Les forces de l’ordre tuent

Les Carnets de Badia Benjelloun

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Les forces de l’ordre tuent

Les statistiques officielles de l’Etat fédéral étasunien donnent le chiffre d’environ mille morts par an de civils tués par la police. Ce chiffre est largement sous-estimé car les prouesses des polices locales ne sont pas toujours recensées dans les registres. Les Départements de police n’ont pas l’obligation de fournir leurs données. Après l’assassinat de Michael Brown, un jeune afro-américain de 18 ans à Ferguson dans le Missouri qui avait suscité d’énormes manifestations, le Washington Post avait entrepris un  décompte  en puisant dans la presse locale et nationale et les réseaux sociaux en particulier. Le chiffre des décès dus à une intervention policière s’élèverait selon le Washington Post à 5000 décès entre 2015 et 2017, soit deux fois plus que les statistiques officielles, et, pour la seule année de 2019, à celui de 1033.

Un consortium de journalistes a entrepris en 2012 le projet de consigner  les morts par violences policières  depuis 2000. La base de données est collaborative et les quelques défauts des enregistrements sont connus et signalés par les responsables du site. Depuis 2000 jusqu’à la date du 27 mai 2020,  fatalenconters.org   a alors enregistré 28 139 décès des mains de la police dont 26% sont imputables à des raisons raciales. Le diagramme qui présente le nombre de morts annuelles montre clairement une augmentation progressive avec deux pics pour 2013 et 2018. Les États où la police tue le plus sont la Californie et le Texas et c’est là aussi qu’il y a le plus de morts Afro-Américains. Moins de la moitié des victimes étaient armées. Une sur quatre souffrait de troubles psychiatriques. Le nombre des 7 612 Afro-américains tués en une vingtaine d’années par la police manifeste leur surreprésentation car ils ne forment que 13% de la population totale selon le recensement de 2005, soit une proportion deux fois plus importante qu’elle ne devrait l’être. En 2016, un conducteur arrêté pour un phare cassé a été abattu par la police alors qu’il cherchait ses papiers. La scène de l’agonie du jeune de 32 ans employé d’une cantine scolaire a été filmée par sa compagne qui était à ses côtés, elle a été vue des millions de fois. A cette occasion déjà, le gouverneur du Minnesota déclarait que la réaction de la police était “démesurée” et qu’il s’agissait bien d’un  crime raciste.

Depuis quelques années, les meurtres par la police d’Afro-Américains donnent lieu à des protestations de la part de la communauté noire. L’une des plus récentes a eu lieu après celui de Michael Brown en août 2015 sans passé judiciaire alors qu’il s’apprêtait à poursuivre des études supérieures. Il fut abattu de 6 balles à Ferguson dans le Missouri.  Plusieurs jours  de manifestations et d’émeutes avaient conduit le gouverneur à déclarer l’état d’urgence, à imposer le couvre-feu et demander l’aide de la Garde nationale.

C’est donc loin d’être la première fois qu’un État s’embrase, que des manifestations de protestation contre le meurtre d’un Afro-américain par la police soient suivies d’émeutes, de scènes de pillages et d’incendies.

Sur ordre du capital

La police étasunienne tue chaque jour en moyenne près de quatre civils sans qu’un fichier centralisé ne prenne soin d’enregistrer ces meurtres. La guerre en Afghanistan occasionne près du  double  de morts civiles par an ces dernières années. Le rapprochement de ces chiffres macabres autorise la question de la nature de la répression policière qui s’apparente à une forme de guerre larvée contre une  fraction de la population. 

Sans aucun doute si l’on considère que la police est dotée d’armements militaires, chars chenillés, fusils d’assaut, lunettes de vision nocturne et autres bibeloteries fabriquées par le complexe militaro-industriel qui trouvent là matière à être recyclées.

