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486422 décembre 2023 (16H35) – Il se passe effectivement aujourd’hui des évènements complètement extraordinaires, hors de la politique, de la géopolitique, de toutes ces manœuvres courantes dont l’histoire est encombrée. Il s’agit d’évènements psychologiques intenses, souvent collectifs, presque sinon sûrement d’une intensité métaphysique, avec des effets extraordinairement paralysants et fascinatoires.
Ils affectent essentiellement les dirigeants de l’Occident-hyperdépressif, mais, par contrecoup, touchent leurs non-interlocuteurs, ou non-“partenaires”, essentiellement les Russes qui tendent à être décrits comme des espèces de monstres innommables, de terribles boucs-émissaires prenant à leur compte une représentation satanique du monde, et qui au lieu d’écarter tous les malheurs qui les et nous menacent, semblent au contraire les attirer avec un malin plaisir pour mieux nous en recouvrir. L’Occident-compulsif avance dans une sorte de terreur effectivement compulsive, complètement surréaliste, une construction phénomènale représentant une sorte de calvaire que les Russes sataniques leur feraient subir, notamment en refusant d’être battus en Ukraine comme il est dit qu’ils doivent être. Un phénomène semblable paraît affecter Israël face aux Palestiniens, – et je pense que nous reviendrons très prochainement sur des aspects plus concrets, des exemples bel bien réels, de ce que je tente d’exprimer, – Mercouris parlant des Russes qui parlent des Occidentaux, Crooke parlant de la psychologie totalement hallucinée des colons israéliens volant leurs terres aux Palestiniens...
Dans le même sens qui est une volonté de tenter d’avancer dans la compréhension des choses extraordinaires qui nous affectent, je développe ici une référence symbolique et littéraire qui renvoie d’une certaine façon au Mystère devant lequel nous nous trouvons, d’un comportement absolument, fou, insensé, incompréhensible selon les références habituelles. Ainsi, je pense qu’il n’est pas absurde de renvoyer nos interrogations à une illustration qu’on trouve dans l’un des contes les plus terribles de H.P. Lovecraft ; l’on pourrait proposer comme image symbolique et référence le conte ‘Le cauchemar d’Innsmouth’, dont Houellebecq dit dans son livre sur H.P. Lovecraft :
« ’Le Cauchemar d’Innsmouth’, probablement la nouvelle la plus effrayante de Lovecraft, repose entièrement sur l’idée d’une dégénérescence génétique “hideuse et presque innommable”. Affectant d’abord la texture de la peau et le mode de prononciation des voyelles, elle se fait ensuite sentir sur la forme générale du corps, l’anatomie des systèmes respiratoire et circulatoire... Le goût du détail et le sens de la progression dramatique rendent la lecture réellement éprouvante. On notera que la génétique est ici utilisée non seulement pour le pouvoir évocateur de ses termes, mais aussi comme armature théorique du récit... »
Pour venir en aide à certains de nos lecteurs qui seraient par trop déstabilisés par cette référence à Lovecraft et à son terrible conte qui est de la même veine que ceux d’Edgar Allan Poe, je pense qu’il est utile de simplement citer le résumé très stéréotypé qu’en donne l’in-nommable ‘Amazon.com’.
Si vous mettez de côté la connaissance que nous avons qu’il s’agit d’un conte, donc d’une fiction paraît-il, la synthèse est bien rendue pour nous faire croire qu’il s’agirait de quelque chose comme une information nouvelle, une découverte que l’on vient de faire, peut-être bien un manuscrit qui était caché dans une des statues creuses que les commandos wokenistes ont abattues au nom de la sauvegarde de la morale... Au reste, le conte, tel qu’il est rapporté, ne décrit-il pas justement le véritable visage des wokenistes qui saccagent les statues sans souci du genre des personnages ainsi sacrifiés ?
