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Devant le Parlement européen, la ministre française de la défense Michèle Alliot-Marie a confirmé les informations selon lesquelles elle avait parlé avec Tony Blair, le 9 juin dernier, d’une “dissuasion concertée” pouvant mener à une sorte de force de frappe nucléaire “européanisée”, comprenant Français et Britanniques (« a kind of Europeanised nuclear force or “eurobomb” »). Ces entretiens se placent dans le cours des interrogations britanniques courantes concernant la succession de l’actuel système SLBM/Trident.

Réactions, rapportées par EUObserver hier.

« Her confirmation sparked criticism by Geoffrey Van Orden, defence spokesman for the UK conservatives in the European Parliament.

» He argued “Given the importance of the independent nuclear deterrent to the national security of the United Kingdom, I am very surprised that the prime minister did not mention that such a vital issue is currently being discussed.''-“

» Mr Van Orden said that while the UK and France have been on different sides of the argument on several key foreign policy issues, “It would be the most extraordinary act of folly if we were to become in any way reliant on France for the ultimate strategic defence capability of our nation.”

Van Orden est un dur chez les conservateurs, relais évident des américanistes. Son propos doit être entendu à la lumière de l’évidence, largement exposée ces dernières années de la complète sujétion de la force de frappe UK à la décision américaine, et dont Van Orden connaît les modalités en long, en large et travers. Le 6 novembre 2006, The Independent notait : « The blueprints, engines, fuel and guidance systems are American. Lockheed-Martin, a US corporation, is one of the three companies managing Aldermaston. Washington knows where that elusive British submarine on patrol today is hiding, and where it's going. The missiles can't be fired without information from American satellites. » (Voir aussi notre F&C du 2 mai 2005.)

Conclusion: puisqu’il invoque comme impossibilité d’une entente UK-France sur le nucléaire les divergences de politique extérieure des deux pays, cela signifie a contrario que, dans son esprit et, sans doute, selon son information, la fourniture et l’utilisation du nucléaire US aux Britanniques sont absolument conditionnées à l’alignement britannique sur la politique extérieure US.


Mis en ligne le 8 juillet 2006 à 16H08