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1081La presse britannique, y compris la plus sérieuse comme le Sunday Times de Londres, raffole de l’idée d’avoir une femme présidente de l’autre côté du Chanel. Cela rendrait peut-être les Français supportables, vu que ce qu’ils ont de plus précieux ce sont les vins, les bijoux et les femmes.
Après avoir encensé Ségolène, le Times se penche sur le cas “MAM” (la ministre de la défense Michèle Alliot-Marie), à qui il trouve bien des vertus. L’appréciation britannique nous laisse croire que, dans cette occurrence extrêmement féminine, Sarko commence à faire un peu has been.
«The choice of an extremely popular woman to represent the French left in next year’s presidential election is prompting centre-right backbenchers to ask the question: does it take a woman to beat one?
»Nicolas Sarkozy, 51, the dynamic but by no means well loved interior minister, regards himself as the best candidate to succeed Jacques Chirac. But the emergence of Ségolène Royal, an attractive mother of four, as the Socialist runner is giving the divided Gaullist family ideas.
»Enter Michèle Alliot-Marie. Chirac once described the defence minister as “the best pair of legs in the party” and he was not referring to the fact that “Mam”, as she is known after her initials, is believed to be the only woman in politics who can execute a rugby drop kick.
(…)
»Alliot-Marie, a protégée of Chirac, rose quickly through the Gaullist ranks with an instinctive understanding of how to humour the party’s “elephants”, as the political bigwigs are called. “I stroked their trunks,” she said.
»She has certainly got the military marching to her tune since she became defence minister in 2002 and scepticism about the prospect of having a woman in charge has given way to admiration and respect for the glamour she has brought to the role with her trouser suits and cashmere scarves.
»It also helps to have a sense of humour. Told by a pompous usher that it was illegal for women to wear trousers in parliament, she replied: “Shall I take them off then?”»
Il est vrai que dans l’atmosphère “révolutionnaire et romantique” qui commence à parcourir aujourd’hui la France, l’idée d’une femme présidente semble de plus en plus prendre la forme de la “rupture” que tout le monde souhaite sans savoir quelle forme lui donner. Pour assurer, rien ne vaut un deuxième tour avec deux femmes. Les Anglais semblent preneurs à 100%. (Ils ne savent pas ce qu’ils font : une “French President” du calibre de l’une des deux, Ségolène ou MAM, pourrait leur faire regretter les sourires de Chirac.)
Cette acceptation internationale de ce qui apparaît comme une véritable révolution des mœurs politiques (une femme désignée à la fonction présidentielle par le suffrage populaire, circonstance d’une “légitimation” solennelle, très différente d’une désignation par un parti ou un Président, — comme Thatcher, Cresson ou Merkel) donne aux Françaises concernées — Ségolène et peut-être MAM demain — un poids politique complètement inattendu. Ce facteur insaisissable et mystérieux de l’acceptation, puis de la popularité d’une idée aussi révolutionnaire, pourrait être l’élément perturbateur de l’élection présidentielle de 2007. Cela est d’autant plus concevable que les deux femmes concernées semblent parfaitement à même de s’affirmer politiquement, selon des positions tranchées, simples et très populaires.
(Assez curieusement et comme en passant, — et sans doute par inadvertance ou bien est-ce un lapsus révélateur ? — le journaliste Matthew Campbell fait une gâterie aux Français en désignant la fonction de président/présidente de la république de cette façon [souligné en gras par nous] : «…and Sarkozy, who has tended to dismiss Royal as a lightweight unworthy of the most powerful executive post in Europe, may not yet have understood the danger he faces from her appeal as a champion of renewal.» )
Mis en ligne le 26 novembre 2006 à 11H43
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