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4950• Quelques réflexions parcellaires et sans grand danger sur les réunions de la semaine, du G7 à l’OTAN, où toute la folie du bloc-BAO s’est déployée sans ciller. • L’OTAN et le bloc-BAO comme aboutissement d’une terrible torsion imposée à l’espèce et à l’histoire par quelques grands esprits, de Descartes à Newton. • Mais l’OTAN est devenue la caricature d’elle-même, vivant dans un univers de fantaisie, au rythme de l’épisode maniaque que partagent tous les dirigeants. • Le résultat est l’OTAN création du Diable, imposant l’“OTANisation du Diable”.
D’abord, commençons pas du sérieux si le titre ne l’est pas, lui, sérieux. Il est vrai qu’à partir de l’étude rigoureuse que nous présentons d’abord s’ajoutent ce que nous -mêmes considérons comme une sorte de folie grotesque tant est grande la disparité entre ce qu’ils croient qui est et ce qui est ; disons, pour employer un qualificatif favori pour nous, qu’il s’agit d’une folie-bouffe, – parce que les fous ne sont pas dans un hôpital psychiatrique mais dans le cadre pompeux, au sommet du monde (eh ! de “leur” monde), assurés de tenir notre destin et celui du monde entre leurs mains, se jugeant comme d’une importance extrême, horlogers et maîtres des horloges sous les applaudissements de leur “cour”, – non pas les “fous du roi” mais les “fous des fous-bouffes”, – c’est-à-dire “experts”, journalistes, personnalités institutionnalisés, moralistes suprêmes, artistes du show-business, zillionnaires de la culture-Woke.
“Commencer par du sérieux”, c’est donner la plume à l’un des meilleurs d’entre nous, commentateurs indépendants, résistants face à la marée déconstructrice, sages perdus dans l’océan des fous-bouffes. Donnons la plume à Alastair Crooke pour l’entame de son texte du 1er juillet qui nous explique la métahistoire de cette catastrophe de l’esprit qui nous frappe, qui est arrivée à son point d’effondrement.
Alastair nous parle de Galilée, de Bacon, de Descartes, de Newton, pour en venir au circus-G7 d’il y a cinq jours, avec la même chose pour l’OTAN.
(On notera que Crooke expose une tendance générale, qui n’a fait qu’éclater en plein jour et en feu d’artifice aux réunions G7/OTAN ; que ce qu’il décrit existait déjà, – mais on jugeait alors la chose exceptionnelle, – dans les explications des plus exacerbés concernant l’action des USA immédiatement après 9/11 : « Nous sommes un empire maintenant et quand nous agissons nous créons notre propre réalité. »)
« Au cours des quatre cents dernières années, les Européens de l'Ouest ont vécu une “vision” très particulière, aux antipodes de celle qui a précédé. Alors que Galilée poursuivait ses expérimentations en Italie, c'est Francis Bacon qui a établi une théorie claire de la procédure inductive, – faire des expériences et en tirer des conclusions générales, à vérifier par d'autres expériences.
» Bacon est également à l'origine de la compréhension du monde comme une machine, une évolution complétée par deux grandes figures de la civilisation occidentale, Descartes et Newton. Descartes était célèbre pour avoir considéré les piétons d'une rue de Paris qui se dépêchaient de rentrer chez eux comme des “machines recouvertes d'un imperméable”. Attiré par le désir de certitude de l'époque, Descartes a perçu comment il pouvait “donner au public ... une science entièrement nouvelle qui résoudrait toutes les questions de quantité, continues ou discontinues”.
» Pour lui, l'esprit étant plus assuré dans son être que la matière, il en arriva à la conclusion que les deux étaient séparés et fondamentalement différents. Newton a complété ce paradigme en considérant le cosmos également comme une machine, régie par des lois immuables, – une machine cosmique géante, complètement causale et déterminée.
» Cette histoire peut sembler abstraite et lointaine. Pourtant, elle ne l'est pas. Beaucoup d'entre nous bivouaquent intellectuellement encore dans la “nouvelle compréhension” décrite ci-dessus. Eh bien, si tel est le cas nous (ceux qui y sont encore) sommes alors des dinosaures. Car la science a muté depuis. Les conséquences géopolitiques nous frappent de plein fouet aujourd'hui.
» Cette pensée mécanique a peut-être rendu l'Europe occidentale très puissante à l'époque, mais poussée à l'extrême (comme elle le fut) et remodelée en une idéologie de division de la transformation radicale de l'homme, elle conduit aujourd'hui l'Europe au désastre (le ‘Quatrième Tournant”). Le récent G7 en est un exemple clair. Face aux innombrables et graves crises que traverse l'Europe, ses dirigeants ont été obsédés par l'Ukraine, ignorant de fait la désintégration de leur espace civilisationnel, et affichant implicitement leur indifférence à l'égard du sort des peuples qui y vivent.
