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456Ces deux sondages (surtout l’américain) auraient dû susciter bien des exclamations inquiètes chez les zélateurs des vertus anglo-saxonnes. Voyez dans quel état sont les deux principales démocraties anglo-saxonnes, celles qui s’affirment comme les phares de l’humanité et font la leçon à tous les autres. L’exercice est d’autant plus intéressant que ces deux démocraties sont très différentes et qu’on ne peut parler de grippage d’un mécanisme spécifique. Ce sont la pratique et l’esprit qui sont en cause, ce qui indique que ces démocraties suscitent, à l’usage, chez ceux qui la conduisent, le contraire de la vertu civique capable de séduire l’électorat.
• Le sondage effectué par Rasmussen Report les 25 et 26 avril (résultats publiés le 27 avril) porte sur les questions : pour quel parti, puis pour quel candidat (non identifié) de quel parti voteriez-vous en 2008 ? A la première question (partis) : 44% pour les démocrates, 32% pour les républicains, 7% pour d’autres. La seconde question suppose des candidats des deux partis traditionnels et un candidat indépendant (comme c’est souvent le cas). Résultat extraordinaire : 31% pour le candidat démocrate, 30% pour le candidat “autre” (candidat indépendant), 21% pour le candidat républicain. C’est une situation complètement théorique (pas de personnalité citée, avec l’impact de la chose sur le choix des votes) mais c’est une situation théorique proche d’être révolutionnaire, où l’on est devant la très grande proximité d’une situation où les deux partis constituant “le parti unique” du système sont proches d’être battus par un hypothétique indépendant. L’écrasement du parti au pouvoir (les républicains) est stupéfiant. En tenant compte du cadre conformiste habituel aux USA, ces résultats mesurent l’illégitimité totale actuelle du système.
• En complément, l’état de la démocratie de Tony Blair. Les deux grands partis sont dans une position catastrophique. Au dernier sondage de The Independent, le parti de Tony Blair est à 33% (recul de 4%) et les conservateurs aussi à 33% (recul de 2%), tandis que les Libéraux-Démocrates sont à 22% (en hausse de 3%). Commentaire de John Curtice, professeur de politique à l’Université de Strathclyde: « Labour is apparently at its lowest ebb in this parliament, while at the same time the Tories are more or less back to where they were before David Cameron became leader. It is as if [the] two largest parties are still slugging it out for who is king of the castle, without realising that around them an incoming tide is gradually eroding the castle's foundations. »
Mis en ligne le 28 avril 2006 à 11H58