Les fèces du psychopathe

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Les fèces du psychopathe

5 janvier 2022 – C’est une sensation étrange, nouvelle, à la fois excitante et vertigineuse de juger solide l’hypothèse que se trouve à la tête d’un grand pays ce qu’on nomme “psychopathe”. (Comme on voit, un psychopathe n’est pas nécessairement un tueur. Par contre, dans le cas évoqué, je le verrais bien avec une tendance nettement psychotique.)

Je me rappelle que, lors de la campagne présidentielle de 2017, avait circulé une vidéo d’un psychiatre italien, le professeur Segatori, décrivant Macron comme tel, – un psychopathe ; on avait chuchoté grandement, – “complots”, “FakeNews”, paranoïa, – mais il semblerait peut-être que ce n’était pas si mal vu ; je retrouve une page de ce ‘Journal’, de cette époque, du 8 mai 2017 :

« Hier, sur ce qui doit être l’esplanade du Louvre, en plus de l’absence de Daladier il n’y avait pas de Talleyrand pour rire sous cape. Il n’y avait, planant au-dessus de tout cela, que ce que le professeur Segatori, psychiatre italien qui me semble être de bon renom, nous décrit le 3 mai 2017 (*) du Macron, originalement caractérisé comme un psychopathe narcissique et dangereux bloqué en l’état depuis l’âge de 15 ans, marié avec sa violeuse implacable et représentant le monde comme simulacre à son image, avec le seul souci stratégique de la théâtralité de la sorte qu’il nous a montrée tout au long de la campagne. Segatori ne rit pas sous cape, lui, il est inquiet et mesure très sérieusement “...à quel point de danger se trouve un pays comme la France face à un [président] de ce genre”. »

D’autre part, je préciserais que la présence de ce psychopathe ne peut surprendre personne, sauf par sa grossièreté, son absence de prudence et de retenue, ce qui fait qu’on pourrait le désigner comme “psychopathe-zombifié”, et psychopathe « qui ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît » ; mais l’absence de surprise, elle, s’explique du fait qu’on détermine et constate aisément, comme nous l’avons fait une nouvelle fois hier, que les directions de la plupart des pays du bloc-BAO sont dirigées par des individus et des équipes ayant succombé à une sorte de folie, une folie, qu’on peut aisément désigner comme une psychopathie-psychotique (et effectivement narcissique pour le gamin de l’Élysée). On citait ceci  notamment, dans le texte référencé, concernant le “totalitarisme” qui caractérise la pente suivie actuellement par ces pays :

« ...Le totalitarisme commence en fait par une psychose au sein de la classe dirigeante, car les individus de cette classe s’éprennent facilement d’illusions qui [déforment en la grossissant] la perception de leur pouvoir [...] ...une élite dirigeante qui a succombé à sa propre folie des grandeurs pour entreprendre d’endoctriner les masses dans sa propre vision tordue du monde... »

Macron est l’un des leurs, sans aucun doute, un fanion, un exemplaire archétypique, une création pleine de brio. Cela implique un caractère très particulier de sa situation, dans la perspective de l’élection d’avril-mai 2022, alors que la tension exacerbe les psychologies dans une explosion immense réalisée avec une majestueuse lenteur de la phase finale de notre Grande Crise. On doit s’attacher ici, c’est le cœur de mon propos de cette sorte de “courrier au psychopathe”, au comportement personnel du personnage. Je cite à cet effet un texte de commentaire d’Arnaud Benedetti du 4 janvier 2022, dans ‘Valeurs Actuelles’, concernant deux “polémiques” qui font bons vœux tant elles portent la marque personnelle du sujet :

« “Un pouvoir de circonstances” pour reprendre le mot fameux du général de Gaulle, se reconnaît à l’usage perverti qu’il fait des symboles. Il ne s’accorde aucune limite à l’expression de ses désirs qu’il confond, à tort, avec le sens de l’État. En vingt-quatre heures, Emmanuel Macron se sera adonné à deux gestes dont l’effet provocateur n’aura pas manqué de susciter une double polémique. Le remplacement du drapeau français sous l’Arc de triomphe par l’effigie étoilée de Bruxelles afin d’acter la présidence française de l’Union européenne et la nomination inopportune de Madame Buzyn au grade de chevalier de la Légion d’honneur en disent long sur l’absence de surmoi du président comme si tout lui était accordé dans un contexte, il faut en convenir, d’émolliente amnésie civique. Tout passe là où auparavant rien ne passait. »