Le matériel fourni aux forces de maintien de l’ordre est parfois plus sophistiqué  que celui octroyé aux soldats en zone de guerre comme l’ont souligné les vétérans de la guerre en Bosnie au vu des images de la répression lors des émeutes de Ferguson à l’occasion de la mort de Michael Brown.

Le  programme 1033,  initié sous Clinton avec l’affirmation de la suprématie des Usa lors de la destruction de la Yougoslavie et de la première guerre contre l’Irak et une dérégulation des activités bancaires, autorise les polices urbaines à puiser dans les surplus de l’armée. Un peu plus tard, après l’effondrement des trois tours à Manhattan en septembre 2001, la confusion entre combattre le terrorisme et le trafic de drogue a été facilitée sous Bush le deuxième. La corrélation entre consommation de drogue et accroissement du chômage, de la précarisation et des inégalités sociales est très étroite.

La valeur du surplus militaire distribué depuis 1996, date de l’adoption par le Congrès du  National Defense Authorization Act et sa section 1033, aux huit mille forces de police locales et fédérale atteignait en 2014  5 milliards de dollars. 

La police du campus de l’Université Monroe de Louisiane a par exemple reçu 12 fusils d’assaut M16 pour protéger ses 8 000 étudiants. Les polices universitaires sur les campus américains sont privées. Dans certaines localités, comme à Chicago, les prérogatives de cette police universitaire supplantent  celles des municipales.

L’affectation aux polices locales de tenues de camouflage, de chars et de fusils d’assaut, de lance-grenades n’est pas innocente, il s’agit bien d’une militarisation de la police destinée à combattre l’ennemi interne. Par celui-ci, il faut entendre les classes dangereuses que les régimes en mal de légitimité savaient reléguer opportunément outre-mer au temps des colonies et tentent d’enrôler dans des armées de conquête déguisées en intervention humanitaire ou de maintien de l’ordre. 

Dotée d’un arsenal fait pour tuer, la police fait ce pourquoi elle est dressée, elle tue.

L’analogie peut être élargie aux forces de l’ordre en France. Outillées d’armes sub-létales, elles infligent des mutilations équivalentes à des blessures de guerre. 

Le nombre élevé de mutilations graves infligées aux gilets jaunes lors de manifestations ne présentant aucun danger pour la police a généré une  indignation  auprès des médecins qui ont eu à les soigner.

La police en réalité dévoile à l’occasion de  protestations contre l’ordre inégalitaire sa véritable fonction camouflée en temps de paix sociale relative, celle d’être une milice au service du capital.

 Les vies qui importent

Le mouvement Black Lives Matter était  né dans le sillage du meurtre de Trayvon Martin (17 ans) en février, non armé, qui déambulait dans la résidence où il habitait, par un policier acquitté en juillet  de la même année. BLM, mouvement en principe acéphale quoique initié et piloté par trois femmes, a pris de l’ampleur après l’assassinat en 2014 de Michael Brown dans le Missouri et d’Eric Gardner, vendeur de cigarettes à la sauvette et père de six enfants, à New York sans que les policiers responsables des décès ne soient poursuivis par la justice.

BLM  est financé  en particulier par la Fondation Ford qui lui a octroyé directement dès 2016 100 millions de dollars mais aussi par le biais du Fonds des mouvements dirigés par des Noirs ( Black-Led Movement Fund , BLMF).  Il ne peut plus être ignoré depuis le livre de Frances Stonor Saunders que les fondations Rockfeller et Ford prennent une part active auprès de la CIA dans l’élaboration d’une culture en faveur de l’impérialisme étasunien. De même le soutien de la Fondation Open Society à BLM (don en octobre 2015 de 650 000 dollars) témoigne clairement du fait que BLM est bien un instrument de Wall Street et du capitalisme américain. Loin de défendre un idéal démocratique authentique pour de vrais progrès sociaux, BLM se dévoue à proclamer que le monde est divisé selon des critères raciaux et non selon des classes sociales antagonistes, celle qui possède les moyens de production opposée à celle des exploités. A cet égard, BLM et avec elle la myriade d’organisations noires réclamant l’égalité raciale sont une caricature grimaçante, une contrefaçon frelatée comme savent en produire les ingénieurs sociaux au service du capitalisme, du mouvement révolutionnaire des  Black Panthers.

