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28 octobre 2003 — Après les très dures journées des 26 et 27 octobre en Irak, la question de la guérilla, de son action, de sa composition, etc, devient un problème majeur. Les épisodes des 26-27 octobre ont entériné le fait d’une résistance organisée, structurée, face aux Américains. La question de l’identification de ces groupes devient également un problème majeur.
Jim Lobe fait une analyse rapide de cette question et observe que la composition de la guérilla est certainement plus complexe que ne veut le dire l’administration GW Bush.
« Until now, U.S. officials have contended that resistance is confined to die-hard loyalists – or what the Pentagon often refers to as “dead-enders” – of ousted President Saddam Hussein, foreign “jihadis” inspired by or associated with the al-Qaeda terrorist group and common criminals, several thousand of whom were released from prison in a general amnesty just before the U.S.-led invasion.
» Such a characterisation naturally suggests that the resistance lacks any legitimacy.
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» In addition to former lower-ranking Baathists, the two major groups, according to Fattah and other reporters, include conservative predominantly Sunni tribesmen, increasingly angry at disrespectful behaviour by U.S. troops, and an indigenous Islamist group, the best-known arm of which is “Mohammed's Army.”
» All of them are opposed to U.S. occupation, and their ranks appear to be growing as the larger population becomes increasingly disaffected by the U.S. presence, according to recent reports. »
D’autres sources mettent l’accent sur l’éventuelle présence d’étrangers parmi les guérilleros. Pour ces sources, dont The Scotsman se fait l’écho, la qualité même de l’organisation fait croire à l’intervention de non-Irakiens dans ces attaques, y compris des terroristes d’Al Qaïda. Le journal cite des sources proches des services de renseignement pour expliciter cette “intervention” étrangère.
« A number of Palestinian fighters are known to have travelled to Iraq from refugee camps in Lebanon and Syria, while al-Qaeda terrorists, and others sympathetic to the organisation, have entered from Syria and Saudi Arabia.
» Intelligence sources suggest that there is also strong evidence to support the belief that some Iranian groups are present in the country and have been involved in intelligence work, although there is no evidence yet to suggest that they have been directly involved in terrorist attacks.
» Dr Magnus Ranstorp, the director of the Centre for the Study of Terrorism and Political Violence at the University of St Andrews, said the level of expertise needed to co-ordinate attacks such as those which killed at least 35 people in Baghdad yesterday pointed to the involvement of outside professionals. »
Un point important pour ce qui concerne cette question de la présence d’étrangers a trait à un homme blessé capturé au cours d’un des attentats, qui portait sur lui un passeport syrien. Cela semble confirmer la piste de la présence d’étrangers parmi les guérilleros. (Mais on s’étonnera aussi du comportement d’un homme décrit comme un “professionnel” par les Occidentaux, qui effectue des attaques avec une marque d’identification aussi évidente. On verra ce qu’il en sortira.)
Dans tous les cas, ces attentats et la situation prévalant en Irak, ainsi que les réflexions qui sont développées à cette occasion, — tout cela mérite quelques remarques, et en voici deux pour l’instant.
• La présence éventuelle d’étrangers en Irak, relevée avec sérieux et inquiétude par les services de renseignement occidentaux comme s’il s’agissait d’un développement inédit et remarquable, relève d’autre part de l’évidence la plus pesante. Il est évident que la nouvelle situation installée en Irak constitue rien de moins qu’une invitation faite à tous les groupes intéressés d’attaquer les Américains et ceux qui travaillent avec eux. Il est probable que des théories nombreuses vont être développées à partir de cette présence d’étrangers, alors que le simple bon sens suffisait, dès l’origine, à anticiper une telle situation. Les réflexions d’aujourd’hui auraient pu être faites hier, pour tenter d’écarter une évolution vers la dégradation actuelle.
• Un point fondamental est l’absence complète, jusqu’à ce jour et d’après ce qu’on sait, de toute identification, de toute revendication de quelque groupe ou organisation que ce soit. C’est quelque chose de complètement inédit dans une situation de guerre de guérilla, où l’aspect politique (revendication, but politique développé, identification pour acquérir une légitimité, etc) a toujours été considéré comme un point important de leur lutte par les guérilleros. Psychologiquement, cette situation inédite contribue à rendre la situation incertaine et insaisissable, autant qu’elle permet toutes les spéculations du côté américain. Il n’est pas sûr que cette situation soit le résultat d’obligations (par exemple, si les guérilleros n’ont pas de base solide, ou s’ils sont désunis) : il est possible qu’il s’agisse d’une tactique délibérée et, dans ce cas, il reste à considérer le but poursuivi par cette tactique.