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49035 décembre 2020 – Cela s’est passé sur LCI lundi dernier, un peu après 20H00, sur la tranche mini-horaire dite « Le 20H de LCI ». Je n’ai pas trouvé à ce jour et à cette heure une reprise d’archive de ce jour-là sur le site de l’émission, et je n’ai pas osé imaginer que cette absence correspondait au désir de ne pas faire trop de publicité à l’invitée du jour, la policière Linda Kebbab, venue parler de son livre, Gardienne de la paix et de la révolte. On l’invite parce qu’elle fait de l’audience, mais on n’insiste pas trop, voilà l’idée ; c’est la règle du jeu-Système, où LCI évolue avec brio.
Kebbab, policière de 39 ans, jeune femme de fort belle allure, a évidemment, comme chacun le sait, la particularité d’être d’“origine maghrébine” comme l’on dit, et s’affirmant Française avec une grande fierté et une détermination sans faille ; en même temps, comme personne ne l’ignore, elle a l’engagement d’être farouche défenderesse de la police (elle est syndicaliste) et ardente critique des diverses tentacules du Système et du ‘wokenisme’ à la française, y compris les ‘indigénistes’, ‘racialistes’ et compagnie. A ce propos, – ‘wokenisme’ à la française, ‘indigénistes’, ‘racialistes’, – la Kebbab n’a pas sa langue dans sa poche.
Elle était interrogée par Elizabeth Martichou, qui a l’habitude d’être une maîtresse d’école tranchante pour couper la parole, surtout si son interlocuteur dévie de la narrative-Système/PC dont elle est l’impeccable exécutante. Puisque je n’ai pas trouvé la vidéo de l’entretien pour la raison que je n’ai pas pu vous dire, qui pourrait d’ailleurs se résumer à mon inhabileté à manier ces accès labyrinthiques aux archives, je vais essayer de reconstituer le passage qui m’intéresse. Ce n’est pas du verbatim et j’emploie des guillemets anglais et pas d’italiques, qui sont les arrangements typographiques de ce qui n’est pas une citation exacte mais un rapport selon moi très précis de l’essentiel.
Donc, première question générale sur la situation, ‘les quartiers’, les difficultés de la police à maintenir l’ordre, à lutter contre les troubles. Là-dessus, Kebbab précise que les manifestants-émeutiers sont très efficaces, très difficiles à maîtriser, parce qu’encadrés par des indigénistes et autres professionnels de l’émeute, dont certains ont été formés pour ça (pour l’émeute type-‘révolution de couleur’). Précision supplémentaire, dit-elle à peu près et aussitôt, et vraiment dans le but d’appuyer là-dessus : “Certains d’entre eux ont effectivement été recrutés par le département d’État, et ils ont été entraînés aux USA aux mêmes techniques que les Black Live Matter [BLM] avant d’être renvoyés chez nous”.
Interruption de Martichou, je crois également sous cette forme sans en être assuré, mais certes du type-guillotine bien aiguisée : “Bon, laissons les Américains entre eux...” (*)
Interruption de Kebbab à son tour, sans barguigner et avec entrain, pas froid aux yeux, – toujours rapporté approximativement mais assuré sur le fond : “Pas du tout, cela nous concerne puisqu’ils viennent des Etats-Unis en France, et leur rôle est très important...” Suit un développement précis sur le sujet, signifiant que la “gardienne de la paix et de la révolte” a pris la main et battu la maîtresse d’école-PC sur son propre terrain, pour pouvoir dire ce qu’elle a à dire. Dont acte et bravo Linda.
Ce n’est pas la première fois que j’entends, de la bouche d’un représentant de la police, cette précision concernant la pénétration de longue date des milieux islamistes et autres en France par des services américanistes. Kebbab cite précisément la direction spécifique du département d’État chargé de cette subversion, qui a alimenté un certain nombre de ‘révolution de couleur’. (Département d’État sans aucun doute, mais la CIA ne doit pas être loin.)
On en a vu (des ‘révolution de couleur’) dans nombre de pays de l’ex-URSS, jusqu’en Biélorussie, mais aussi dans quelques pays OTAN de l’ancien bloc communiste ; et puis aussi, chez les amis proches, comme c’est le cas en France où la pénétration rampante d’influence est passée au stade de la subversion active avec du personnel recruté dans ‘les quartiers’, avec séjour US confortable, et bien formés pour retourner faire du « bon boulot » dans ces mêmes ‘quartiers’ et au-delà. Tout cela est une reprise updated au goût du jour postmoderne (guerre hybride, G4G) de la philosophie activiste type-Gladio ; disons que nous sommes dans Gladio-II (Un Gladio-II ? Hypothèse déjà évoquée à plusieurs reprises).