» Qu'y a-t-il de si nouveau et de si différent aujourd'hui par rapport à il y a quatre cents ans ? La manière de penser et de voir de la Renaissance était essentiellement conjonctive : l'oeil et l'intellect, dans cette tradition, devaient être conjointement dirigés vers une “chose” (l'oeil et l'intellect émettent leurs ‘acies’), et lorsqu'ils appréhendaient cet autre être, c'est comme s’ils rencontraient chacun une autre personne, – bien que cet être soit ce que nous appellerions aujourd’hui une “chose” unique. Dans le monde d'aujourd'hui, nous exprimons quelque chose de nous-mêmes dans une rencontre personnelle, et pourtant, nous sommes en quelque sorte nous-mêmes transformés par la présence de l’autre. Les deux interagissent et s’interpénètrent, et chacun modifie la substance de l'autre.
» Les Lumières (c'est-à-dire notre démarche contemporaine) sont essentiellement disjonctives de la perception et de la connaissance. La perception et la connaissance sont essentiellement disjonctifs. Ils sont séparés et indépendants des “objets” considérés. (C’est ce virage à 180° qu’une grande partie du monde, – le monde non occidental – n’a pas imité).
» Ce qui est fondamental, par conséquent, c'est notre perception ou, autrement dit, notre appréhension du monde. Le mode de perception que nous portons au monde modifie le type de “chose” qui se présente à nous. En ce sens, il change le monde. Et, de cette façon également, nous créons ainsi “notre monde” (c’est-à-dire notre représentation de celui-ci). Si nous décidons d'imaginer le monde comme une machine, alors la “réalité“ se présentera comme une machine.
» C'est ainsi que “ça se passe”. Les dirigeants politiques du G7 étant en orbite autour d'une “représentation du monde” imaginaire, ils ne semblent pas avoir conscience que ce qu’ils entendent et voient est ce qu’ils ont créé. Ils n'entendent pas et ne voient pas. Ils ne sont sous l'emprise que des applaudissements de leurs pairs dans leur bulle de crédibilité, c'est-à-dire ceux qui pensent comme eux. »
Bien, on conviendra que c’est faire bien de l’honneur que de consacrer une analyse si fouillée qu’est celle de Crooke aux personnages que nous vîmes évoluer durant ces rêvions, – leur plaisanteries stupides et grossières, leurs gras éclats de rire, leurs poses étudiées et calibrées et pourtant si complètement “la ficelle est un peu grosse”, etc.
D’autre part, cette sorte de personnage est inéluctable lorsqu’on parvient à l’extrême du processus décrit, et leur bassesse n’enlève rien à l’importance essentielle du processus. La différence est si flagrante entre “leurs” vérités cosmiquement grotesques et, disons pour garder nos expressions-clef, la vérité-de-situation, qu’il faut effectivement être un clown irresponsable ou un zombie impeccablement et obséquieusement obéissant, pour se tenir aussi complètement soumis devant un mensonge droit comme un i et sans la moindre retenue... Alors, on fait comme on peut, on fait la bamboche, on “tombe la veste” comme le suggère l’élégant BoJo, on sourit d’un air coincé comme l’Allemand nouveau-venu, on tape sur l’épaule de Joe comme Macron en gros-plan camér a, on annonce l’arrivée de troupes terribles en Europe, on danse au son d’une carmagnole atlantiste et globalisé...
Ainsi de Lucien Samir Oulahbib, sur ‘Réseau International’ depuis ‘Nouveau Monde’ :
« À voir en effet la dernière réunion débraillée et hilare d’un « G7 » hors sol, la perte d’aura assaille, tant elle est palpable jusqu’à l’étouffement, une espèce de banalisation pré-holographique “en marche” à laquelle ne manquerait plus que les quelques grésillements et tremblements de l’image ad hoc s’il fallait le confirmer…
» Cet effondrement en temps réel effraie tout de même, car telle une supernova se transformant en trou noir l’implosion éblouit dans tous les sens du terme et de manière si aveuglante qu’elle paralyse. Aussi, à part certes les quelques rares âmes encore en état de trancher cet épais brouillard peuplé de trous noirs (morts-vivants, démons, zombies), mais aussi de saints permettant une recomposition (à l’instar d’une solide tragédie grecque retravaillée par Shakespeare ou Dostoïevski), comment deviner que nous sommes en réalité dans l’antichambre de moins en moins ouatée des condamnés à mort (le port des couches faciales obligatoires étant déjà “fortement recommandé”) ?... »
Par conséquent, et dans un tel théâtre d’ombres et de voix-off où la réalité-réelle n’a qu’une importance mineure, l’activité principale de cette semaine de sommets a été la démarche de l’annonce et l’attente de l’“effet d’annonce”, à propos d’annonces nullement contrôlées, sans le moindre fondement, etc. Ainsi en est-il des “plus de 300 000 hommes” que le secrétaire général Stoltenberg, sans doute connecté à la ligne d’un service non identifié du Pentagone, et sous l’approbation sommeillante d’un Biden figé dans sa crème glacée.
