Les “neocons” qui se bousculent au portillon

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Ou bien Vanity Fair a été trop loin et trop vite et les neocons ont été doublés, ou bien les neocons ont été trop loin et trop vite pour retourner leurs vestes. Ou bien tout cela a une odeur de confusion et de manoeuvre hâtive, comme on fait aujourd’hui à Washington. Les “neocons” ont commencé à sauter du navire qui coule mais ils s’y raccrochent un instant, après avoir vu le visage absolument atterré et furieux de Dick Cheney à Meet the Press, lorsque Stephanopoulos l’a interrogé sur l’article de Vanity Fair.

Après la publication de la bombe de Vanity Fair le 3 novembre, les neocons concernés ont donc réagi vivement sous la très amicale pression de leurs amis politiques. La National Review OnLine a organisé un “symposium”-express le 5 novembre, d’où il est ressorti :

• Que tous avaient bien dit ce qu’ils avaient dit mais que ce n’était pas nouveau et que cela ne signifiait pas ce que l’on disait que cela signifie.

• Que Vanity Fair avait été “unfair” en publiant un résumé de la chose avant les élections, parce que ce n’était pas vraiment prévu comme cela. (En fait, il semble bien que rien n’avait été vraiment prévu : l’article est prévu pour paraître en décembre mais Vanity Fair a pensé qu’il serait intéressant pour le débat électoral d’en faire connaître la substance avant le 7 novembre et d’en faire un “coup” journalistique.)

• Que Vanity Fair, épouvantable gazette libérale (progressiste, pensent-ils), est d’ailleurs égale à sa réputation qui, selon les neocons, est épouvantable comme ils l’ont toujours pensé. Cela rend d’autant plus fair de leur part d’avoir accepté de répondre à un journaliste aussi huppé que l’Anglais Rose, réputé anti-guerre et anti-Bush, pour un article destiné à Vanity Fair.

• Que la vérité est quelque chose qui se négocie, car tous les acteurs de la farce disent à peu près ceci dans ce “symposium” de la NRO : “Si nous avions su que cela allait être publié avant le 7 novembre, nous n’aurions pas dit ce que nous avons dit”. (Cela fait écrire à Stevens C. Clemons, à propos des protestations d’innocence chronologique de Perle : «He has one truth he's willing to market before the election — and another after.»)


Mis en ligne le 7 novembre 2006 à 06H29