Tout cela également pour bien comprendre que la très-PC Martichou était un peu agacée de la précision : “Laissons les Américains entre eux”, dit-elle comme l’on parle des affaires des grands. Il ne faut pas agacer un allié si loyal, un si bel exemple de la démocratie triomphante. (**)
Mais mon propos n’est pas de débiter une fois de plus des absurdités diffamatoires sur la Grande République qui veille sur notre destin ; mon propos concerne plutôt le lien ainsi fait entre d’une part le ‘wokenisme’, largement opérationnalisé par les BLM et toutes les foules subversives que les américanistes ont lancé également chez eux, – voyez combien les USA sont complaisants avec eux-mêmes, pas de jaloux, tout le monde y passera ; et, d’autre part, le mouvement indigéniste en France, qui est aussitôt devenue une véritable “école de pensée” ajoutant un pan philosophique, souvent sous le vocable extrêmement respectable, sinon bombastique, de “Études Décoloniales et Postcoloniales”, – ce qui vaut bien la majusculation.
On ne fait pas assez ce lien entre le ‘wokenisme’ et les indigénistes en France, et ainsi réduisant beaucoup trop la dimension subversive et de pure communication déstructurante de l’ensemble rassemblant ces choses. De grands esprits et de belles plumes se sont attelés à l’étude de l’indigénisme chez nous, en France, comme s’il s’agissait d’un important courant de pensée, d’une véritable philosophie ; et je parle ici uniquement des “grands esprits et de belles plumes” qui abordent de manière (très) critique ce mouvement. On en a déjà vu un peu là-dessus. Ajoutons-y ceux-ci :
• Pierre-André Taguieff, dans L’imposture décoloniale – Science imaginaire et pseudo-antiracisme, où il analyse longuement cette grande affaire de l’esprit qui prétend brusquement et tout uniment expliquer l’histoire, la politique, le monde et l’univers dans leurs entièreté : le « principal travers des études postcoloniales tient à ce que leurs adeptes voient du colonialisme partout et qu’ils érigent ce dernier en principe d’explication universel ».
• Alain de Benoist, dans un article d’Éléments n°187 (décembre 2020), identifie quelques-uns des innombrables événements sociétaux-progressistes, contre-culturels et festifs, LGTBQistes, etc., qui ont fait progresser ce simulacre aux USA, y compris « l’influence d’une ‘French Theory’ (Foucault, Deleuze, Derrida, Lyotard) mal comprise et mal digérée, qui, après avoir été remoulinée sur les campus universitaires, a abouti à un pédantisme jargonneux et à une inflation de la langue de bois... » ; tout cela pour arriver à ceci : « Charabia et cuistrerie, appuyée sur des lectures de seconde main faites par des pseudo-chercheurs partisans... [...] De ce mélange confus, véritable chaudron de gloubi-boulga, vont sortir tous les excès d’une ‘identity politics’ contredisant à angle droit tout souci de bien commun. »
Si l’on comprend bien, “Much Ado for Nothing”, sauf que le bruit continue, de plus en plus fort. Ainsi la pensée est-elle conduite à adopter effectivement toutes les idées contenues dans ce titre de la pièce du grand Will : le bruit continue et enfle démesurément, en même temps que les agitations opérationnelles et furieuses pour faire ce bruit, y compris les écrits-slogans à mesure, “hystériques as usual” ; tandis que, parallèlement, les réflexions issues de ce vaste mouvement des têtes enflammées ne cessent de se développer, de plus en plus conquérantes et triomphantes, et si contentes d’elles-mêmes, si assurées jusqu’à se croire assurances-vie, ainsi pénétrant dans une prodigieuse profondeur du champ de l’absurde qui est effectivement leur champ de manœuvre favori, car là-bas, au bout de ce voyage au bout de la nuit, assurés de trouver l’aube-crépuscule salvatrice, de brandir leur Graal repassé au noir (BLM-oblige) : le Rien... “Beaucoup de bruit pour rien”, certes, mais quel pétard furieux et sonore ! Et quel Rien-de-rien !
