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577Un article mis en ligne mardi 15 novembre sur le site du Weekly Standard montre que les néo-conservateurs n’ont pas exploité très loin l’interprétation d’une poussée islamiste comme cause de la crise des banlieues en France. L’article apprécie cette crise du point de vue de la criminalité, en en faisant un phénomène en pointe d’une criminalité complètement incontrôlable en Europe (au contraire des USA, bien entendu).
« Rioters in France have torched thousands of cars, injured scores of police, burned and shattered dozens of buildings, and killed at least one person. Not knowing what to make of it all, Americans may be forgiven if they file this away as an event that has nothing to do with normal life in France in particular and Europe in general. After all, U.S. media coverage routinely portrays Western Europe as a much more civil place than America. But that stereotype is badly out of date. Granted, riots like these are unusual, but they are taking place amidst rising crime that has left many European countries more uncivil than we often think, much more dangerous than in the past, and in important ways more crime-ridden than the United States. Europeans are now saddled with a crime problem that has been building for years and isn't disappearing anytime soon--alongside their high unemployment, slower growth, and social strains that were evident long before the recent round of rioting. »
On sait que la première interprétation (quoique assez tardive) du Weekly Standard avait été de faire de la crise une poussée indirecte de l’islamisme, conduisant ainsi à la logique d’attendre de la France qu’elle se rallie au camp de l’anti-terrorisme radical dont l’hebdomadaire est lui-même un des moteurs. Cette fois, l’article adopte au contraire une appréciation critique de la France (mais non singularisée, mise au contraire dans le cadre européen) par comparaison avec les USA, célébrés comme ayant résolu le problème de la délinquance. C’est une variante appliquée à la criminalité de la thèse “Mars et Vénus” (les USA sont sur Mars, ils sont durs ; l’Europe est sur Vénus, elle est molle) de Robert Kagan.
Le Weekly Standard reste pourtant prudent. L’article n’est pas d’un de ses rédacteurs mais d’un collaborateur extérieur (Gerard Alexander, professeur associé à l’Université de Virginie). Les opinions exprimées peuvent, si nécessaire, être présentées comme n’étant pas directement celles de l’hebdomadaire. Cela marque une incertitude et rend compte d’un certain flottement dans le jugement que les néo-conservateurs portent sur cette crise.
Mis en ligne le 17 novembre 2005 à 15H36
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