« Au cours de l'hiver 1927, une formidable force militaire mobilisée par le gouvernement s'abat sur le port désaffecté d'Innsmouth. Ses habitants aux traits grotesques et à l'allure sinistre sont arrêtés et leurs maisons pourrissantes rasées, jusqu'à ce que tout vestige de la ville fantôme soit effacé pour de bon. En l'absence de procès, la trace des habitants difformes disparaît au fond d'une prison. Au fil des ans, l'affaire est bientôt enterrée, et seuls quelques curieux tenaces s'interrogent encore sur l'ampleur des moyens déployés pour faire disparaître cette étrange communauté. Une seule personne détient l'entière vérité : l'homme qui a découvert les horreurs rôdant sous la surface et a failli y laisser la vie. Mais cette vérité est de celles qui rendent un homme fou... »
Mais j’avoue que cette affaire d’Innsmouth ne m’est pas venue à l’esprit par hasard, ni par une sorte de jeu d’influences que des forces aux pouvoirs extraordinaires auraient instillés dans mon esprit. (Quoique, – si l’on parle indirectement et symboliquement, et considérant “l’affaire d’Innsmouth” comme un message crypté, alors pourquoi pas ?). Quoiqu’il en soit, il faut savoir qu’ y a un texte tout à fait actuel qui s’empare du sujet et fait d’ d’Innsmouth une allégorie-invertie, c’est-à-dire contenant dans son sens le contraire absolument maléfique de ce qu’elle prétend représenter, – ce qui, somme toute, se rapproche d’une certaine façon et avec une puissance inouïe si nous consentons à nous débarrasser de cette piteuse raison-subvertie qui nous empêche de penser, d’une représentation réellement foudroyante de l’incompréhensible situation que nous traversons.
Le texte est celui d’un nouvel ami, déjà cité à plusieurs reprises, Constantin von Hoffmeister. C’est lui, grand admirateur de Nietzsche, qui présente le 21 décembre 2023 un texte où il décrit les monstres d’Innsmouth comme étant des surhommes nietzschéens enfin réalisés, dans un mode totalement inverti, donc présentant la monstruosité à l’état pur qui est finalement parfaitement ce que nous offre la modernité, – que ce soit les dirigeants de l’Occident-bouffe ou les généraux de ‘Tsahal’ transformé en IDF...
Le titre du texte de Von Hoffmeister est « Nietzsche à Innsmouth ». (J’ai pris sur moi de faire quelques modifications de forme, ainsi qu’une mise en paragraphe, agissant en toute bonne foi pour modifier ce que je crois être certaines incorrections de traduction. Si je pousse un peu trop mes prérogatives, alors je plaide la pirouette ‘Si non è vero, è ben trovato’.)
« D’un point de vue nietzschéen, ‘Le Cauchemar d'Innsmouth’, une nouvelle de H. P. Lovecraft, peut être interprétée comme un récit traitant des thèmes de la décadence, de la volonté de pouvoir et de la transgression des normes humaines. Le concept nietzschéen du Surhomme, qui transcende les moralités conventionnelles et les systèmes de croyances de la société, correspond de manière fascinante à la représentation que Lovecraft fait des habitants d’Innsmouth. Ces individus, à travers leur interaction et leur éventuel croisement avec les mystérieux Deep Ones (‘Êtres Profonds’), une race d’humanoïdes immortels ressemblant à des poissons, subissent une transformation qui les élève au-delà des limites de l’existence humaine ordinaire pour figurer à nos yeux un reflet tordu de l’idéal de Nietzsche.
» La transformation dans le conte de Lovecraft est empreinte d'horreur et de répulsion, contrastant totalement et d’une manière absolue avec la vision de Nietzsche du Surhomme en tant que créateur de nouvelles valeurs et exemple brillant du potentiel humain. Cette transformation montre une métamorphose grotesque qui érode l'humanité et la remplace par quelque chose d'étrange et d‘horriblement dérangeant, apparaissant finalement comme un sombre miroir inversé de la suprématie éclairée envisagée par Nietzsche.
» De plus, l’exploration du déclin de la société d’Innsmouth dans l’histoire rappelle les préoccupations de Nietzsche concernant le déclin culturel et moral dans le monde moderne. Dans cette optique, la représentation que Lovecraft fait des Êtres Profonds et de leurs collaborateurs humains peut être considérée comme une métaphore des terribles dangers d’une volonté de puissance incontrôlée, où la poursuite de la transcendance ne mène pas à l’anoblissement mais à une monstrueuse perversion des aspirations les plus élevées de l’humanité. »
Pour terminer cette énigmatique chevauchée, je me contenterai humblement de citer le président Vladimir Vladimirovitch s’adressant aux membres de son gouvernement à propos des habitants d’Innsmouth :
« Il est temps pour eux [les dirigeants occidentaux] d’arrêter de faire les imbéciles et d'arrêter d’attendre que nous nous effondrions. »
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