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4798• Le phénomène de la formation des BRICS, de leur arrivée à maturité, de leurs perspectives d’expansion est un des grands évènements de ce premier quart de siècle. • L’événement est survenu assez discrètement, à sa façon, pour soudain s’imposer par son poids et son importance, et placer tous les grands acteurs du temps devant une interrogation. • On reprend ici l’interview très intéressante de Timotei Bordachev pour mieux comprendre l’événement selon des normes métahistoriques. • On fait appel au philosophe Guglielmo Ferrero.
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8 septembre 2023 – A partir de l’interview de Bordachev de ce 7 septembre, nous cherchons à déterminer ce que sont les BRICS ; c’est-à-dire également, explorer les perspectives de ce que vont devenir les BRICS, de ce qu’ils sont en train de devenir, – et nullement ce qu’ils ont voulu devenir et ce qu’ils veulent encore devenir ; pour partie d’entre eux sinon pour tous, ces interrogations conduisent à des réponses très variables parce que les jugement sont forcés à évoluer très-vite. Ce travail que nous faisons s’appuie notamment, en position complètement contradictoire, aux appréciations critiques des BRICS chez certains adversaires de la globalisations. Pour ces critiques, les BRICS font partie de “l’opposition contrôlée” à la globalisation. Le concept d’“opposition contrôlée” a une vogue durable chez ceux qui dénoncent les complots développés contre ceux (eux-mêmes) qui sont accusés d’inventer des complots pour justifier leurs accusations de complots. C’est aussi simple que cela, et c’est surtout intellectuellement sans fin.
On se doute que le fond de la chose n’est pas ce qui nous intéresse sauf à disposer d’une introduction négative pour mieux aller au sujet central qui nous préoccupe. Nous l’avons déjà désigné dans la présentation de l’interview :
« Il s’agit bien entendu de l’affirmation que les BRICS, comme le dit Bordachev “ne peuvent pas se développer sur la voie de l’Occident” (c’est le titre initial de l’interview). L’idée est que les BRICS sont destinés à se développer horizontalement alors que la méthode occidentale est un développement “vertical” (“sur le principe ‘d’un leader’ et d’une tribu”). Ces affirmations sont faites selon un point de vue économique mais nous prétendons avec la plus grande force qu’il y a désormais un point de vue politique sinon métapolitique dans le cadre métahistorique, et qu’il est en train, à une vitesse extraordinaire, de marginaliser complètement le point de vue économique, – que les BRICS le veuillent ou non. »
Dans divers passages de ses réponses, Bordachev développe sa perception des concepts de la verticalité et de l’horizontalité, concepts antagonistes tels qu’ils sont appliqués du côté occidental et du côté BRICS. On voit bien ce qu’il entend dans l’historique même des BRICS (BRIC à l’origine) dont le rassemblement serait presque venu, finalement, d’un assemblage d’initiales donnant un acronyme séduisant... On plaisante à peine, même si l’on admet qu’il y a là une belle dose de symbolisme, perçu de façons absolument contradictoires par le créateur de l’acronyme et les composants de l’acronyme...
« L'acronyme BRIC a été inventé par le consultant politique Jim O'Neill pour définir un certain groupe de pays. Ce qui est apparu comme une image créative est devenu une réalité politique. »
L’anecdote est tout de même significative : même au niveau hyper-anecdotique jusqu’à la caricature, la mésentente de nature, en essence, est totalement irrésistible. Nous voulons dire par là, sans agressivité mais tout de même marquant nos différences, notre conviction totale que monsieur Jim O’Neill, anglo-saxon qu’on imagine pur jus et ‘financiarisé‘, ne peut imaginer une seconde qu’un ‘machin’ comme BRIC n’ait pas de ‘leader’ et que ce ‘leader’ soit autrement qu ‘anglo-saxon, américaniste de préférence, – mais bon, avec la City également, si les Britanniques font une petite colère et un caca nerveux...
