Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
410Quelle est l’attitude des néo-conservateurs devant le déchaînement de la crise irakienne cette fois à Washington (et à Londres), aussi violente en un sens, quoique d’une autre sorte de violence, que sur le théâtre des opérations ? L’attitude est plus discrète que ce qu’on a connu d’eux et paradoxalement mesurée. Les néo-conservateurs se posent désormais presque en modérés : puissamment sceptiques, certes, mais avec une touche de sagesse désenchantée. L’argument va de soi : puisqu’on ne veut plus de notre stratégie (guerre à outrance), voyons ce qu’on propose à la place ; notre jugement est pour le moins sceptique.
Les néo-conservateurs jouent avec une maestria consommée de ces vertus de la politique virtualiste postmoderne : irresponsabilité et inconséquence, comme s’ils les possédaient naturellement. C’est le cas. Leur inspiration est la cause directe du désordre extraordinaire qu’on constate aujourd’hui en Irak, et, par conséquent, du désordre à Washington et à Londres. Cela ne tient aucun rôle dans leur prise de position puisqu’ils condamnent de facto ce désordre et les réactions à ce désordre. La mémoire si courte qu’elle implique le refus de la mémoire est la clef de tout.
Le Times rapporte aujourd’hui ces jugements de néo-conservateurs.
«Richard Perle, a leading neoconservative, said the influence of the Baker group on the administration was overstated: “I don’t believe Bush will agree to the proposals they are rumoured to be mulling over. He has two years left as president and he is not going to hand in the towel and pass responsibility to a commission.”
»He warned that the fate of Iraq was unlikely to be decided in America: “The hope is that a political leadership will emerge in Iraq that can calm the situation and I don’t know how we can help with that. So far we’ve been picking the leaders, such as Maliki, and we’re not necessarily the best judges.”
»Eliot Cohen, another prominent neoconservative, argued in The Wall Street Journal last week that all the “Plan Bs” for Iraq were so flawed that he would “quietly” endorse a coup by a junta of military modernisers. It would involve, he admitted, a “substantial repast of crow” for the Bush administration — an American expression for eating humble pie.»
Mis en ligne le 22 octobre 2006 à 08H55