Nurit Kedar, commanded thousands of soldiers on the eastern section of the south Lebanon front.

» Referring to the need to balance the pressure from higher up the military chain to launch the operation swiftly with trying to minimise the risks to the soldiers, Amnon said: “It was clear to me that I must carry out my mission, but I did not want others below me to know I was in this dilemma. Many things went wrong in the decision-making process concerning the handling of my operation. My division commander had his own evaluation. The officers at army headquarters were out of touch with what was happening on the ground ... we made so many changes in 24 hours. They did not know how to react.” »


Mis en ligne le 27 août 2006 à 08H02