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596Londres est pris en tenailles dans son engagement en Afghanistan, entre une opinion de plus en plus rétive à tout ce qui peut ressembler à des actions allant dans le sens d’une politique pro-américaniste, et une situation en pleine détérioration en Afghanistan. L’on parle bien de tenailles parce que l’engagement britannique en Afghanistan, par ailleurs soumis aux pires critiques dès l’origine, est un engagement accompli pour satisfaire les exigences de Washington.
La situation des Britanniques en Afghanistan se détériore de jour en jour, avec des pertes (5 tués en trois semaines) qui rendent dramatique et très sensible cette détérioration. Deux aspects de cette détérioration doivent être mis en évidence :
• L’insuffisance des moyens militaires britanniques dans le pays. Alors, un renforcement, comme le réclament les habituels conservateurs ? Bien sûr, mais avec quels moyens, et pour une guerre si impopulaire.
• La mise en évidence, chaque jour davantage, que le rôle, complètement “en solo” quoiqu’en contrôle de tout des Américains, met les forces britanniques en position de vulnérabilité grandissante.
Voici quelques extraits d’une analyse de Martin Walker, de UPI, sur cet aspect des choses en Afghanistan :
« Patrick Mercer, defense spokesman for the opposition Conservative party and a former army officer, claims that the troops have been given a job that is far too big with resources that are far too small.
» “When I was instructing at the staff college, if a student had presented me with this plan for Afghanistan, I would have failed him, and failed him comprehensively,” Mercer told the BBC over the weekend.
» Mercer, who has close ties to senior officers, speaks for many in the army who believe the NATO operation to pacify Afghanistan's Helmand province has been ill-conceived from the beginning. Charged with winning the hearts and minds of the local Afghans and rallying support for the pro-Western government in Kabul against the surviving Taliban, the NATO troops have also been ordered to curtail the booming opium trade — the main source of local livelihood.
» But senior British officers are also claiming that the Helmand operation is suffering from the aggressive tactics of the U.S. troops in Afghanistan, in particular the need to support the current U.S.-led Operation Mountain Thrust.
» This deploys more than 10,000 Afghan and coalition soldiers in the largest military offensive since the Taliban regime fell in late 2001, and has first call on the available air cover. Eye-witness reports from embedded British journalists over the weekend reported massed ambushes of British convoys who were then unable to get air support because the aircraft and helicopters were needed elsewhere.
» There are 3,300 British troops currently assigned to Helmand province, close to the size of Belgium, but only 650 of them are combat soldiers. Of the 3,300, some 800 are combat engineers who are building the British base of Camp Bastion, and when they leave later this month the army is urging strongly that they be replaced by more combat units. But they will also need more air support.
» So far, only eight Apache gunships have been assigned to the British contingent, and Prime Minister Tony Blair has appealed to other NATO members to provide more helicopters. »
Ce spectacle peu réjouissant alimente également l’un des aspects de la crise de l’OTAN, qui est l’échec global de l’Organisation à jouer un rôle acceptable en Afghanistan. L’OTAN n’a rien à espérer tant que les Américains tiendront toute l’infrastructure et le contrôle de la “coalition” tout en se réservant le gros des moyens de soutien. Nous continuons à chercher avec confiance quoiqu’avec une fatigue grandissante les raisons de la présence en Afghanistan, dans les structures de l’OTAN contrôlées de cette façon par les Américains, des contingents européens. C’est de la belle intelligence, tant politique qu’opérationnelle.
Mis en ligne le 4 juillet 2006 à 14H12