La question raciale telle qu’elle est abordée par les nouveaux mouvements de défense des ‘gens de couleur’ aux Usa a intéressé l’hexagone car la France connaît le déploiement de quelques structures de défense des descendants d’immigrés. Le quotidien français  Libération avait publié  un reportage  de Rokhaya Diallo sur le ‘nouveau souffle’ du mouvement BLM en mai 2016. Il consiste en un tableau succinct des carrières de quelques figures du courant. A aucun moment n’est citée la source de financements de leurs activités. Elle est même savamment camouflée car est cité en fin d’article Rashad Robinson, fondateur de  Color of Change, qui a déclaré refuser l’argent des grandes entreprises et du gouvernement et s’opposer en cela à nombre des plus anciennes institutions des droits civiques comme la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) qui les acceptent. Rashad Robinson, rendu sympathique par l’affichage de son homosexualité assumée, sert de métonymie. Sa prétendue indépendance financière par rapport aux institutions et entreprises s’étend subrepticement aux autres personnages précédemment décrits dans la galerie.  

Le reportage n’est en aucun cas une enquête fouillée car il faut une sacrée dose d’aveuglement pour ignorer qu’Opal Tometi, l’une des fondatrices de BLM présentée en tête d’article, est membre comme les deux autres de BOLD (Black Organizing for Leadership and Dignity). Celle-ci reçoit des dotations du fonds des mouvements dirigés par des Noirs largement arrosé par des fondations créées par des milliardaires ‘blancs’.

Pendant qu’est occultée l’origine des dollars est en revanche mis en avant le caractère  Queer des trois ‘fondatrices’. 

Une telle empathie de la journaliste française a été  récompensée. Son exclusion du Conseil national du numérique en décembre 2017 a été désapprouvée par le New York Times et The Guardian  qui ont morigéné le Président français. Ces quotidiens sont les porte-paroles officieux d’une gauche sociétale, préoccupée d’orienter la pensée politique hors du seul champ qui vaille, l’impérialisme à l’origine des migrations, source de main d’œuvre sans documents chichement payée et de profits, et du brassage culturel honni par l’extrême droite et valorisé par la gauche dégénérée.

La révolte

Une flambée de manifestations très sévèrement réprimées (plus de 4000  arrestations au premier juin) a parcouru une centaine de villes aux Usa suite à l’assassinat par étouffement  de George Floyd, filmé et relayé dans le monde entier, ce qui a produit des échos dans nombre de villes occidentales dans le monde.  A Berlin, Londres, Paris, Auckland, Sydney, Vancouver, Copenhague, Dublin, Stockholm et Rotterdam ont été organisées des protestations et a été exprimée une grande colère contre ce meurtre, vécu comme un abus policier insupportable. La jeunesse mobilisée s’identifie à la victime comme tout humain normal témoin d’un crime contre son semblable le fait spontanément sous une impulsion irrépressible d’empathie. 

Cependant, pour qu’elle brave les interdictions liées à l’état d’urgence sanitaire proclamée un peu partout, il a fallu un ressort supplémentaire. Les jeunes chômeurs et les étudiants endettés sans réelle perspective d’emploi, outre leurs difficultés habituelles d’insertion dans le monde du travail, savent que celles-ci seront décuplées par l’aggravation de la crise économique endémique par le COVID-19.