Depuis que Benedetti a écrit cela, comme on le sait encore, notre éminent et élégant président vient de nous révéler que les nonvaxx, « j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C'est ça, la stratégie » ; dommage, moi j’aurais plutôt parlé de “tactique“, parce qu’avec une stratégie, cher camarade, on “n’emmerde pas”, on liquide complètement et on proclame la victoire.

Le même Benedetti remet alors cela dans un nouveau texte (‘Figaro-Vox’) qui intègre le « j’ai très envie de les emmerder », où il observe l’agitation présidentielle du point de vue de la “tactique” (là encore) de la communication et de la campagne présidentielle.

« Porté par des sondages qui pourraient pourtant s'avérer être sur la distance aussi incertains qu'un cruel miroir aux alouettes, le Président à son habitude désinhibe sa parole, violente une partie des Français, révèle sa nature profonde au-delà de toutes les mesures requises par le statut présidentiel. Il est comme soulevé par l'hélium virtuel des études d'opinion et il se lâche littéralement ; il le fait néanmoins non sans calcul ; il parle à une partie de sa base sociale, cette classe censitaire pour laquelle le peuple est dangereux, la démocratie un régime qu'il faut contrôler sous réserve qu'il ne bascule dans une forme de déraison, eux qui auraient le monopole de la raison... »

Benedetti n’en note pas moins, bien entendu, la « sémantique de guérilla civile » du bonhomme, son « expression du mépris social comme jamais peut-être depuis le milieu du XIXe siècle » ; il juge que « le candidat efface le Président, mais tout le problème réside dans cette confusion où l’usage du statut présidentiel est subverti sans remords au service d’une cause politicienne ». Il observe cette radicalisation extrême de Macron pour fixer son socle électoral, qui est comme une duplication de la bourgeoisie “avancée” et gourmande de privilèges parés de vertus de l’époque Louis-Philipparde, et qui soutint le roi-poire entre deux révolutions.

Bref, plus de président rassembleur mais un candidat de combat, qui s’en va à la bataille comme s’il n’était pas (plus) président, et par conséquent sans porter aucune des charges et des fèces nombreuses du quinquennat , voire en les dénonçant ; et en ralliant sa base autour du mépris et de l’égoïsme de classe, c’est-à-dire en crachant sur le reste... Macron candidat de « fin de règne » (le sien !), redevenu aussi arrogant que Macron élu du “nouveau monde”, tout-beau-tout-neuf, en 2017-2018 ? Toujours la tactique en guise de stratégie, – quant à l’intuition, sinon celle du narcissique grand admirateur de son image...

« Reste à savoir s’il ne surestime pas son intuition tactique dans un pays qui historiquement reste suffisamment éruptif pour secouer à tout moment les grilles du pouvoir. La “giletjaunisation” électorale comme l'effet d'éviction d'une partie de l'orléanisme électoral vers une offre moins provocante, celle de Valérie Pécresse principalement, demeurent deux menaces réelles, nonobstant son assurance affichée qui pèsent sur le sortant. »

On verra pour ces perspectives. Sur le tout de cet épisode si exaltant pour la grandeur de la France, je choisirai plutôt la conclusion du premier texte de Benedetti, en changeant un mot, ce qui est tout à fait permis par le contexte où les “imprudences” incroyables de l’action du président (cas de la Légion d’Honneur de Buzyn) sont absolument la marque d’une “impudence” tout aussi extraordinaire (cette proximité des deux mots, à une lettre près, me ravit).