On se trouve, quoi qu’il en soit, au cœur du problème qui laisse partout percer, comme des bulles de gaz toxiques dans le splendide Yellowstone Park, l’inéluctable différence antagoniste entre ces deux mondes, ces deux perceptions, ces deux points de vue... Pour aller au plus haut de la définition, disons entre le monde du classicisme, de la référence à la tradition et à l’importance des choses acquises du passé, de la structuration des ambitions et des visions, – et d’autre part, le monde de la vitesse débridée, de la puissance et de la masse, de l’instant qui passe vite et du changement permanent, de la vertu de la déstructuration (ou déconstructuration) comme la pure contrainte du renouvellement continuel.
Voici le rappel de quelques extraits de l’interview de Bordachev qui permettront d’encore mieux fixer les choses et de dessiner l’“horizon de l’événement” :
« La civilisation occidentale est une civilisation de lutte, où les contradictions sont résolues par les conflits. Toute alternative pour l’Occident est la base d’un affrontement. La structure pyramidale de la pensée inhérente à la philosophie politique occidentale depuis l’époque de l’historien grec Thucydide n’implique pas la coopération d’alternatives, mais seulement une relation verticale. [...]
» De toute façon, un ordre international qui ne sera pas vertical sera formé, que quelqu'un s'y intéresse ou non, y compris d'ailleurs les BRICS. C'est le développement naturel de la vie.
» Les BRICS ne peuvent pas se développer sur le chemin de l’Occident, car toutes les institutions de l’Occident sont intégrées verticalement, elles sont toutes axées sur le leadership, toutes sont basées sur le principe d’un “leader et d’une tribu”. L’alternative nous est inconnue, nous ne la comprenons pas et il n’y a pas non plus d’exemples au cours des 100 dernières années. »
Ici, nous introduisons un ami qui nous est cher, l’historien et philosophe de l’histoire, l’Italien Guglielmo Ferrero. Nous nous sommes souvent référés à ses concepts des deux idéals (il emploie cet orthographe) irrémédiablement opposés, – idéal de puissance et idéal de perfection. Les reprenant et les rappelant, on verra s’esquisser une référence symbolique extrêmement puissante pour les sujets de notre analyse.
Ferrero parle de la latinité contre le germanisme, notamment à cause des évènements en-cours qui justifiaient le texte que nous citons (de 1917). Mais l’on retrouve évidemment les deux camps dont nous parlons selon notre interprétation :
• L’‘idéal de puissance’ (titre du ‘Glossaire.dde’ consacré à ces domaines établis par Ferrero) se trouve avec le modèle vertical, qui n’est pas un modèle inégalitaire ni un modèle de la montée vers les hauteurs spirituelles mais un modèle hiérarchisé par la puissance, c’est-à-dire une puissance développée par une volonté humaine d’organisation compétitive, guidé par les ‘intuitions’ supposées de la technologie, sans cesse tentée par l’affirmation de son suprémacisme.
• L’‘idéal de perfection’ se trouve avec le modèle horizontal, basé sur l’équivalence des valeurs légales, fondée sur le légalisme naturel de la tradition latine, sur la conservation et la continuité des cultures différentes mais complémentaires ; des valeurs telles que la souveraineté où l’équivalence n’empêchent nullement des inégalités naturelles dépendant de la puissance naturelle des choses, des êtres et des organisations sociales.
Bref... Et l’on ne peut mieux faire, pour rappeler le concept, que céder la plume à l’auteur, dans sa propre définition, celle qu’il donna au printemps 1917, lors d’une conférence. Le texte complet du philosophe de l’histoire Guglielmo Ferrero est disponible sur ce site dedefensa.org à la date du 8 décembre 2008.
