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557Les Américains sur le pont après les déclarations de Schröder indiquant qu’il ne saurait être question d’une action militaire contre l’Iran : mais qui a jamais parlé d’option militaire? Vous? Moi? Allons donc, le président et le chancelier sont parfaitement en harmonie sur cette affaire.
Le département d’État s’est lancé hier dans un exercice de damage control après l’écho désastreux enregistré avec les deux déclarations perçues comme contradictoires de GW et de Schröder, commençant par l’imprudente déclaration de GW. Le porte-parole du département d’État, McCormack: « I think that we're working very closely with the German government on the issue of Iran. We're working well on the diplomatic approach. [Ptresident Bush’s] comments aired Friday on Israeli television were simply a restatement of US policy. But in the same interview he made it very clear that we are working on the diplomatic front. »
Le plus émouvant dans tout cela est que les Américains n’ont pas tort. Il n’y avait rien de nouveau dans les déclarations de GW ; mais, comme on le rappelait déjà, avec lui les commentaires vont tout de suite au pire et envisagent l’apocalypse. On est victime de sa réputation, et c’est en fonction de celle-ci que Schröder a réagi, d’autant plus durement qu’il est en campagne.
Nous sommes dans un monde de perceptions déformées. Le virtualisme marche à plein. L’épisode germano-américain en est un épisode de plus, mais ce sont ces fausses perceptions qui font aujourd’hui la réalité. De fausses perceptions en fausses perceptions, celles-ci finissent par écarter les dissimulations de la diplomatie et font rejoindre par un détour paradoxal le fond des pensées fondamentales (un peu comme, en algèbre, une entité négative ajoutée à une entité négative donne une entité positive). Nul n’ignore que GW rêve de taper sur l’Iran, que Schröder ne veut pas en entendre parler. Cela n’a pas été dit mais tout le monde a fait comme si cela avait été dit. Le résultat est un rapport politique franchement affirmé, établissant une opposition fondamentale qui correspond à la réalité.
Mis en ligne le 16 août 2005 à 09H50