Les mercenaires : la seconde force armée “alliée” en Irak

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Pour la première fois, une estimation officielle du volume des forces “mercenaires” (privées) engagées en Irak a été dite publiquement. Le nombre est estimé à 30.000-50.000, ce qui fait des mercenaires la deuxième force militaire du camp dit de la coalition.

C’est l’Espagnol Jose Luis Gomez del Prado, membre du groupe de l’ONU chargé de la question des troupes privées et mercenaires, qui a donné ces chiffres publiquement, lors d’une visite au Pérou vendredi dernier 2 février. Gomez del Prado a commenté d’une façon assez énigmatique : «The case of Iraq is a new manifestation of the use of mercenaries that has caughts the US by surprise.» Il voulait sans doute dire que les Américains n’envisageaient pas que l’usage de mercenaires conduirait à une force d’un tel volume, l’accumulation s’étant faite par l’action non coordonnée de diverses agences de renseignement ou autres, de services armés, etc., de la bureaucratie US. L’armée mercenaire se serait constituée d’une façon informelle, bureaucratique, sans plan ni quelque intention que ce soit, pour se retrouver avec une force de cette importance.

L’emploi de mercenaires est un facteur d’instabilité de plus en Irak, ces forces étant souvent assez mal contrôlées et respectant d’une façon assez épisodique la hiérarchie et les règlements de guerre. C’est un facteur de déstructuration de plus. Le volume de ces forces en Irak met d’autant plus en évidence la crise des effectifs US et l’impuissance des forces armées US à conduire elles-mêmes les guerres qu’elles déclenchent.

Une dépêche AFP, qui donne des précisions sur la visite de Gomez del Prado au Pérou, apporte des précisions sur les problèmes posés par ce phénomène, également dans les pays d’origine de ces mercenaires. Les méthodes de recrutement, souvent pratiquées de manière contrainte et sur simple promesse d’argent, sans précisions sur les missions à accomplir, fournissent des mercenaires inexpérimentés, sans guère de formation militaire et souvent conduits à obéir pour effectuer n’importe quelle mission.

«Gomez del Prado told a news conference thousands of Peruvians, Chileans, Colombians, Hondurans and Ecuadorans had been contracted to work as mercenaries in Iraq, thanks to an array of legal loopholes.

»The trend has caused widespread public concern in Peru.

»Rights workers have voiced concern that people are being hired to work as security guards in Iraq but are then given military training and asked to perform “previously unforseen tasks” which draw them into full combat.

»Gomez del Prado's Colombian colleague, Amada Guevara, told the news conference that in some cases, workers were contracted by existing companies who exploited legal loopholes. But in other cases, they were taken on by ghost firms who arrived in a country, opened an office for a month, contracted workers and then disappeared without trace.

»“This amounts to privatisation of warfare,” she said.»


Mis en ligne le 4 février 2007 à 08H47