Il faut bien noter que tout cela est dit au cœur de la Grande Guerre, et Ferrero réfère directement ses concepts à la situation de la Grande Guerre, – qu’il définit implicitement, et à notre très grande satisfaction, comme un “conflit de civilisations”
« Cet effort a été long et pénible. Mais l’idée est simple. Elle peut être formulée de la manière suivante. Un examen assez rapide suffit pour découvrir dans la civilisation contemporaine deux idéals : un idéal de perfection et un idéal de puissance. L’idéal de perfection est un legs du passé et se compose d’éléments différents, dont les plus importants sont la tradition intellectuelle, littéraire, artistique, juridique et politique gréco-latine ; la morale chrétienne sous ses formes différentes, les aspirations morales et politiques nouvelles nées pendant le XVIIIe et le XIXe siècle. C’est l’idéal qui nous impose la beauté, la vérité, la justice, le perfectionnement moral des individus et des institutions comme les buts de la vie ; qui entretient dans le monde moderne la vie religieuse, l’activité artistique et scientifique, l’esprit de solidarité ; qui perfectionne les institutions politiques et sociales, les œuvres de charité et de prévoyance. L’autre idéal est plus récent : il est né dans les deux derniers siècles, à mesure que les hommes se sont aperçus qu’ils pouvaient dominer et s’assujettir les forces de la nature dans des proportions insoupçonnées auparavant. Grisés par leurs succès ; par les richesses qu’ils ont réussi à produire très rapidement et dans des quantités énormes, grâce à un certain nombre d’inventions ingénieuses ; par les trésors qu’ils ont découverts dans la terre fouillée dans tous les sens ; par leurs victoires sur l’espace et sur le temps, les hommes modernes ont considéré comme un idéal de la vie à la fois beau, élevé et presque héroïque, l’augmentation indéfinie et illimitée de la puissance humaine.
»Le premier de ces deux idéals, l’idéal de la perfection, peut être considéré, en Europe, comme l’idéal latin. Le génie latin a montré son originalité et sa puissance, et il a conquis sa gloire la plus belle en s’efforçant de réaliser certains idéals de perfection, c’est-à-dire en créant des arts, des littératures, des religions, des droits, des Etats bien organisés. Cela ne signifie point que les peuples latins n’aient pas, eux aussi, contribué à créer l’idéal de puissance. L’histoire de la France pendant le XVIIIe et le XIXe siècle suffirait à assurer une place importante à ce groupe de peuples dans le grand changement de l’histoire du monde, qui est représenté par l’apparition de cet idéal nouveau. Mais les peuples latins, qui sont les peuples d’Europe dont la civilisation est la plus ancienne, ont fait de trop grandes choses dans les époques où les idéals de perfection dominaient seuls ou presque seuls, pour que leur vie ne soit encore aujourd’hui pleine de l’esprit de ces époques. Si, d’ailleurs, en ce qui concerne les idéals de perfection, les peuples latins peuvent revendiquer un rôle historique bien précis et caractérisé, il n’en est pas de même pour le nouvel idéal de puissance. Ils ont développé celui-ci en union avec d’autres peuples de race différente. On ne peut donc attribuer une signification bien précise à ces mots “le génie latin”, sans identifier ce génie avec l’irrésistible tendance qui fait désirer aux peuples et aux individus toutes les formes de perfection dont l’esprit humain est capable.
»L’idéal de puissance peut, au contraire, être considéré, en ce moment, comme un idéal germanique. Ici aussi, il ne faut pas tomber dans l’erreur de croire que cet idéal a été créé par les Allemands. L’Allemagne a contribué moins que la France au long et pénible travail qui devait aboutir à l’éclosion de cet idéal dans le monde. Mais il est indiscutable aussi que, si elle a été lente à comprendre l’idéal nouveau, l’Allemagne a fini par en devenir, en Europe, pendant les derniers trente ans, le champion le plus ardent. L’immense développement de l’Allemagne, qui avait émerveillé le monde, n’est autre chose que cet idéal nouveau de puissance transformé par les Allemands en une espèce de religion nationale, devenu une sorte de messianisme, et appliqué avec une logique implacable et une passion ardente jusqu’aux conséquences extrêmes, dans tous les champs : non plus seulement dans l’industrie et les affaires, comme ont fait les Américains, mais dans le monde des idées et — application plus dangereuse — dans la guerre et l’armée.
