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688De très nombreuses études prospectives et interventionnistes étayent maintenant l’inutilité de supplémenter en acides gras insaturés, les fameux omega3, sous forme de compléments, dans la perspective d’une prévention des maladies cardio-vasculaires. La vérification a été faite pour le sujet à risque sans histoire d’accident vasculaire comme chez celui qui en aurait déjà fait. Les fabricants et les marchands de ce faux arsenal thérapeutique ont pendant des années contribué à gonfler les PIB des pays industrialisés sur de simples allégations. Les oméga3 étaient même crédités de retarder le vieillissement, améliorer l’humeur, traiter la dépression outre les effets bénéfiques sur le ‘cœur’ et la ‘circulation’.
C’est depuis quelques décennies que sont connues les cascades biochimiques qui conduisent des oméga3 par deux voies enzymatiques divergentes soit vers des médiateurs pro-inflammatoires les prostaglandines soit vers des anti-inflammatoires les leucotriènes. Puis on a oublié ce fait élémentaire et bien d’autres.
Un médiateur ubiquitaire dans l’organisme n’a pas d’activité univoque, selon sa variante, sa concentration et le tissu où il est présent. Une prostaglandine selon sa conformation peut être anti-agrégante plaquettaire, elle fluidifiera le sang ou favorisera la coagulation sanguine.
Les maladies cardio-vasculaires sont clairement reconnues d’étiologie multifactorielle. La sédentarité et le tabac ont une incidence plus de dix fois plus importante que le type d’apport nutritionnel.
Toutes ces péripéties parce que l’esprit humain a perdu la capacité d’envisager la complexité des phénomènes qui résultent d’interactions multiples et difficiles à appréhender dans leur ensemble.
Isoler un élément dans un réseau finement régulé qui implique des rétroactions à la fois positives et négatives sur tous les points de chaînes complexes mène souvent à des conclusions aberrantes.
Une machinerie s’est emballée en faveur d’une correction diététique miraculeuse appuyée sur des publications faisant office de vérité. Mimétisme, perte d’esprit critique face à l’autorité ‘scientifique’, l’impossibilité pour les quelques réfractaires d’avoir accès à la diffusion de leur réserve sur la méthodologie des experts et les effets de renforcement de cette vérité sur l’opinion par la publicité ont concouru à cette narration (convertie en espèces trébuchantes pour certains).
Naïveté, bêtise ?
Certes, il est souvent nécessaire pour étudier un phénomène d’adopter l’artifice qui consiste à le sortir de son contexte.
Il convient alors de devenir prudent avant de prétendre à la réalité in vivo des résultats obtenus dans un modèle théorique.
Le fonctionnement de la recherche, course aux financements fondés sur la quantité d’articles publiés dans des revues dites prestigieuses, en réalité elles-mêmes depuis longtemps contaminées par la corruption des esprits et la corruption tout court, l’abandon du fondamental en faveur de l’appliqué, son abouchement sur l’application industrielle l’ont pervertie.
L’anecdote grinçante de l’acide arachidonique est avancée comme métaphore des décisions politiques prises par les décideurs en particulier en matière de politique étrangère pratiquée par les Us(a).
La spirale éclatée d’une dialectique immaîtrisable.
L’impossibilité d’imaginer la complexité du monde - vivant, bien vivant, donc en constante transformation adaptative sous les pressions qu’il subit – conduit les décideurs à obtenir les fameux blowback. Terme usité pour désigner les effets non prévus d’une interférence intempestive sur des systèmes en équilibre lesquels réagissent contre leur simplification qui est la forme la plus courante de la destruction par le Système. Bientôt, plus qu’une seule variété de maïs et de riz par la grâce de Monsanto, plus qu’une seule langue réduite à quelques borborygmes, le vêtement unique est presque déjà là.
La résistance de l’Iran à son asphyxie programmée a induit une politique d’autonomisation de son économie.
Le sous-secrétaire au Trésor étasunien chargé (de la lutte contre le) du terrorisme et du renseignement économique se félicitait de ce que les sanctions ont privé la République islamique d’Iran d’un revenu de 9 milliards US$ par trimestre depuis 2011 en lien avec la réduction des exportations du brut de 2,5 millions de barils par jour à 1,5 million.
Bouffi d’arrogance, le rapporteur de l’impact sur l’économie iranienne devant une commission sénatoriale la semaine passée ignore deux effets immédiats de cette tentative de strangulation.
Les liens entre l’Iran et les États de l’Organisation de la Conférence de Shangaï dont il est membre observateur depuis 2005 se resserrent tant au niveau économique que politique et de défense commune. L’annonce par la Maison Blanche de mesures de rétorsion à l’égard de la Banque chinoise Kunlun – au capital décuplé en 4 ans, de quoi susciter l’ire et la convoitise des hommes de Goldman Sachs – extension financière de la China National Petroleum Corporation pour non respect de son ordre de mise au ban du commerce mondial de l‘Iran en est un argument majeur. La Chine a besoin de se ravitailler et l’Iran d’exporter, c’est de l’ordre de l’impératif qui s’impose aux signataires de l’OMC.
