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290513 juillet 2021 – Dans une époque qui est un temps de stupéfaction constante, comme une réaction de l’être face à la constance des hystéries qui nous secouent et nous bouleversent, l’exercice essentiel de la pensée est de contenir les effets de cette tension de la psychologie pour mieux percevoir l’immense vérité-de-situation. Je dis cela, non pas de l’intérieur de la tour d’ivoire d’un sage, ou d’un fou se prenant pour un sage, mais d’une position elle-même assiégée par ces tensions qui me pressent et m’obligent, donc moi-même concerné par ces appréciations que je fais et ces objurgations que j’adresse.
Le constat principal qu’il faut avoir à l’esprit pour mieux se tenir droit est bien que « la métaphysique descend dans la rue », si elle n’y est déjà bien sûr ; on se demande même si elle n’était pas là hier soir, cachée dans le micro du président Micron annonçant la mobilisation de la vaccination de guerre... Non d’ailleurs, on ne se demande pas, on constate car je suis assuré par mes sources les plus peu-recommandables qu’elle était là, la métaphysique, pour contempler avec une certaine stupéfaction le beau-parleur, – et se dire : “Mais je rêve ! Je me pince, moi ! Lui, président de la mobilisation et de la guerre !”
Cela fait que ceux qui estiment qu’il s’agit bien d’un phénomène extraordinaire du temps, cette présence de la métaphysique, se battent tout autant pour appréhender la vérité-de-situation que ceux qui bataillent pour l’ignorer et l’écarter sans autre forme de procès, sans espoir de perception de la chose. Simplement, dirais-je, ils savent mieux, “ceux qui estiment qu’il s’agit bien...”, pourquoi ils se battent, avec qui et contre quoi. Cela ne les immunisent (!) en rien pour autant, et ils sont menacés par les mêmes faiblesses et les mêmes incertitudes ; mais ils le savent. Mon cas est de ceux-là, permettez-moi d’en jurer.
Cette mise en garde étant faite, ou refaite et faite une fois de plus pour bien fixer ma position qui est ensemble de foi dans mon ardeur personnelle, et de vulnérabilité humaine, trop humaine, et également personnelle, je poursuis cette tentative de distinguer quelques lignes claires dans ce brouillard écrasant, dans cette tempête qui n’arrive pas à dissiper le brouillard, qu’est ce temps de Grande Crise, comme les marins dont je fus parlent d’“un très gros temps en mer”. Le constat que j’avance aujourd’hui est qu’apparaît une Grande Convergence entre les deux grands courants actuels de cette Grande Crise ; mais bon, je parle ici d’une Grande Convergence seulement spatiale, et par ailleurs antagoniste, explosive, qui déflagrera dès sa constitution achevée, et non pas dans le sens d’un affrontement ou d’une opposition de sens (idéologique ou politique, si l’on veut), mais plutôt dans un sens opérationnel sans souci du sens, comme des jouets de la formidable dynamique de la Grande Crise, comme deux grenades dégoupillées mais goupilles tenues avec lequel le Grand Architecte jouerait habilement avant de les lancer sur le même objectif.
Je tends en effet à personnaliser la Grande Crise, à en faire une entité indépendante, avec une accointances avec divers grands événements qui nous dominent. Je crois que son but tactique, selon sa pensée stratégique de monter jusqu’à l’extrême de sa puissance, est bien de parvenir à cette convergence des “deux grands courants actuels” qu’elle a elle-même constitués, pour parvenir à un degré supérieur (suprême ?) de son paroxysme.
(Certes, il est grand temps de répéter l’évidence, pour qu’on se comprenne : les deux grands courants crisiques de la Grande Crise sont le courant pseudo-sanitaire du Covid, et le courant pseudo sociétal de l’ensemble wokenisme/querelle des genres. Les deux choses sont parallèles, de caractères eux-mêmes paroxystiques. Il s’agit de les faire converger jusqu’à l’inévitable fusion, pour qu’enfin s’opérationnalise le nécessaire paroxysme de la Grande Crise enfin totalement structurée.)
Les deux courants suivent une ligne similaire de paroxysme où les sujets différents qui les caractérisent tendent à le céder à la montée de la tension brute, pour atteindre ce caractère paroxystique commun qui va les réunir, les fusionner. On le constate aujourd’hui selon des situations évolutives continues, et des situations événementielles marquées, ces situations se succédant dans le désordre dans les deux courants.