‘TheMoonOfAlabama’ (MoA) se fait donc un délice de décortiquer cette annonce, et l’évidence qui va avec de l’OTAN en état de préparation d’une attaque qui “colonisera” successivement et dans l’ordre, la Russie puis la Chine. Tout cela est contenu dans les nouveaux papier de la nième-nouvelle stratégie de l’OTAN, dont nous confierons la présentation plutôt à un Florian Philippot qu’à un “expert” qui nous emmènerait dans un imbroglio kafkaïesque qui n’est pour nous d’aucun intérêt.
Philippot fait sa présentation d’une façon extrêmement dramatique et généreusement outrancière (« L’incroyable coup d’État de l’OTAN en Europe ») qui, sans qu’il le veuille, met d’autant plus en évidence le décalage entre la “réalité-réelle” et les accouchements successifs de monstres difformes des bureaucraties impliquées. On place tout cela autour des succulentes déclarations de Biden selon laquelle l’OTAN « est une organisation défensive », et qu’à la tentative insupportable de « neutralisation de l’Europe » lancée par la Russie, répond la certitude glorieuse d’« OTANisation de l’Europe » brillamment réussie à Madrid.
Tout cela est à la fois horrible, monstrueux, dans la réalité (faussaire) qu’elle prétend représenter, et également extraordinairement dérisoire face à l’action de la Russie contre laquelle l’OTAN ne peut strictement rien. Nous en venons alors au décorticage du très-fameux « plus de 300 000 hommes » du guerrier Stoltenberg et de son secrétariat général, sous le scalpel de MoA :
« Cette déclaration n'est que du vent pour les relations publiques de l'OTAN. Stoltenberg n'a même pas demandé ou informé les États membres avant de faire cette annonce :
“L'annonce de Stoltenberg a pris au dépourvu les hauts responsables de la défense de nombreux membres de l'OTAN, ce qui les a amenés à se demander lesquelles de leurs forces, le cas échéant, étaient incluses dans le chiffre de 300 000.
“‘Peut-être s'agit-il d'un chiffre magique ?’ a déclaré un haut responsable européen de la défense qui, comme d'autres, s’est exprimé sous couvert d'anonymat pour parler franchement de la confusion.
“Plusieurs hauts responsables européens de la sécurité ont déclaré avoir été pris par surprise, sans avoir été informés à l'avance du projet d'élargir la force de réaction rapide de l'OTAN, qui compte actuellement 40 000 hommes, à la lumière de la guerre en Ukraine et des menaces militaires permanentes de la Russie contre le territoire de l'OTAN.”
» C'est l'une de ces idées typiques des bureaucrates de l'OTAN qui vivent dans leur propre monde totalement ancré dans la ‘fantasy’ imaginaire. C'est pour eux que le président français Macron a qualifié l'OTAN de “mort cérébrale”. Eh bien oui, ce n'est vraiment rien de plus qu'une idée :
» “Un responsable de l'OTAN, s'exprimant sous couvert d'anonymat conformément aux règles de base de l'alliance, a déclaré que les chiffres spécifiques à chaque pays devaient encore être précisés. Même le total de 300 000 est théorique pour le moment : ‘Le concept n'a pas encore été entièrement élaboré’, a déclaré le responsable. ‘Nous devrons en faire plus pour construire le modèle avant de pouvoir déterminer quels peuvent être les engagements nationaux’”. »
Avec cette dernière scénette, nous retrouvons la superbe explication d’Alastair Crooke, et comprenons parfaitement combien l’OTAN dans son actuelle folle trajectoire constitue le dernier débris du déchet le plus bas, éliminé des restes réduits en poussière de pourriture d’une conception en cours d’anéantissement ; venue des grands esprits des Galilée, Descartes, Bacon, Newton, qui, bien entendu, prévoyaient des conséquences hautes et heureuses pour l’espèce et la société ; qui, tout aussi bien entendu, n’imaginaient pas que leurs puissants travaux, malheureusement engagés vers une voie que nous jugeons être mortelle sans les juger eux-mêmes, aboutiraient à de tels monceaux d’ordures entropisées.
Ils sont tous rentrés dans leurs capitales respectives. BoJo a entrepris un programme accéléré de musculation pour pouvoir, à la prochaine fiesta otanesque qui se tiendra à Kiev enfin libéré d’une conquête qui n’eut jamais lieu, montrer un torse superbe et monter le Lion triomphant du Royaume d’Angleterre devant lequel l’Ours russe, péniblement chevauché par un Poutine drogué et efféminé (son parcours trans est un secret d’État) ne pourra que détaler comme un lapin-lapine.
Non seulement le Diable en rit encore mais il risque d’étouffer d’un fou-rire inextinguible devant le spectacle des géants-bouffe de l’OTAN dont il a accouché. Il mourra d’une pandémie nouvelle que même Pfizer ne pourra maîtriser : l’“OTANisation du Diable”.
Mis en ligne le 1er juillet 2022 à 15H55
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