Les conservateurs britanniques deviennent-ils anti-américanistes?

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…Pour enchaîner sur la précédente note, concernant le texte de Janet Daley publié dans le Daily Telegraph du 29 octobre: on a pu remarquer dans l’extrait que nous avons publié qu’outre de définir les nouvelles contraintes de la liberté, le texte implique David Cameron, le dirigeant des conservateurs britanniques. Ce texte a en effet également un but politique. Il met en cause ce que le procureur de service renifle comme une amorce d’anti-américanisme, – chez les conservateurs britanniques ! – sous la forme d’une

plaidoirie pour un “néo-réalisme”.

Les conservateurs veulent en effet envisager une politique extérieure qui ne soit plus prisonnière du dogme de l’interventionnisme humanitaire qui a été affirmé avec tant de zèle par le gouvernement de Tony Blair. Une telle recherche est évidemment qualifiée d’anti-américaniste par les procureurs staliniens du parti intellectuel des libéraux-inrerventionnistes.

Daley précise quelques attendus du procès anti-conservateur:

«Are we at the beginning of a full-scale crisis in Anglo-American relations? Even those in Britain who might once have been prepared to accept America's judgment about what was needed in dealing with Iran now seem more inclined to cavil than are, amazingly enough, the French.

»David Cameron has said that he wants to alter the balance between “realism” and “idealism” in foreign policy, by which he means more of the former and less of the latter, and this is aimed specifically at our willingness to support the United States.»

(…)

»I do believe – however much Mr Cameron and other protagonists deny it – that there is something specifically anti-American in this demand for a new realism`about interfering with the whims of despots. Why else do so many of those who condemn the US attitude toward Iran, whose nuclear ambitions are the greatest threat to international security in our time, simultaneously demand action against President Mugabe, whose regime is repulsive but far less destabilising to the world at large?»

L’intervention de Daley vis-à-vis des déclarations de Cameron est une bonne mesure du trouble régnant actuellement à Londres et des conditions de plus en plus contraintes impliquées par l’alliance américaniste. La surveillance des gardiens du dogme pro-américaniste, particulièrement les esprits libéraux qui sont les mieux placés, par leur connaissance de la liberté, pour contraindre au maximum l’exercice de la liberté, est chaque jour plus resserrée depuis le départ de Tony Blair. Les conservateurs en sont autant victimes que les travaillistes.

De même que toute évolution ou affirmation qui semble déroger de la “ligne” libérale-interventionniste est impitoyablement dénoncée comme anti-américaniste, comme l’est l’hypothèse de rechercher une politique plus “réaliste”, de même toute hypothèse de rechercher une politique écartant l’intervention humanitariste systématique est également dénoncée. Le contre-coup de la catastrophe irakienne est donc de resserrer la nécessité d’obéir sans la moindre hésitation à la doctrine au nom de laquelle fut ordonnée l’intervention en Irak. L’esprit libéral ne cesse de renforcer son autoritarisme et sa dialectique de l’anathème. Désormais, l’esprit libéral se bat à visage découvert contre la réalité, avec tous les moyens du terrorisme intellectuel qui sont disponibles. Les conservateurs pourtant si traditionnellement pro-US étant sur leur chemin, ils seront balayés comme les autres.


Mis en ligne le 4 novembre 2007 à 16H15