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361Le ministère britannique de la défense (MoD) s’est jugé dans l’obligation de publier un communiqué à la suite de diverses spéculations de la presse londonienne, concernant le choix, qui ne serait pas encore fait finalement, de la formule de ses deux futurs porte-avions: une formule pour avions à décollage court/vertical (ADAC/V), donc sans catapultes, ou une formule conventionnelle avec catapultes. Tout cela est observé en fonction de l’avion choisi pour équiper le porte-avions, le célébrissime JSF, et l’hésitation ainsi décrite implique que le MoD hésiterait entre son choix initial (F-35C à formule ADAC/V) et le choix de l’avion embarqué conventionnel (F-35B)
Selon Defense News du 6 août 2009.
«Media reports late last week that Britain may ditch the short-takeoff and vertical-landing variant of the Joint Strike Fighter in favor of the conventional carrier variant were not entirely dismissed by a Ministry of Defence statement, which appeared to leave the door ajar for a possible change of platform for the Royal Navy's new aircraft carriers.
»“To maximize the flexibility that the carriers will offer over their service life, they are being built to an adaptable design that can operate both STOVL and CV type aircraft. The QE Class are designed around the operation of the STOVL Joint Strike Fighter aircraft, and this remains our preferred solution to meet the UK's Carrier Strike requirement along with the Queen Elizabeth Class of carriers and the Maritime Airborne Surveillance Capability,” the statement said.»
Les médias (comme le Daily Telegraph du 6 août 2009), ont mis aussi en évidence les gaspillages aussi bien que la pathétique situation budgétaire des forces armées britanniques. Tout cela rencontre diverses remarques que nous avons déjà rapportées, concernant la crise de la défense UK. C’est aussi dans ce cadre qu’il faut placer l’affaire de la formule ADAC/V ou conventionnelle du porte-avions, qui ressurgit une fois de plus (on a déjà polémiqué là-dessus ces dernières années), mais cette fois à un moment bien particulier, et avec confirmation officielle d’une hésitation à ce propos.
L’option d’une configuration conventionnelle est présentée par rapport au seul JSF (passer d’une version à l’autre). Mais l’on ne peut ignorer que la configuration conventionnelle permet d’envisager d’autres options que le JSF (d’autres chasseurs embarqués) tandis que l’option ADAC/V lie totalement le porte-avions anglais au seul JSF, puisqu’aucun autre chasseur ADVAC/V moderne n’est disponible. Il est par conséquent impossible, pour un commentaire normalement constitué, de ne pas placer la résurrection du débat ADAC/V-conventionnel à la lumière des remous extrêmement préoccupants qui, désormais, caractérisent l’évolution du programme JSF. En d’autres termes, tout se passe comme si le MoD réalisait qu’il lui faut se ménager une porte de sortie au cas où il serait conduit à différer, voire à écarter le choix du JSF.
Il y a bien sûr deux problèmes qui se posent dans ce contexte: d’une part, celui du choix du JSF, avec le prolongement explosif de ce qui se passerait si le JSF connaissait un destin contrarié et conduisait les Britanniques à envisager une autre option, – hypothèse envisagée ici, avec l’éventuel passage à la version conventionnelle qui ménagerait la possibilité d’autres options. Le second problème est celui de savoir si, dans les contraintes budgétaires qui s’annoncent, les Britanniques pourraient poursuivre leur dessein d’acquérir deux porte-avions.
On entre là dans un autre domaine, pour lequel des options radicales commencent à être envisagées. L’une d’entre elles, on l’a vu, est une coopération extrêmement étendue avec la France. Dans ce cas, s’il est question toujours de porte-avions et si le destin du JSF reste aussi chaotique, il apparaît qu’une option de remplacement de ce même JSF pourrait être, devrait être même le Rafale français. On sait qu’il y eut une période, en janvier 2006, lorsque le JSF faisait l’objet d’une polémique au Royaume-Uni, où l’l’hypothèse Rafale fut effectivement envisagée, du moins au niveau de la spéculation. Cette observation relève de la simple logique, dont on sait qu’elle n’a pas nécessairement son mot à dire dans cette sorte de démarche, mais qui peut l’avoir après tout dans certaines circonstances. Cette remarque de Normand a toute sa place dans le climat actuel à ce propos, à Londres, qui pourrait être aussi bien qualifié symboliquement de ”climat anglo-normand”.
Mis en ligne le 8 août 2009 à 13H23