Les militaires pakistanais à bout de patience ?

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Les militaires pakistanais à bout de patience ?

Dans un article pour UPI (le 12 octobre 2010), Arnaud de Borchgrave rapporte des déclarations publiques de deux anciens chefs militaires pakistanais, extrêmement influents et qui passent pour exprimer publiquement ce que les chefs militaires pakistanais en activité ne peuvent dire eux-mêmes. Ces deux anciens généraux, l’ancien chef d’état-major Beg et l’ancien chef des services de renseignement ISI, le général Gul, lancent des critiques violentes contre l’activité US (attaques de drones, d’hélicoptères, incursion, assassinats, etc.) et demandent d’éventuelles mesures de rétorsion. Borchgrave signale aussi la stature nationale du docteur A.Q. Khanh, spécialiste des questions nucléaires et activiste anti-américaniste notoire, jusqu’à voir pour lui une place de direction dans un futur gouvernement.

Le cas pakistanais devient donc bien embarrassant pour les USA. Il a été suggéré que certains milieux proches des services de renseignement US, mécontent du gouvernement “démocratiquement élu”, seraient tentés par un retour à une dictature militaire. Lorsqu’on entend les sentiments de la hiérarchie militaire, on se demande si l’idée est vraiment excellente. Borchgrave observe que le Pakistan n’est plus désormais un allié fiable des USA, et qu’il est même, pour certains dirigeants US, le “centre mondial de la Terreur”. Nous observons que, au vu de son activité vis-à-vis du Pakistan et des inévitables résultats obtenus, la politique étrangère et de sécurité nationale des USA continue à accumuler les preuves de son étonnante inconséquence et de son aveuglement sans limite. Borchgrave conclut que l’équipe proche d’Obama, contrairement aux vœux de Pentagone et de Petraeus, pourrait finalement songer réellement à commencer un retrait accéléré d’Afghanistan en juillet 2011. Nous concluons en leur souhaitant bonne chance.

«Pakistan's most prominent – and vocal – retired chiefs of the army are demanding that the country's air force be ordered to shoot down drones and helicopters – and increasingly angry active duty officers are voicing their approval in off-the-record conversations with Pakistani journalists.

»The country's senior generals on active duty are being blasted as “American stooges.” Gen. Mirza Aslam Beg, the retired army chief who succeeded President Muhammad Zia ul-Haq, who died in a mysterious 1988 plane crash, told The Nation daily that U.S. military and CIA drones were increasing the tempo of their intrusions in Pakistani air space and that many Pakistani people had been killed. “We have got the means to avert threats to our security,” said Beg, “and our air force must be ordered to take action against them.”

»Beg conceded it was “very painful for him to hear that U.S. war criminal (U.S. Special Envoy for Pakistan and Afghanistan) Richard Holbrooke said in a statement that U.S. drone attacks were being carried out with the consent of the Pakistan government and the army's (general headquarters).”

»Another notorious and influential former head of Pakistan's Inter-Services-Intelligence agency, Gen. Hamid Gul, said the United States fears the return of the Supreme Court because it could rule the U.S. drone attacks are violations of the country's sovereignty.

»If that happens, the Pakistani parliament would have to act on the Supreme Court's decision and reverse the policy. The United States is skeptical and suspicious that if the Supreme Court is given free rein again in Pakistan, “it is likely to rule against their interests and agenda in Pakistan.” In another broadside, Gul said “the Pakistani government should stop NATO supplies permanently or face the reality” – the wrath of the people.»

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