» Cette distinction entre les deux idéals faite, il est possible de comprendre l’immense tragédie dont nous sommes à la fois les acteurs, les spectateurs et les victimes ; d’expliquer le bouleversement d’idées qu’elle a produit et de jeter un coup d’œil dans l’avenir et les devoirs qui nous attendent. Il suffit de comprendre pourquoi et comment notre époque avait mêlé ces deux idéals en croyant qu’ils pourraient se développer infiniment et paisiblement à côté l’un de l’autre, tandis qu’à un certain point ils devaient entrer en violent conflit...»
La dernière phrase de la citation est éclairante tant elle s’applique complètement au cas des BRICS face à l’Ouest-suprémaciste(if). Simplement, Ferrero décrit un processus relativement lent pour nous bien qu’il parut sans doute rapide à son époque de la Grande Guerre : l’idéal latiniste contre l’idéal germaniste, ou bien, transposé dans notre époque, la Résistance antiSystème contre l’exceptionnalisme américaniste. Il s’agit d’un affrontement qui prend diverses formes et divers noms mais qui revient toujours à l’antagonisme avec la modernité qui ne cesse de s’intensifier avec la montée au paroxysme de la GrandeCrise. Comme nous le voyons aujourd’hui dans l’analogie développée avec les deux idéals de Ferrero, rien ne peut ni les rapprocher, ni les faire cohabiter, encore moins les unir ; c’est une lutte à mort :
« Il suffit de comprendre pourquoi et comment notre époque avait mêlé ces deux idéals en croyant qu’ils pourraient se développer infiniment et paisiblement à côté l’un de l’autre, tandis qu’à un certain point ils devaient entrer en violent conflit...»
Le système de l’américanisme a évidemment installé, depuis la paix de 1918 à l’origine, depuis celle de 1945 d’une façon absolue, une construction verticale dont il assura le contrôle complet. Les moyens ne manquaient pas ; le Complexe militaro-industriel, Wall Street, le dollar, Hollywood, la CIA, le ‘regime change’... Tout ce qui n’était pas dans cet ensemble d’une stricte hiérarchie américanisée était rejeté sur le bord de la route comme autant de déchets malodorants, – disons poliment que ce sont les ‘dégâts collatéraux’. Là-dessus, on accola l’étiquette “économie” sur l’ensemble, pour parfaire un sens aigu de l’organisation structurée, donc l’avancement vers un monde parfait avec un arrêt de passage à la station ‘Fin de l’histoire’ en 1989-1991.
Il s’agissait, – il s’agit toujours et plus que jamais, d’un système de contraintes et de corruptions diverses, qui sont largement connues et documentées, un système appuyé sur la morale larmoyante de l’affectivisme et sur la violence extrême du déchaînement de la Matière assurant la déconstructuration générale de l’ensemble du territoire et de l’espace de l’esprit par le biais de la psychologie. Il n’y avait pas de limites envisageables et il n’y en a toujours pas. Mais pour tenir, une telle machinerie ne pouvait laisser filtrer le moindre doute sur le suprémacisme absolue de sa puissance. Ukrisis, suivant les folies de la tragédie-bouffe du Russiagate nous arrangea tout cela en dispersant cet ensemble si bien rangé et en nous découvrant la nudité du roi.
Dès lors, dans ce passage à une sorte de folie à son tour déconstructrice, – déconstructuration du courant déconstructurant depuis les années 2015-2016, – l’entreprise des BRIC telle qu’elle avait été conçue au départ pour une intégration dans le simulacre de la globalisation (faux-nez installé sur l’hégémonie occidentaliste-américaniste) était perdue, tout comme les intentions aimables des Russes et des Chinois d’entrer dans le système général pour y tenir sagement leur place et rafler une mise tout de même acceptable.
