Les enseignements du sommet Paris-Berlin-Moscou

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Après la rencontre parisienne des trois “partenaires” Allemagne, France, Russie, plusieurs remarques apparaissent quant à certains aspects de cette rencontre.

Les premières sont de source française et concernent le comportement de l’Allemagne. Les Français sont de plus en plus frappés par l’étroitesse et la médiocrité du comportement allemand. Celui-ci est réduit à la seule mesure des intérêts allemands, essentiellement économiques, sans aucune ouverture d’aucune sorte du point de vue diplomatique ou de grande politique. Ce comportement est sans aucun doute manifeste au sein des relations dans le triangle Paris-Berlin-Moscou et limite d’autant les perspectives d’une “grande politique”. Les Allemands ont des intérêts puissants avec les deux pays, et c’est dans cette mesure qu’ils suivent cette association de fait. Au-delà, quant à la signification et à la dynamique de cette association, pas grand’chose sinon rien. (Bien entendu, quant aux relations entre la France et la Russie, c’est une tout autre affaire. Le potentiel d’une “grande politique” avec ces deux pays est considérable.)

Paradoxalement, cette situation n’empêche pas des interprétations très impressionnées du côté européen (des institutions européennes). Dans les milieux européens, on a tendance à considérer la rencontre des trois pays comme très significative d’une force politique, et à la craindre comme telle, notamment parce qu’elle associe deux puissants pays européens à la Russie, avec laquelle l’UE a des relations délicates. De ce point de vue, c’est comme si la médiocrité allemande n’existait pas. On a vraiment l’impression d’une dynamique politique impressionnante.

Malgré les réalités politiques plutôt décevantes, tout se passe donc “comme si” le triangle existait réellement et avait un poids politique considérable… Donc, il l’a, puisque, essentiellement à l’intérieur des bureaucraties virtualistes, l’interprétation et la perception règlent tout.


Mis en ligne le 30 septembre 2006 à 10H21