Les pathétiques illusions de l'aile “libérale” du parti unique américaniste

Deux éditos du Boston Globe, des 2 et 4 août (l’un sur la nomination de Bolton, l’autre sur l’expulsion des Américains de la base K2 d’Ouzbékistan, — reproduits dans “nos choix commentés”), montre la dialectique libérale officielle en pleine action. (Le Globe est l’un des derniers quotidiens libéraux de la presse mainstream.) C’est l’aile à mauvaise conscience et en général geignarde du parti unique, cherchant à justifier la politique bushiste par des interprétations qui relève de ce qu’on doit nommer un “esprit munichois”.

L’édito du 2 août gémit à propos de la nomination de Bolton. Il critique cette mesure du bout de la plume en omettant de signaler qu'elle a été décidée aussi pour mettre Bolton à l’abri (immunité diplomatique) de poursuite dans l’affaire Plame. La dernière phrase du texte est significative par le crédit consternant de naïveté qu’elle accorde à Condoleeza Rice : « Secretary of State Condoleezza Rice should keep a very close eye on Bolton. »

Une de nos lectrices, Américaine résidant en France, commente : «  Comment ne pas avoir encaissé le fait que ‘Sleeza’ fait partie du problème et non de la solution? Intégralement complice, qu’est-ce qui justifie l’espoir qu’elle puisse accomplir quoi que ce soit de positif? Cela fait penser à ceux qui se sont accrochés à Powell en tant qu’espoir libéral pour rectifier les tirs (plutôt les fusillades) du reste de l’administration. Le cas de ‘Sleeza’ est encore plus prononcé, car contrairement à Powell, elle n’est pas dotée d’un brain trust. Très douée en musique, pour emprunter le titre d’un bouquin de Mailer, elle incarne la parfaite ‘Executioner’s Song’. »

Quant au second article, faire du départ US d’Ouzbékistan une victoire de la politique des droits de l’homme de l’administration par rapport à l’Ouzbékistan est grotesque. C’est une victoire des groupes de relations publiques en faveur des droits de l’homme et une opération rondement menée par des groupes pétroliers russo-ouzbecks, pour éliminer les Américains de la zone, que les Américains n’ont pas vue venir.

Mis en ligne le 5 août 2005 à 10H40