Pour la séquence courte actuelle, on observe :
• L’extension continue et globalisante désormais du mouvement wokeniste et genriste, s’inscrivant avec une extrême rapidité dans des mœurs-simulacres, tels qu’ils sont présentés d’une façon extraordinairement appuyée, au-delà même des techniques habituelles de propagande, avec des sabots énormes jusqu’à la nausée, notamment dans les productions de toutes sortes du système de la communication (cinéma, télévision, talk-shows & entertainment, publicité, sports dans tous leurs états, industries de luxe, politique de communication des grands groupes, establishment des milliardaires parcourant l’espace et demandant à l’astéroïde de l’étage d’en-dessous de quel genre il est, et s’il est vacciné, – en fait, tous les agrégats et concrétions sociaux de la modernité tardive.)
Dans Figaro-Vox, quelques mots à ce propos d’une interview par Eugénie Bastié de Éric Marty, essayiste dont le livre ‘Le Sexe des Modernes. Pensée du Neutre et théorie du genre’ (Le Seuil) vient de paraître :
Éric Marty : « C’est ce qui m’a poussé à écrire ce livre. J’ai été étonné par la rapidité avec laquelle cette notion de genre a envahi la planète et toutes les sphères de la vie sociale, des documents administratifs au marketing des grandes multinationales. Et ce en seulement une trentaine d’années, puisque le livre fondateur de Judith Butler, ‘Trouble dans le genre’, est publié en 1990. »
Eugénie Bastié : « Cette théorie du genre n’a-t-elle pas pris le relais du marxisme dans l’imaginaire collectif, comme horizon non plus d’émancipation collective mais individuelle ? »
Éric Marty : « La théorie du genre prend le relais, après le marxisme ou les Lumières, des grands messages émancipateurs que l’Occident s’est donné pour mission d’envoyer au monde. C’est un discours extraordinairement efficace, car contrairement à la lutte des classes, il peut trouver un écho en chaque individu.
» La bourgeoisie, malgré le patriarcat auquel on l’associe, est devenue rapidement un groupe médiateur important de la révolution du genre, et l’a intégrée dans sa propre dynamique historique, culturelle, et économique. C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner si les grandes marques internationales contribuent à son extension. Le discours des “genders” parle immédiatement à chacun, et transmet sur un mode planétaire le message du “self making”, de la construction de soi, de la valorisation de soi : mon corps peut désobéir aux injonctions sociales qu’il reçoit. »
• Pour ce qui est de la guerre totale faite au Covid agresseur de notre science de la modernité, l’intervention hier soir du beau parleur nous signale que le conflit ira jusqu’aux mesures les plus extrêmes, jusqu’à une mobilisation générale, une suspension des libertés publiques comme avec l’Article 16 si cher au Général, état d’urgence et « state of war has existed » comme déclara avec solennité le président Roosevelt devant le Congrès, le jour d’après le jour « which will live in infamy ».
La France ne fait, comme d’habitude par les temps qui courent et la sorte de défi qu’elle relève, que de se distinguer par l’emphase, la dramatisation, la solennité, le menton haut et le regard droit et martial ; pour ce cas, tout cet attirail est destiné à arrêter, comme l’on fit des Allemands sur la Marne (comparaison, qui n’est pas raison, osée sans nul doute), l’assaillant dans une nouvelle phase de la guerre du Covid ; d’ores et déjà, cette nouvelle phase secoue le monde globalisé dont une bonne partie s’en était parti sur les plages pour tromper sa peur et son aveuglement. Dans cette occurrence où les morts s’empilent par centaine de mille, elle est sûre, la France, de jouer dans le registre de la tragédie ; je suis contrarié de devoir le faire mais pourtant irrésistiblement conduit à devoir ajouter que, quoi qu’il en soit du respect qu’il est convenu d’observer pour les morts, et parce que parler de ces morts comme ils font et selon ce qu’ils sont montrent qu’ils ont perdu tout sens de la tradition du savoir et du respect de la mort, – c’est aussi “tragédie-bouffe” à guichets fermés et masques ajustés.
Dans les deux cas, la situation correspond à une exacerbation de la raison dans deux domaines scientifiques absolument nimbés d’un simulacre de morale (la moraline nietzschéenne, certes), cette morale-moralinée qui est l’attribut habituel de cette raison. On parle ici de la “raison-seule”, qui est la forme technique de ce qu’on décrit dans le Glossaire.dde comme la “raison-subvertie”. Le caractère général alors observé dans ces paroxysmes où plus aucun frein n’est possible, est tout simplement la folie.
On trouve les éléments nécessaires à la compréhension de notre constat dans deux citations de G.K. Chesterton, telles que rapportées par Rémi Brague dans son livres ‘Des vérités devenues folles’... Ce que Chesterton pose comme des observations théoriques, et dans tous les cas encore dissimulées du temps (1908) où il écrit ces choses, est devenu aujourd’hui une fantastique vérité-de-situation dont la démence qu’elle décrit hurle dans tous les champs de la globalisation.