Effectivement, il est question du ‘Rien’, qui est le phénomène dominant de cette étrange séquence-morte de l’histoire du monde, d’autant plus morte qu’elle s’agite dans une danse de Saint-Guy où indigénisme, ou ‘Études Postcoloniales’, ou ‘wokenisme’, ou tout ce qu’il vous plaira, interdisent inflexiblement, inexorablement, comme l’on tient la tête sous l’eau de celui qui ne veut pas penser dans le sens des aiguilles d’un montre, toute autre pensée que le ‘Rien’ qu’ils érigent en Dieu unique, en “Graal repassé au noir (BLM-oblige)”... Champ de manœuvre ? Sorte de hors-d’œuvre du ‘Rien’ qui se prend pour un chef d’œuvre.
Pour l’occasion, je reprendrai bien un poil de Scruton (L’erreur et l’orgueil), qui s’acharne sur ses têtes de Turc Badiou et Žižek qui ont leur dose d’inspirateurs dans ce tourbillon extraordinaire ; je le reprends pour faire une belle chute, pour mieux inscrire sa pensée dans ce diagnostic de la pathologie de la “séquence-morte” et l’entendre nous offrir la même conclusion. Il nous offre sa part de “Beaucoup de bruit pour rien” qui porte la jubilation de la déconstruction (à la différence de Benoist, je crois qu’ils ont bien suivi sans rien y comprendre la fondamentale fonction de la French Theory), l’extase de la destruction en passant directement à l’entropisation... Scruton donc, camarade, comme l’on parlerait d’une vigie qui, magnifique, fait son devoir :
« Le baratin de Žižek et les nonsèmes de Badiou servent un seul but, celui de détourner l’attention du monde réel, de la morale ordinaire et du raisonnement politique. Ils n’existent que pour promouvoir une cause unique et absolue, une cause qui n’admet aucune critique, aucun compromis, et qui offre la rédemption à ceux qui y adhèrent. Et quelle est cette cause ? La réponse se trouve à chaque page de ces textes ineptes : le Rien. »
(*) Bingo ! De mon temps, une telle déclaration de la personne interviewée aurait fait sauter ebn l’air l’intervieweur, pour demander des explications, des approfondissements. Là, circulons y a rien à voir parce que la guillotine siffle... Cela fait au moins la deuxième fois (sûrement), et peut-être la troisième, que j’entends cette information, aussi détaillée, de Washington D.C. alimentant les troubles et révoltes “de couleur”, dans les ‘quartiers’, etc. – et chaque fois d’un policier membre d’un syndicat de police, et chaque fois accueilli avec la même indifférence à peine forcée. J’en déduis qu’ils ont de bonnes sources (DGSE-DGSI), et puisqu’ils ne sont pas serrés pour quelque chose qu’on pourrait qualifier de “secret”, qu’ils le répète, j’en déduis également que tous les récipiendaires de cette sorte d’informations sont au courant et ne disent mot ; et les services autant que les flics, fatigués de cette inaction, disent et font dire les choses clairement, et personne ne dit mot, surtout les journalistes professionnels de haute volé. Pas une fois dans les déclarations officielles ou les supputations des journalistes officiels-Système, on a entendu dans la liste des cause des troubles cet interventionnisme US. On parle des gangs de la drogue, des conditions sociales, du racisme qui rôde, terrible et sanglant, parfois même de l’islamisme pour les plus audacieux (ceux-là proches d’être bons par inadvertance : on sait que les services US de tous les dirty tricks ont tous un faible ou l’autre pour les Frères Musulmans, al Qaïda, Daesh & Cie) ; on ne parle jamais des gens de Washington D.C. qui, pourtant et selon moi, sont évidemment la cause principale des troubles. Drôle d’époque, l’“époque-aux-crevés”, où ils seraient prêts à s’acheter eux-mêmes tellement ils sont tous à vendre, même à crédit négatif. Puanteur extrême.
(**) Ah bon, PhG, et pourquoi donc les USA feraient-ils cela, eux si habiles dans l’art du respect de la démocratie ? demandent Macron-Merkel, affutant leur complot : “Just because” répondrais-je, me référant à l’opération Just Cause que lancèrent les USA de GH Bush, au Guatemala, en décembre 1989, alors qu’au Pentagone on débaptisait facétieusement le nom de code de l’opération, de Just Cause en Just Because... Parce qu’il y a ceci : “On peut le faire !”, alors ils le font, puisqu’ainsi raisonnent le Système et toutes les bureaucraties du monde nées de lui, et par conséquent les dirigeants et leurs élites ZZ, tous devenus fous.
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