Les élections du dégoût ressenti à propos du rien

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S’il faut choisir à cet instant un article, dans tous les cas pour ce jour d’aujourd’hui, qui rende compte de la réalité du dégoût qui marque l’esprit inconscient de la vie politique américaniste et, d’une façon plus générale, de la pratique de la démocratie en Occident, lisez celui de Rupert Cornwell de The Independent, aujourd’hui. Vous aurez le goût du dégoût et la mesure du vide où ont sombré toutes nos grandes idées. Ce sont les élections de l’absence de sens de notre civilisation.

Non seulement y a-t-il une impression de “fin de régime” (Cornwell emploie l’expression in French in the text, à l’anglaise) à Washington, mais encore l’impression de l’inutilité, de l’épuisement devant la médiocrité en place, devant l’absence d’alternative, devant l’impuissance et l’inexistence de notre vie politique. Le désenchantement est bien dépassé. C’est le vide de l’esprit qui se manifeste le 7 novembre, à mesure que se dissipe le fumet des mensonges du virtualisme. Le ton est celui d’un peu de dérision, un reste d’esprit caustique saupoudré d’une expression ou l’autre d’un sarcasme fatigué, là où la critique rationnelle n’a même plus de prise puisque la chose est devenue une masse visqueuse qui n’offre plus de prise... «In this stunningly beautiful American autumn of 2006, there is the whiff of fin de régime in the air…»

Le plus pathétique chez nos chroniqueurs MSM, c’est de les voir continuer à se battre, selon les instructions, pour tenter de nous faire croire au sérieux de cette chose, les élections dans la plus grande démocratie du monde. Au moins, Cornwell nous restitue, peut-être sans l’avoir voulu, simplement en nous faisant humer une atmosphère dans ce bel automne washingtonien, quelques bribes de vérités à cet égard, — le spectacle d’une démocratie réduite au nihilisme achevé. Pour le fun comme ils disent, c’est-à-dire pour rester sérieux, les deux derniers paragraphes de l’article de Cornwell :

«In fact, the real criticism of the likely winners on Tuesday is that they have nothing much new to offer. But all Democrats have to do in 2006, is not be Republicans. Who needs an elaborate plan when a slogan of just two words suffices: “Had Enough?”

»The oldest rule of elections is that oppositions don't win them, governments lose them. And with its scandals, with its failure to tackle the real problems facing the country, above all with its calamitous adventure in Iraq, the Bush administration and its complaisant stooges in the majority on Capitol Hill have between them done enough to lose half a dozen elections.»


Mis en ligne le 5 novembre 2006 à 06H26