Aux Usa, ce sont plus de  30 millions  de nouveaux chômeurs inscrits fin avril , les termes nouveaux et inscrits sont à souligner, en effet le  chiffre de la population active sans travail régulier est bien plus important, depuis que la pandémie les  a gagnés. En moins d’un mois, 22 millions d’emplois furent détruits, le taux de chômage atteignait  17%  à la mi-avril, bien plus que les 10% de la Grande Dépression. Le Département du Travail a livré ses dernières données, annonçant une amélioration du taux de chômage à 13,5% alors même que la plupart des entreprises étaient encore fermées ou reprenaient avec peine leur activité. Le Bureau des statistiques du Travail enjolive comme à l’habitude les chiffres et vient à la rescousse d’un candidat Trump qui avait tout misé sur l’amélioration de l’emploi pour sa réélection.

Les vies qui importent moins

Les dépenses liées au fonctionnement de la police ne cessent de s’élever depuis des années, atteignant selon les villes entre 25 et 40% des budgets municipaux. Au total, les Usa  accordent  100 milliards pour les services de police et 80 milliards pour les prisons, traitant les problèmes sociaux par la force de répression alors que les écoles manquent de papier et les hôpitaux de savon. Aujourd’hui noyer le sous-financement des services publics par la distribution des opiacés ne garantit plus l’abrutissement de millions d’Étasuniens, ces antidouleurs ont tué environ  700 000  personnes sur ordonnance en 24 ans, soit près de 20 fois plus de morts annuelles silencieuses (29 100) que celles exécutées directement par la police (1400). Aussi scandaleux qu’il soit, le  nombre de tués  par la police française, une quinzaine par an est à mettre en rapport avec le nombre de morts surtout indirectes induites par le chômage estimées entre  10 000 à 14 000  par an.

On imagine bien Macron mettre un genou à terre pour une empathie factice avec Georges Floyd et Adama Traore sans accorder le moindre regard sur le non célèbre Georges, celui-ci du nom d’Abdallah, communiste libanais dans les prisons françaises depuis 36 ans. Il tentera ainsi vainement de réduire les tensions sociales générées par l’austérité, contre-réformes des retraites, du chômage, réduction des budgets hospitaliers, casse de la Sécu et du Droit du travail. En dépit de la sidération due au confinement, la colère des hospitaliers, des postiers, des enseignants, des enseignants-chercheurs, des ouvriers de Renault, Peugeot, des agents de la RATP et de la SNCF et de l’énergie n’est pas réductible. D’autant que l’été sera propice pour l’équipe au gouvernement de multiplier les lois et les décrets qui réduisent encore davantage les budgets sociaux.

Toujours en embuscade, les stipendiés de la National Endowment for Democracy  NED, de l’Open Society, de la Fondation Rockefeller et de la Fondation Ford, très favorables à la formulation des conflits sociaux en conflits raciaux, feront passer en première page des journaux cette version d’une actualité grosse d’un capitalisme sénescent en Occident mais toujours vif et alerte en ‘narratives’ fabriquées pour désamorcer le renversement souhaitable de la société des 0,1% qui tend à être celle des 0,01%. Plus que jamais, la solution de l’alternative Républicains-Démocrates aux Usa n’en est plus une, Sanders  a jeté le masque en ne réclamant pas que soit allégé l’effort budgétaire affecté à la police en faveur d’autres priorités comme l’école mais au contraire en demandant une augmentation de la rémunération des policiers pour les ‘humaniser’. Mélenchon, Mirabeau  de pacotille, prétend de son côté  que la police française est simplement  haineuse, au lieu de pointer son rôle explicite du maintien de l’ordre du capital. La gauche dégénérée a depuis longtemps changé ses analyses sociales et structurelles pour des explications psychologisantes sans aucune portée de transformation sociale réelle.

