Les différences de Sarko

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Au sommet du G8, Sarkozy a joué d’une façon assez acceptable, sinon assez remarquable dans certains cas, le rôle nécessairement dévolu au président de la France. Il s’agit d’un rôle évident, qui est d’affirmer dans les occasions qui importent une position spécifique, en général faite pour renforcer des principes, combattre des hégémonies et briser les mentalités de “blocs” lorsque ces mentalités pérennisent une hégémonie. Comme nous le pensons, les moyens, la position et les caractères de la France d’une part, la situation polarisée des relations internationales avec une pression générale déstructurante d’autre part, ne laissent guère de choix à l’orientation politique française. La différence se fait dans la vigueur de l’animation de cette politique. Sarko, avec la psychologie qu’on lui connaît, semble éventuellement bien armé de ce côté.

Outre les interventions de Sarkozy à l’intention des Américains sur la question de la crise climatique, on relèvera notamment :

• Une certaine franchise et de la lucidité. Même les journaux britanniques l’ont noté. Sa prudence, voire un certain scepticisme coloré de déception ont tranché sur le triomphalisme borné de Merkel et le sourire triomphant, style-Yamamah, de Tony Blair : «While the German chancellor, Angela Merkel, described the G8 deal as “a very, very substantial and significant step forward,” the French president, Nicolas Sarkozy, was less effusive. “If you want me to say that we could have done better, then yes. I want to speak frankly.”» (Guardian du 8 juin).

• Sa proposition sur le Kosovo de retarder de six mois la décision sur l’indépendance, qui semble avoir agacé plus d’un du côté de la Commission et des Américains, — un bon signe, évidemment. Si l’International Herald Tribune insiste hier sur cet aspect des choses, c’est que Washington n’a pas été enchanté de l’intervention du Français. (L’article observe, désapprobateur : «Diplomats said Sarkozy had not informed Javier Solana, the European Union foreign policy chief, about his plan, even though the EU will play the major role in supervising Kosovo's independence. […] Apart from Merkel, the other G-8 leaders did not comment on Sarkozy's plan. But diplomats said there was some skepticism, particularly from the United States, over any delay.») Cette proposition de rechercher un compromis entre Occidentaux et Russes n’a pas reçu, à première vue et d’un point de vue officiel, un très bon accueil des Russes. Officieusement, c’est sans doute différent mais, en l’occurrence, les Russes auraient été plus habiles en montrant ce certain intérêt d’une façon plus ouverte.


Mis en ligne le 9 juin 2007 à 20H15