Les milliards de milliards de Stiglitz ne surprennent pas vraiment

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La couverture médiatique de l’étude de Linda Bilmes (Kennedy School, Harvard University) et de Joseph E. Stiglitz (Columbia University) nous annonçant que la guerre contre l’Irak coûtera autour de $2.000 milliards a été assez réduite. Cela indique l’embarras de nombre de médias de devoir mettre en évidence la pharamineuse comptabilité de “la folie du roi George”, — ou bien, peut-être, plus simplement, cela montre leur indifférence pour les informations qui ne sont pas de sources officielles ou qui n’ont pas l’approbation officielle. Par contre, les compte-rendus parus, s’ils sont peu nombreux, sont assez favorables. Le Christian Science Monitor nous en donne une appréciation.

On peut peut-être considérer comme surprenant, — mais qu’est-ce qui mérite une surprise aujourd’hui? — que la réaction du Financial Times (en général assez hostile à ce qui dévalorise les autorités américaines) soit effectivement favorable. Ce journal férocement et idéologiquement libéral a parfois des réactions inattendus, comme si une bouffée de bon sens le prenait par surprise. Dans tous les cas, l’article de Martin Wolf est très radical dans son évaluation très pessimiste des coûts de la guerre contre l’Irak. Il nous recommande bien sûr de ne pas mépriser les décomptes de l’économiste Stiglitz (oppose à la guerre, ce qui rendrait ses comptes suspects à bien des experts). Il va même jusqu’à expliquer que cette évaluation lui paraît en-deça de la réalité, parce qu’elle ne tient pas compte de certains domaines de coûts importants… Le moins qu’on puisse dire est que Wolfe ne laisse rien passer et montre ainsi son pessimisme devant les conditions de cette guerre.

« Among these are: costs borne by other countries, including those created by higher oil prices; costs consequent upon creating a link between Iraq and the jihadi movement that did not, on the evidence, previously exist; costs of increasing the income of some of the world’s least desirable regimes, above all, Iran’s; costs of throwing away the option to fight ground wars elsewhere or to fight in Iraq later on, under better conditions, better information and a better state of preparedness; costs of enraging many Muslims; costs to the effectiveness of the US military; costs of fragmenting the western alliance; the loss of Iraqi lives; the cost to US credibility of going to war on a false premise; and the cost to the US reputation of the torture scandals. »


Mis en ligne le 11 janvier 2006 à 18H08