Les aveux en urgence de la CIA

L’habileté et la coordination des différents centres de pouvoir washingtoniens continuent à nous confondre. En même temps que Condi Rice, partie pour remettre de l’ordre chez les Européens et se faire moucher par l’inattendue Angela Merkel, la nouvelle filtre de l’évacuation en quatrième vitesse des centres de détention de la CIA dans les pays d’Europe de l’Est.

Dans le Times de Londres de ce matin: « The CIA was accused yesterday of shutting down two secret prisons holding al-Qaeda terror suspects in Eastern Europe before Condoleezza Rice’s tour of the region. The suspects were reportedly hurriedly moved to a new CIA-run facility hidden in a North African desert to allow the US Secretary of State to tell her European hosts that nobody was being held on their soil. Intelligence chiefs are also preparing new flight plans to avoid refuelling stops at European airports by aircraft operated by the CIA.

» Renegade CIA officers who oppose the reported use of torture by fellow agents are alleged to be leaking details of the whereabouts of some of America’s most highly valued detainees to campaigners. The latest leak, reported by ABC News yesterday, was that 11 suspects were recently moved after revelations that the CIA was holding them in Poland and Romania — Dr Rice’s latest stop on her European tour. »

Des sources européennes indiquent que la décision d’évacuation a été prise en catastrophe, après que le département d’État, qui avait déjà projeté le voyage de Rice, ait eu appris que les camps de la CIA existaient vraiment. L’information était restée en interne et ce n’est que bien après l’article du Post du 2 novembre que le département d’État a été informé, et encore après une demande spécifique faite à la CIA. La décision de retrait a alors été prise en catastrophe, sous la pression du département d’État, sans les précautions qui eussent permis une diffusion minimale au sein de l’Agence, et, peut-être, interdit les fuites.

Mis en ligne le 7 décembre 2005 à 13H52