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614Les échos de la première rencontre entre Merkel et Sarkozy à Berlin, le 17 mai, montraient une réelle déception des Allemands. La dureté du président français pour imposer la position française dans les dossiers du “traité à la place de la Constitution” et d’EADS a été ressentie comme très nationaliste et protectionniste. Cette analyse est confirmée par un article du Financial Times du 24 mai, qui parle déjà d’un affrontement (“stand-off”). L’article rajoute d’autres motifs de désaccord, sur le statut de la Banque européenne, sur la question de l’agriculture, etc. On en est déjà à faire des plans pour tenter de dissimuler pendant un certain temps encore, — au moins jusqu’au G8 et au conseil européen, — le désaccord franco-allemand qui apparaît plus visible que sous la présidence Chirac.
«Berlin and Paris are headed for a clash over what the German government sees as France’s protectionist agenda but, until the end of next month, at least, the two will do their best to maintain friendly ties.
»A plan by Nicolas Sarkozy, the French president, to shake up the management of the aerospace group EADS, his calls for a “dialogue” between eurozone governments and the European Central Bank and his support for farm subsidies in Europe are all set to trigger conflicts with Berlin.»
Les Allemands débattent encore pour savoir qui est exactement Sarkozy, avec l’espoir pour certains proches de Merkel que sa position dure soit simplement prise pour les élections législatives. Cet espoir semble surtout un moyen de ne pas trop vite perdre confiance face à un nouveau président français qui devrait s’avérer, de leur point de vue, pire que Chirac. Sarkozy serait un Chirac avec en plus le dynamisme et l’allant de sa jeunesse et de sa personnalité.
«Mr Sarkozy’s plans for a counterweight to the ECB have yet to ring alarm bells at the chancellery. Many around Ms Merkel think his rhetoric will soften after the parliamentary election next month. They also see his appointment of Jean-Pierre Jouyet – a former aide to Jacques Delors, the EU Commission president behind the euro – to the position of Europe minister as a conciliatory gesture.
»Senior figures in Ms Merkel’s Christian Democratic Union are more sceptical, as are diplomats. “It is early days but it seems Mr Sarkozy is tending towards traditional French positions,” said one. “This is not just electioneering.”
»On trade and farm aid, Berlin sees Mr Sarkozy’s position as unchanged from that of Jacques Chirac, his predecessor, but fears the new president could prove more uncompromising in their defence.»
Le mot de la fin pour cette rapide analyse allemande semble revenir à un expert allemand des relations franco-allemandes :
«“There are two Sarkozys,” said Martin Koopmann, expert on Franco-German links at the German Council on Foreign Relations. “The free-market reformist at home and the old-school dirigiste when it comes to Europe and globalisation. This is the one Berlin is worried about.”»
Mis en ligne le 25 mai 2007 à 05H08
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