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299De plus en plus d’indications montrent que l’affaire de la NIE 2007 a notamment fait une victime de marque: Israël. C’est dans tous les cas de cette façon que les dirigeants israéliens ressentent la chose. Comme nous le signalions hier, à part une intervention très symbolique de GW Bush, qui n’a été d’aucune aide à Israël, les Israéliens ont subi le même traitement que les autres alliés: aucune information sur le long débat à propos de la NIE 2007, ni sur ses résultats. Le problème pour eux est qu’ils ne se considèrent pas comme des alliés “comme les autres”, particulièrement avec cette administration, et leur amertume est d'autant plus grande.
Cette amertume est le sujet d’une rapide analyse de Defense News en date du 10 décembre. Le ton évident des divers constats et déclarations est résumé par le constat un peu dramatique du général Eitan Ben-Eliahu, un ancien chef de la force aérienne israélienne, qu’on peut résumer de la sorte: “Le constat est clair. Israël est seul désormais.”
«In Israel, the U.S. National Intelligence Estimate (NIE) sowed foreboding and frustration at the prospect of having to take matters into its own hands.
»“Implications are clear. It leaves Israel alone,” said Maj. Gen. Eitan Ben-Eliahu, a former commander of the Israel Air Force.
»And a senior MoD official acknowledged that while Israeli policy will remain unchanged, it will feel increasingly compelled to lessen its isolation through “high-risk intelligence activities” aimed at correcting the U.S. assessment.
»“The burden will be upon us to take less-than-reasonable risks in presenting information that cannot be dismissed by those apologetic analysts in Washington,” the official said.
»Although Israeli officials struggled to prevent a rift with Washington, Cabinet members and leading academics questioned key findings, especially the “high confidence” that Tehran halted its nuclear weapons program back in 2003.
»Defense Minister Ehud Barak said Israeli intelligence indicated that Iran “probably restarted” its weaponization program after a short pause following the U.S.-led invasion of Iraq.
»“We must remember that words don’t stop missiles. We’re obliged to continue to act in the realm of sanctions and also in other realms,” he said in a Dec. 5 Defense Ministry statement.
»Matan Vilnai, Barak’s deputy at the Defense Ministry, said a few days later that “no option needs to be off the table,” despite the American findings.»
L’analyse rapporte également l’amertume et la dureté des propos de Shimon Peres, le président israélien, lorsqu’il a reçu madeleine Albright le 5 décembre, à propos de la NIE 2007. (Peres est pourtant présenté comme un modéré; quant à Albright, elle rencontrait Peres un peu comme une émissaire d’une possible prochaine administration Hillaruy Clinton.) Ces divers constats et ces remarques montrent que les Israéliens craignent d’avoir subi un revers de grande dimension dans cette affaire, – autant à cause de l’absence de consultation US avec eux durant l’élaboration de NIE 2007, qu’à cause du contenu de NIE 2007, – cela sur une matière aussi sensible, sinon vitale pour eux que l’Iran. C’est la première affaire de cette importance depuis le 11 septembre 2001 et le signe que le caractère extraordinairement proche des relations des USA avec Israël depuis cette date est peut-être arrivée à son terme. Il est par exemple manifeste que les relations entre services de renseignement israélien et US vont désormais être marqués par une réelle suspicion.
Mis en ligne le 11 décembre 2007 à 06H16
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