Désormais, avec l’accélération nouvelle et encore plus fulgurante du fait de la guerre en Ukraine qui pulvérise les masques en les faisant tomber, tout chez les Russes et les Chinois, rejoints par les autres, milite pour un arrangement ‘horizontal’ où l’intégrité et la souveraineté de chacun évolue en toute liberté. Cela est dit pour le plan économique mais l’on comprend bien que de telles valeurs, pour subsister sur ce plan comme sur tous les autres, ont besoin de la métapolitique plus que la politique, pour s’installer et tenir. L’arrangement ‘horizontal’ monte au plus haut niveau des principes pour s’affirmer. On comprend que ces exigences présentées comme économiques sont interprétées, et à juste raison, comme un défi inacceptable, effectivement de type métapolitique et métahistorique, par les américanistes-occidentalistes.
Il résulte de cela quelques nouvelles vérité-de-situation intéressantes, qu’il serait avisé de considérer comme des principes intangibles du fait du dogmatisme américaniste-occidentaliste, et donc comme les données intangibles d’un gigantesque affrontement :
• Les BRICS ne peuvent s’intégrer chez les américanistes-occidentalistes dont ils refusent les règles dictatoriales et la logique hiérarchique ; ils se mettent d’une façon naturelle, sans aucun plan conçu d’avance, dans un état de dissidence catastrophique et participant ainsi à l’eschatologisation générale ;
• Les BRICS sont moins obligés de se politiser à la façon américaniste, c’est-à-dire pour poursuivre des buts politiques au profit de la hiérarchie par toutes les voies possibles, que d’entrer dans la grande politique, ou ‘métapolitique’, pour affirmer ce refus en quittant l’habituelle politisation des matières sectorielles (l’économie surtout pour ce cas) ; il s’agit alors pour eux d’entrer dans la grande métahistoire, avec des ambitions culturelles et civilisationnelles face à une menace générale d’uniformisation à finalité de néantisation ;
• En ce ‘métapolitisant’ comme ils sont obligés de faire, les BRICS devront et doivent se tourner vers les pays-membres de l’Occident-mussif (ou plaqué-or), anciennement “partenaires” et tuteurs perçus désormais comme néocolonialistes, pour les aviser qu’ils refusent désormais leurs lois (leurs “règles”) et par conséquent leur hégémonie ; une telle attitude fondée sur des différents affectant des facteurs fondamentaux de civilisation conduit à des tensions et à des antagonismes devenant de facto l’affrontement direct, comme on le voit par exemple en Afrique qui semblait jusqu’ici complètement soumise ; par conséquent, réactions violentes et affrontement avec des pays américanistes-occidentalistes qui ne peuvent accepter que l’hégémonie qu’ils considèrent comme une garantie totale de civilisation et de bonne gouvernance soit mise en cause.
Quelles que soient les politiques des uns et des autres, les habiletés sinueuses de Modi, la maîtrise tactique de Poutine, etc., tous sont irrémédiablement conduits, – on n’ose dire “condamnés”, – à affronter l’Occident-autodestructif. Effectivement, les BRICS ne se sont pas construits sur une allégeance, sur une idéologie, etc., mais sur des initiales réunies en un acronyme parce qu’à 4, à 5, à 11, etc., on est plus forts que tout seul pour faire valoir ses intérêts et ses principes. Cette démarche d’intérêt et de solidarité doit se structurer pour résister, pour refuser des alliances impossibles et le sacrifice de tous ses intérêts et de sa dignité au nom de principes faussaires qu’on a installés à la place des principes naturels. Cette structuration, supérieure aux opportunités politiques courantes, porte elle-même sur des principes fondamentaux et conduit à donner toute sa dimension métapolitique aux BRICS et imposer à ce groupement une entente de ses mambres transcendant leurs mésententes et divergences habituelles : hors de cette voie, l’entreprise des BRICS est vouée à l’échec, ce qu’elle ne peut envisager sous peine d’anéantissement. Aucun compromis n’est possible. En quelque sorte l »entreprise des BRICS est “condamnée”, – encore ce mot, – à passer sur ses différends internes et à affronter le danger global que font peser les entreprises occidentalistes-américanistes.
« De toute façon, dit Bordachev comme constat décisif, un ordre international qui ne sera pas vertical sera formé, que quelqu'un s'y intéresse ou non, y compris d'ailleurs les BRICS. C'est le développement naturel de la vie. »
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