Le deuxième impact intéresse la multiplication de sociétés écrans au sein des transnationales occidentales qui continuent d’offrir leurs services en particulier bancaires à la République islamique d’Iran quand celle-ci ne peut encore contourner le dollar pour se ravitailler à l’extérieur. La caractéristique ontologique actuelle des institutions bancaires occidentales se niche dans leurs activités de l’ombre (le shadow banking est estimé figurer pour plus de 50% de leurs ressources). L’ombre rapproche leurs entités des paradis fiscaux, avec un effet latéral mineur. La perte de ressources résultantes pour le Trésor étasunien et un peu moins pour le Pentagone sera-t-elle compensée par le développement d’une forme exquise du gangstérisme des Us(a), le gel des avoirs financiers américains des firmes étrangères estimées contrevenantes ?
Parmi les effets induits par l’exclusion de l’Iran du marché global, on peut observer le renforcement de la souveraineté iranienne.
La nécessité de compenser la pénurie relative en produits pétroliers raffinés a permis le développement de véhicules alimentés avec du gaz naturel comprimé. En quelques années, le parc de ces automobiles a atteint 3 millions d’unités pour seulement 200 000 aux Us(a). Actuellement, la capacité de production annuelle de cette motorisation atteint le 1,5 million.
De plus cette énergie motrice est beaucoup moins polluante. Cette orientation technologique forcée combinée au développement spectaculaire d’un réseau métropolitain rendra l’atmosphère de la mégapole Téhéran plus respirable, prévention primaire de maladies respiratoires.
Pendant que la France s’apprête à renoncer à sa langue en faveur de l’anglais dans l’enseignement supérieur, une quinzaine de départements universitaires se consacrent à la promotion du Farsi en tant que ressource nationale, élément de culture et d’identité.
La promotion de la santé et les gains sur la mortalité périnatale ont été obtenus par la création de 20 000 maisons de santé dans les villages et par la formation des femmes à prodiguer les premiers soins et à adopter des attitudes prophylactiques.
L’accent apporté à l’action préventive souligne l’absurdité des sociétés mues par le seul profit où s’associent des consommations de drogues légales de plus en plus précoces, la morbidité de ces comportements en hausse avec un coût social et économique énorme pour les soins qu’elles impliquent.
Des murs de clôture et l’impasse.
Lors de la clôture du Forum économique mondial tenu en Jordanie fin mai, John Kerry a annoncé une relance d’un processus de « paix » moribond (5) entre un occupant abondamment armé tenant sous sa menace toute la région sous son aviation et ses deux cents têtes nucléaires et un peuple occupé, réfugié pour plus de sa moitié hors de ses territoires depuis des décennies.
L’entretien de l’illusion commode d’un futur pour deux États serait conforté par un plan de relance de l’économie palestinienne de 4 US$ milliards. L’organisation de cette nouvelle offensive du capital international sur ce morceau de terre exigu est confiée à Tony Blair, l’ancien Premier ministre promoteur de la destruction de l’Irak reconverti en courtier de JP Morgan très avantageusement rémunéré. Blair avait déjà été l’entremetteur avec l’occupant pour l’octroi d’une fréquence dédiée au réseau téléphonique Watanya qui couvre la Cisjordanie. Watanya est une filiale du géant qatari Qtel. Qtel est un client de JP Morgan.
JP Morgan commissionne Blair d’un montant au moins égal à deux US$ millions annuels.
Blair est impliqué dans le développement de l’exploitation du gaz naturel découvert au large de Gaza par la société exploratrice britannique British Gas, cliente de JP Morgan. Le montage de sociétés internationales dans lequel prendra part la holding Padico détenue majoritairement par la famille régnant sur le Qatar sera exécuté par JP Morgan. Il assurera la distribution des profits gaziers partiellement à Mahmoud Abbas et son entourage oligarchique de Ramallah. « Briser l’impasse » tel est le nom de cette prochaine entreprise du Système sur la Palestine occupée.
S’il ne tenait qu’au Président (élu à vie) de l’Autorité Palestinienne, l’occupation a de longs jours devant elle.
C’est ce que semble comprendre une partie du mouvement Hamas, en particulier sa branche armée qui exige que soient renouées les alliances avec la République d’Iran.
La mise sous tutelle du Qatar de Gaza par Hanniye et Mechâal vaut pour la résistance effective collaboration avec l’occupant.
La souveraineté est à chercher du côté de Téhéran, pas de Doha.
Badia Benjelloun
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