« Mais cette [impudence], justement, est l’expression à peine dissimulée d’une société de cour, d’un système de privilèges qui ne se cache même plus, oubliant néanmoins que s’il y a sanction populaire au printemps, ce sera d’abord cette arrogance-là qui pourrait être avant tout défaite. »

... Car c’est là, justement, qu’il faut parler de “stratégie”, à la différence de la “tactique” décrite plus haut. L’aspect stratégique de cette élection n’a aucun rapport, ni avec les programmes, ni avec l’immigration, ni avec la fin coordonnée de la France et de la civilisation, qui sont des sujets d’une extrême banalité pour les salons, et tout avec la question de la psychopathie du président. Macron, employé à temps plein d’une élite globale devenue folle, « une élite dirigeante qui a succombé à sa propre folie des grandeurs », devrait impérativement avoir comme stratégie la dissimulation de cette folie, c’est-à-dire sa transmutation en une nouvelle réalité, un “néo-nouveau-monde”. Il ne peut choisir cette voie car ce serait reconnaître sa folie, et l’on sait bien que le fou ne sait pas qu’il est fou, au contraire il agit comme si les autres étaient fous et lui pas, les autres qu’on a “très envie d’emmerder”, – et pourquoi résisterait-on à une ‘“envie” aussi tactiquement judicieuse, comme la décrit Benedetti ?

C’est l’erreur inquiétante de Macron. Il est absolument nécessaire, dirais-je à ses communicants qui n’arrivent plus le contrôler (il y a des cas bien précis, dont un passage à la TV impromptu bidouillé avec la chaîne, dont même son chef de cabinet n’était pas averti), qu’il dissimule combien il est un fou psychopathe. Dans le climat actuel, où toutes les folies, surtout les plus extrêmes et médiocres, ont droit de cité et de visionnage en priorité, je conviens que ce n’est pas simple. Qu’importe, l’enjeu de la bataille n’est pas là ; l’enjeu de la bataille est qu’il s’agit de “sauver le soldat Macron” en parvenant à montrer que ce type n’est pas fou. Je ne sais pas s’ils y parviendront, tant la folie est un trait de caractère qui est bien dans la norme des temps, et en plus qui lui va si bien au teint ; d’autre part, la folie étant ce qu’elle est, partout triomphante, peut-être cette erreur ne l’est-elle pas vraiment, et même sera-t-elle portée à son crédit. Voyez comme je m’embrouille...

D’un autre côté et en admettant qu’ils sauvent le soldat Macron tant la populace friquée est attachée à ce simulacre si pimpant, s’il est réélu par conséquent, je vous promets, moi, des lendemains qui chantent en mode contre-ténor. Car alors, me semble-t-il, plus rien ne retiendra le déchaînement de sa folie. Contrairement à ceux qui égrènent les habituelles catastrophes qu’on peut attendre pour la deuxième mi-temps de cette sorte de bestiau en temps normal, et parce que nous ne sommes pas dans un temps normal, nous aurions au contraire un formidable rodéo de folie, avec un président bien capable de décorer de la Légion d’Honneur sa jument ‘Incitatus 2.0’ et de la mettre à la tête du groupe LREM de l’Assemblée ; puis de proclamer : “Je vous emmerde tous !”, en partant vers l’étable manger un bol de foin déguisé en luzerne...

Et ‘Incitatus 2.0’, superbe étalonne (dit-on comme ça ?) qui n’est pas sans cervelle, de hennir de plaisir et, d’un coup de sabot, faire voler Castex et son masque, s’installer à Matignon avant de penser à une cavalcade sur l’Élysée... “Souvent étalonne varie, bien fol est qui s’y fie”.

Note

(*) Oups... Comme c’est curieux : la vidéo n’est plus disponible sur ‘YouTube’, – ah quelle malchance ! C’est la faute à “pas d’chance” ! Des gens si professionnels, ces gens de ‘YouTube’... Bien, on note tout de même qu’il y avait déjà une note dans notre (mon) texte du 3 mai 2017, et qui disait explicitement ceci, – je cite, – Ô coïncidence ! Ô prémonition malveillante !

« Intervention à nous signalée par l’article d’Alexis Toulet. On n’a pas chômé, du côté des internautes, avec depuis le 3 mai 667 104 visions aujourd’hui à 06H00 et 669 423 à 09H00. Bref, pressez-vous d’aller écouter l’insolent avant que la Garde Prétorienne ne crie à l’interférence des Russes dans la campagne post-électorale. »