L’autoritarisme sous-jacent

 Les forces répressives ne sont pas sui generis porteuses d’un gène haineux quoique certains choix professionnels se réalisent parfois selon des penchants profonds inconscients (pédophilie et métiers de l’enfance par exemple). Elles sont destinées à stabiliser une forme sociale d’exploitation y compris en accomplissant la tâche d’un terrorisme d’Etat modulé en multipliant des contrôles au facies ou en faisant des interpellations musclées qui se terminent parfois par un décès alors même que ces opérations de police ne sont pas nécessaires. La preuve en est que les vrais trafiquants sont rarement ennuyés dans leur travail de distribution de stupéfiants abêtissants ou mortifères. Ils assurent une paix sociale là où le chômage de masse sévit et  ses effets désastreux sont contrebalancés par un commerce illicite. 

Ces dites opérations doivent intimider et dissuader et si quelques morts survenaient par inadvertance au cours de leur déroulement, c’est une sorte de valeur ajoutée au terrorisme qu’elles doivent dispenser. Les mutilations spectaculaires effectuées lors des manifestations des Gilets Jaunes ne les avaient pas découragées. L’application systématique d’amendes d’un montant de 135 euros a fini par émousser le courage des plus ardents et c’est cette pénalité financière plus que le gazage, la technique de la nasse, les gardes à vue, l’emprisonnement qui a eu raison du mouvement (momentanément).

Cependant, l’expérience accumulée par les GJ perdure sous la cendre et certains noyaux de militants qui se sont formés en dix-huit mois existent toujours.  

Le système capitaliste a choisi depuis longtemps au terme de nombreux essais, alternance de républiques et de monarchies plus ou moins impériales, un type de gouvernement, celui de la démocratie représentative, qui reproduit les élites en charge de le perpétuer. Au fil du temps, cette démocratie représentative au départ relativement pluraliste a basculé vers une forme présidentielle et bipartisane, une sorte de nouvelle monarchie sans pouvoir héréditaire bien plus aisée à adapter  par les classes dirigeantes aux circonstances et aux besoins changeants de l’air du temps. Un consensus est obtenu sur la sélection des candidats en lice pour occuper les postes fort bien rémunérés de dirigeants de son administration et de sa gestion parasites. Dès que la légitimité de la représentation est contestée de quelque manière que ce soit, la contrainte sous-jacente apparaît sous sa forme autoritaire et donc policière. Beaucoup de techniques de persuasion ont été développées au cours du temps pour éviter que ne vienne au jour la face hideuse de cette démocratie. Ce sont celles de l’ingénierie sociale qui incluent la dérivation des antagonismes économiques vers des épiphénomènes sociétaux périphériques. Plus d’une année du mandat de François Hollande a été consacrée au mariage des homosexuels. Une autre a été remplie par la lutte contre le terrorisme à l’occasion de crimes commis par des délinquants trafiquants de drogue résidents en Belgique armés avec la complicité d’agents du renseignement français. L’économie française tournée vers le tourisme avait alors beaucoup souffert de l’ampleur médiatique nationale et internationale donnée à cet événement. La focalisation sur le danger islamiste fut si contre-productif que le remplaçant de Hollande a désamorcé totalement l’alimentation de la presse sur ce motif. L’interface solide de la chasse à l’islamisme radical une fois ôtée, les actes de l’exécutif tous dirigés vers plus d’exploitation et moins de droits (retraites, chômage, droit du travail) sont apparus dans leur nudité la plus crue. C’est l’un des facteurs qui a favorisé en plus de l’exacerbation de la précarité et de l’augmentation des impôts indirects qui frappent surtout les faibles revenus le mouvement des Gilets Jaunes. 

L’énormité de l’endettement des États occidentaux en faveur des entreprises transnationales aux dépens des travailleurs est en train de rencontrer ses limites. L’une des forces majeures qui alimentait la machine, l’achat des bons du Trésor des Usa par les États qui fournissent leur marchandise bon marché au consommateur américain,  est épuisée.  La chute du dollar est attendue par certains et espérée par beaucoup. 

L’actuel mouvement protéiforme qui a pris une allure internationale en réponse aux crises capitalistes mondialisées pourra-t-il déboucher sur fond d’affaiblissement de l’impérialisme étasunien sur une transformation réelle de la société ?