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700On commence à s’inquiéter, au sein des structures bureaucratiques européennes, du comportement, des facéties, voire des sombres (?) projets des jumeaux. On parle bien entendu des Président et Premier ministre polonais, Lech et Jaroslaw Kaczynski. Certes, la dernière des jumeaux au niveau européen (refus d’une “journée contre la peine de mort”, dont les 26 autres membres de l’UE avaient accepté le principe) est pour beaucoup dans cette mauvaise humeur, mais plutôt comme la fameuse “goutte d’eau…”. Et puis, il y a les nouvelles de cette nuit, telles que nous les rapporte ce matin le Guardian: le vote du Parlement polonais pour de nouvelles élections en octobre, que les jumeaux entendent bien gagner pour relancer leur pouvoir réduit à une peau de chagrin ces dernières semaines :
«Poland is to hold a snap general election next month, less than two years after the nationalist prime minister, Jaroslaw Kaczynski, launched his “moral revolution” to purge the country of post-communist sleaze.
»With the populist minority government hit by mudslinging and paralysis, the lower house voted last night to disband parliament, setting the scene for early elections. It is Mr Kaczynski's plan to hold elections less than halfway through his four-year term. He may have engineered his own downfall, since few observers believe he can build a stable governing coalition.
»But Mr Kaczynski clearly believes he can win a fresh term, entrench himself in power, and step up the nationalist campaign that has seen him accused of witchhunts at home and earned Poland a reputation as the EU's most unruly member. Last night, Mr Kaczynski said: “These elections will create the chance for Poland to decide whether it wants to continue on its path of transition ... or whether it wants to follow the path of the rule of oligarchy.”»
Malgré cette incertitude politique, ou à cause d’elle d’ailleurs, ce qui inquiète les bureaucraties européennes, de plus en plus, c’est l’affaire des bases américaines de missiles anti-missiles. On commence à mesurer l’impact déstabilisant de cette crise, son effet paralysant pour les relations avec la Russie, la menace qu’elle constitue pour la sécurité européenne. Dans ce contexte, le comportement des jumeaux, qui sont dans une situation politique difficile comme le montre la décision de cette nuit, est perçu avec une extrême inquiétude. «Leur gouvernement commence à ressembler à l’administration Bush», confie une source europenne. Il s’agit plus d’un jugement psychologique que d’un jugement d’une formelle comptabilité politique; on parle plus de l’état d’esprit que du nombre de siège au Parlement.
Cette inquiétude commence à apparaître dans les rapports internes des bureaucraties. Même un Barroso, dont l’intérêt pour les seules matières économiques et le pro-américanisme sont des choses connues, éprouve une inquiétude politique pour cette affaire et a demandé à ses services de la suivre avec attention. «La crainte qu’on voit de plus en plus se développer, dit encore notre source, est que les jumeaux s’engagent sur quelque chose de plus grave que les seuls anti-missiles, qu’ils envisagent avec les Américains le déploiement de systèmes plus provocants, éventuellement des systèmes offensifs…»
La comparaison du gouvernement des jumeaux polonais avec l’administration Bush est frappante. Même extrémisme, même religiosité radicale implicite, mêmes tentations autoritaristes, même refus des règles multilatérales, même rhétorique enflammée, mêmes manipulations, — peut-être, surtout, même irationnalité dans certains jugements (?) et comportements. Cette proximité peut être un facteur important dans d’éventuels projets qui dépasseraient le cadre déjà bien déstabilisants des seuls anti-missiles.
Mis en ligne le 8 septembre 2007 à 11H27
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