Sur la modernité : « Le monde moderne est saturé de vieilles vertus chrétiennes devenues folles. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude... »
Sur la folie dont la modernité a fait son fond de commerce, Chesterton offre une définition qui utilise à merveille l’inversion de ce qu’on nomme de façon trompeuse “déraison” : « Le fou est un homme qui a tout perdu sauf la raison. »
Cette folie est aujourd’hui identifiable dans les deux courants que nous avons mentionnés, constitutifs, comme deux puissants piliers de notre Grande Crise. Il s’agit du scientisme poussé à son extrême dans deux domaines complémentaires :
• la raison seule affirmant sa puissance jusqu’à la maîtrise et la réduction totale de la sauvagerie jugée inhumaine du monde : quoi qu’il en soit des tactiques provoquées et de l’acclamation des festives vaccinades, je reste absolument convaincu que le but est et reste la capitulation sans condition du virus, – si ce n’est par son éradication, ce sera par la vaccination. On cite, pour bien me faire comprendre, cette phrase caractérisant les recherches de l’Inserm sous la direction du professeur Flahaut, comptabilisant en 2003 les résultats de la grippe de Hong Kong de 1969 : « Nous avons été pris lors de la grippe de Hong-Kong alors que nous pouvions riposter avec notre technologie déjà disponible ; cela ne se reproduira plus » ; cela signifiait qu’on mettra tous les moyens, toute la gomme, toute la surpuissance qu’il faudra ;
• pour ce qui concerne l’affaire du wokenisme et des genres, il est aussi question de maîtriser diverses sciences, – la biologie et la “sociologie” des mille-et-un-genres racisés, pour faire court, – pour les pousser à l’extrême de l’empire sur elles de la raison, et d’ainsi faire valoir cette raison dans son déploiement le plus extrême, et poussant ces sciences jusqu’à l’accomplissement de l’utopie de l’être par rapport à lui-même et contre les divers empêchements de la nature et du monde ; dans ce sport, comme disait une réplique d’une professeure de biologie, dans une série allemande de 2021, « Dieu est superflu ».
Et que croyez-vous qu’il advint ? On va faire un peu d’une divination qui nous est (nous majestatif) fort peu habituelle.
Ces deux courants, ainsi poussés à l’extrême, seront conduits à triompher dans une bacchanale effrénée qui produira enfin le paroxysme ultime dont j’ai déjà parlé, – nullement celui des sciences enfin devenues parfaites, mais bien entendu celui de la Grande Crise où les spasmes erratiques des sapiens ainsi traités comme ribaudes en ripailles, seront contraints, ne serait-ce que par impossibilité de s’incliner et de s’agenouiller devant la science, l’utopie et la moraline, plus bas qu’ils ne font malgré l’exercice qu’ils ont de cette posture, – ils seront contraints, disais-je, de se révolter dans le plus grand désordre.
Le problème que nous affrontons avec cette phase qui fait tant dénoncer des tentatives de dictature et d’oppression, et à juste titre ces dénonciations et ces tentatives, est bien qu’il manque les instruments primaires de la dictature et de l’oppression. Rien ne vaut la schlague des bons vieux totalitarismes du XXe totalisant.
J’entends par là que, malgré l’extraordinaire déploiement de communication et de conditionnement, ce qui est en train d’être démontré est que cette sorte de tentative, qui tend nécessairement vers le paroxysme, entraîne par effet-miroir le paroxysme des perceptions et des réactions, les enchaînements paranoïaques et schizophréniques... En fait, tout le monde devient fou si, effectivement, tout ce qui n’est pas “raison” est ôté aux gens. Les effets de la folie, vous le savez, sont exactement incontrôlables. Il se fait que, pour assurer un nécessaire contrôle dictatorial et oppressif sans en avoir l’air et en chantant sur l’air de “la démocratie”, de l’“égalité“ et de la “solidarité”, on fait usage de la raison seule en écartant la schlague le plus possible, – essentiellement et surtout dans les manipulations, serait-ce la raison qui construit la peur comme facteur espéré de regroupement docile, – et par conséquent on accède à la folie comme un intrus tenu à la porte entre par la fenêtre.
Je vous le dis droitement, ô vous maîtres des horloges, vous perdez votre temps, celui que vous croyez avoir à disposition. Il n’est pas sain du tout pour une dictature démocratique et de nature oppressive d’entretenir ses esclaves dans l’univers de la folie. Les vaccins, avec leurs éruptions instantanées de regroupements complotistes d’anti-vaxx, ne soignent du Covid qu’en inoculant la folie ; quant à “la valse aux mille genres”, c’est certes imposer sa loi à son propre corps, mais que dire, que faire quand cette loi n’est que celle de la folie, et cette valse celle de Saint-Guy ?
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